B. DES OUTILS DE MODÉLISATION AMÉLIORÉS

Lorsqu'on présente des résultats de simulations économiques, il est de « bonne pratique » d'expliquer les caractéristiques du modèle utilisé. En effet, il faut rappeler l'évidence selon laquelle les résultats obtenus avec deux modèles peuvent varier en fonction des spécifications propres à chaque modèle.

Dans la mesure où les résultats des simulations réalisées par le CEPII à l'aide du modèle MIRAGE, qui seront présentées plus avant, s'écartent de celles de la Banque mondiale ou de l'OCDE, il est tout d'abord intéressant d'évoquer le cadre théorique de ce type de modélisation.

1. Un cadre théorique déduit de la théorie libérale du commerce international

D'emblée, il convient de noter que la modélisation mise en oeuvre par le CEPII, comme par la Banque mondiale, l'OCDE ou la plupart des organismes qui travaillent sur ces questions, se situe dans un cadre « libéral », qui fait du libre-échange une politique globalement préférable. Le cadre est issu notamment de la théorie des avantages comparatifs (cf. ci-dessus pour une explication de ce fondement théorique). La principale conséquence de cette approche est que l'ouverture entraîne nécessairement pour chaque pays une spécialisation vers les secteurs les plus efficaces, donc une réallocation des moyens de production qui entraîne des gains d'efficacité globale (c'est à dire une hausse de la productivité globale).

Un autre paradigme qui justifie l'élargissement du marché et que l'on retrouve dans la modélisation du CEPII est celui des rendements croissants : l'ouverture réduit le pouvoir de marché des offreurs et permet la réalisation d'économies d'échelle.

L'ouverture entraîne également une augmentation de la diversité des produits auxquels accèdent les consommateurs de chaque pays, ce qui correspond à un gain de « bien-être ».

Enfin, pour s'en tenir à ce que vos rapporteurs considèrent comme l'essentiel 10 ( * ) , ce type de modélisation entraîne des évolutions des prix , sur tous les marchés des produits et des facteurs, de façon à assurer les équilibres de ces derniers 11 ( * ) .

Ce point est important car il explique certaines des évolutions qui seront décrites plus avant ( parties III et IV ) : lorsqu'un pays se spécialise sur des produits dont le prix baisse (ou monte), le prix du travail qu'il vend à l'étranger diminue (ou augmente) également, ce qui provoque un appauvrissement relatif (ou enrichissement) par rapport au reste du monde.

Cette « variation des termes de l'échange » constitue un déterminant important, notamment pour les pays en développement, des conséquences de la libéralisation commerciale (cf. troisième partie , page 27).

* 10 L'annexe réalisée par le CEPII propose une présentation exhaustive de ce type de modélisation.

* 11 Ces équilibres de prix et des quantités sont tels qu'il n'est pas possible d'imaginer une situation meilleure pour un quelconque agent économique (situation « paréto-optimale). Cet aspect est caractéristique d'une modélisation dite en « équilibre général calculable ».

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