2. L'optimisation des énergies par leur diversification

La réduction des émissions de CO 2 ne sera pas homogène entre les secteurs d'activité. Il est des usages pour lesquels les énergies non carbonées peuvent aisément être substituées à des combustibles fossiles, par exemple la majorité des usages thermiques. En revanche, pour certains usages, il n'existe pas de vraies alternatives. C'est vers ces usages qu'il faudra concentrer les consommations de combustibles fossiles pour éviter de paralyser des secteurs d'activité. Ils sont de deux types :

- le transport, qu'il soit aérien, maritime, ou de marchandises par camion sur moyenne et longue distance se passera difficilement de pétrole ;

- les usages thermiques lorsque les énergies renouvelables ou l'électricité ne peuvent satisfaire la demande ainsi que la production électrique de pointe quand le nucléaire est trop coûteux et la production par les énergies renouvelables aléatoire.

A contrario , dans tous les autres domaines, il convient d'optimiser les énergies utilisées afin de limiter l'utilisation de combustibles fossiles, ce qui signifie concrètement développer les énergies renouvelables et poursuivre l'utilisation massive de l'énergie nucléaire.

Deux secteurs sont prédestinés au développement des énergies renouvelables : le bâtiment et la production d'électricité. Selon les prévisions de la mission interministérielle de l'effet de serre, les besoins de chauffage pourraient être couverts pour près de 50% par les énergies renouvelables (solaire thermique, géothermie, valorisation des déchets). En ce qui concerne la production d'électricité d'origine renouvelable, la France s'est engagé à atteindre un taux de 21% d'ici 2010. Aujourd'hui, l'hydraulique et la biomasse assurent 97% de la production de ce type d'électricité. D'énormes progrès restent donc à faire en matière d'éolien et de photovoltaïque par exemple.

Pour autant, le développement de la production d'électricité d'origine renouvelable ne permettra pas d'assurer les besoins croissants de la France en électricité (+2% par an). La production d'électricité sans émission de dioxyde de carbone exigera donc la poursuite de l'utilisation massive de l'énergie nucléaire.

Devant ce constat, il est indispensable d'oeuvrer en faveur d'une meilleure acceptabilité du nucléaire par les opinions publiques en continuant de s'assurer que les installations existantes sont exploitées avec un haut niveau de sécurité et que les déchets radioactifs et le combustible usé sont gérés d'une manière sûre et respectueuse de l'environnement.

En ce qui concerne les transports, deux solutions pour réduire l'utilisation du pétrole existent : les biocarburants et le développement de motorisations sans émission de CO 2 .

La production de bioc arburants comme toute valorisation de la biomasse est considérée comme non émettrice nette de dioxyde de carbone car celui libéré à la combustion est compensé par une absorption lors de la croissance des cultures.

En ce qui concerne le véhicule électrique, son développement s'est jusqu'à présent soldé par un échec en raison des médiocres performances du stockage de l'énergie par batterie. Toutefois, le véhicule hybride a relancé la motorisation électrique. Son coût d'achat est plus élevé qu'un véhicule traditionnel, mais il est compensé par une moindre consommation d'énergie (environ 20% de moins que les véhicules « essence » traditionnels). En outre, on peut imaginer que la part de l'électricité utilisée pourra croître dans le futur.

La piste de l'hydrogène est souvent évoquée. Vos rapporteurs restent sceptiques sur sa production en raison des immenses défis technologiques qu'elle soulève. Il est évident que la généralisation au plan mondial d'un tel système de transport se situe au-delà de 2030 et même 2050, sauf rupture technologique majeure.

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