CHAPITRE 3 - LES PROBLÉMATIQUES TRANSVERSALES AU CRÉDIT

• Les dépôts ne couvrent plus les encours de crédit, ces derniers augmentant beaucoup plus vite.

• De ce fait, les banques doivent rechercher de nouvelles ressources, d'où appel croissant aux marchés de capitaux, via notamment la titrisation.

I- L'adéquation des ressources, ou comment satisfaire la clientèle

Les placements financiers des ménages évoluent en structure, et par conséquent, les ressources des banques connaissent des évolutions significatives. Ainsi, le financement par les dépôts diminue, alors que les flux de placements financiers des ménages se sont déplacés vers l'assurance vie. C'est un mouvement commun à toute l'Europe.

Figure 59 : Banques françaises : Ratio crédits / dépôts, banque de détail domestique

Cette tendance est peu susceptible de s'inverser, puisque :


• les rendements à court terme des dépôts sont faibles ;


• les pouvoirs publics encouragent l'épargne à long terme (nouveaux produits, incitations fiscales, réformes du PEL, suppression du PEP) ;


• les réseaux ont des marges plus élevées sur les produits de gestion collective (OPCVM, assurance vie). Or, il s'agit d'un marché d'offre.

Cela risque de créer un problème de liquidité à terme pour les banques, qui suggèrent :


• une réorganisation du marché de la titrisation ;


• une nouvelle organisation du financement hypothécaire (type : Fannie Mae).


• d'autres initiatives pour doper les dépôts (réforme du livret A ? nouvelle version du PEL ? autres ?).

II- La titrisation et l'importance de la notation pour l'image des banques

Le mécanisme de la titrisation permet aux acteurs financiers de transformer des actifs en titres, en vue de leur cession à des investissements, fournissant ainsi les ressources nécessaires au financement de leurs opérations de crédit. Nous avons précédemment abordé, dans le cadre du crédit hypothécaire, les trois vecteurs de titrisation possibles. La notation revêt de l'importance puisqu'elle conditionne le succès des titres.

Les marchés hypothécaires européens font déjà appel à ces techniques pour s'assurer des financements complémentaires à ceux issus des dépôts ou des ressources propres. Certes, le degré de recours de ces modes de financement est très variable selon le pays et de toute façon selon le degré de développement et de maturité des marchés hypothécaires. Veiller à rendre les marchés hypothécaires européens plus homogènes, afin de faciliter la diffusion de ces modes de refinancement serait bénéfique, à l'heure où les établissements de crédit sont confrontés à la diminution tendancielle des encours globaux de dépôts.

A- Les FCC ou RMBS

Un établissement peut décider de céder certains de ses actifs à un fonds commun de créances, copropriété dépourvue de personnalité morale. En contrepartie, ce dernier remet des parts représentatives de ces actifs au cédant. Ces parts peuvent être vendues plus aisément que les actifs. Si les titres devraient logiquement tous être vendus, dans la réalité ce n'est pas toujours le cas : les établissements peuvent utiliser ce processus pour améliorer leur ratio de solvabilité. Cependant, l'instauration prochaine du nouveau régime prudentiel des banques « Bâle II » devrait gommer ces dérives. Certaines agences de notation ont critiqué ce procédé le jugeant peu transparent.

Cette source de financement relativement coûteuse reste marginale.

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