d) Des priorités loin de la ruralité

? D'une façon générale, les Etats membres ont décidé, lors du Conseil européen du 16 décembre 2005, d'instaurer un ciblage des interventions des fonds structurels désigné par le terme de « fléchage Lisbonne ». Initiée en 2000, la stratégie de Lisbonne tend à permettre à l'Union européenne de « devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique au monde, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale ».

Il s'agit d'une prescription tendant à consacrer 60 % des crédits de l'objectif « convergence » et 75 % des crédits de l'objectif « compétitivité régionale et emploi » à des dépenses contribuant à la réalisation de la stratégie de Lisbonne, selon une grille de critères définie par la Commission européenne.

Or, ce fléchage met l'accent sur des domaines pour lesquels les territoires les moins développés comptent a priori peu d'atouts . Plus généralement, l'intégration de la stratégie de Lisbonne dans la politique régionale met en avant des préoccupations générales de croissance, de compétitivité et d'emploi qui semblent d'abord s'adresser aux territoires les plus dynamiques .

? Par ailleurs, en application des objectifs de la politique de cohésion qui doit aider à résorber les inégalités de développement territorial, la France a fait le choix, dans la ventilation des 5,1 milliards d'euros lui étant alloués à travers le FEDER, de donner la priorité aux zones urbaines en difficulté avec la possibilité de définir des projets urbains intégrés.

Il résulte de cette double orientation -européenne et nationale- que le traitement des problématiques rurales ne sera abordé que de façon accessoire, les enjeux à la fois thématiques -croissance et emploi- et territoriaux -zones urbaines prioritaires- en étant éloignés.

e) D'un FEOGA-O « rural » à un FEADER « agricole »

Les espaces ruraux ont jusqu'à présent largement bénéficié de la politique régionale . Sur la programmation 2000-2006, ils auront mobilisé près du tiers des crédits du FEDER et 26 % des crédits du FSE. L'impact positif en termes de développement, d'image et de valorisation des territoires ruraux éligibles, notamment grâce aux soutiens apportés à l'agrotourisme, à la rénovation des villages et à la réhabilitation du patrimoine, est incontestable.

Or, pour les zones rurales, la manne des fonds structurels risque d'être à l'avenir moins importante. A la baisse globale des financements disponibles et à la suppression du zonage, il convient en effet d'ajouter, depuis le 1 er janvier 2007, le transfert des mesures financées jusqu'alors par le FEOGA-O (notamment à travers le programme Leader +) au FEADER , relevant de la PAC et qui risque, comme tel, d'être moins axé sur le soutien à la ruralité . En effet, comme cela a été évoqué précédemment, sa dotation pour 2007-2013 est tout à fait insuffisante et un seul de ses quatre axes traitera de la diversification économique en milieu rural.

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