B. LES AVIONS DE COMBAT SANS PILOTE : LES PROGRAMMES EUROPÉENS

Comme l'a souligné le rapport de M. Nigel Evans (Royaume-Uni - Groupe fédéré), au nom de la commission technique et aérospatiale, les avions de combat sans pilote, plus connus sous le nom de drones, sont de plus en plus utilisés dans les opérations militaires. Ces technologies renforcent les missions de renseignement, surveillance, acquisition des cibles et reconnaissance (ISTAR).

Qu'ils soient de combat ou non, les drones sont toujours sans pilote et répondent à un certain nombre de spécifications. Flexibles et fonctionnels, ils représentent un avantage essentiel lors de missions pénibles, répétitives et dangereuses.

En la matière, l'Europe développe trois projets majeurs : Taranis , de BAE Systems, Neuron , de Dassault Aviation, et Barracuda , projet multilatéral conduit par EADS en Allemagne. Ces trois projets européens représentent un investissement de 500 à 600 millions d'euros sur cinq ou six ans, soit beaucoup moins qu'aux États-Unis.

Les États-Unis sont également à la pointe avec deux systèmes à l'étude : le X 45 de Boeing pour l'Armée de l'air, et le X 47 de Northrop Grumman pour la Marine.

Actuellement, un millier de drones sont utilisés en Afghanistan et en Irak, en complément des flottes traditionnelles, afin de lutter contre le terrorisme et les insurrections.

Parmi les drones, on disposera à terme d'appareils pilotés à distance depuis le sol, d'appareils complètement ou semi-automatiques, et d'appareils autonomes. Ces programmes devraient avoir des retombées civiles considérables. L'Agence de défense européenne et l'OTAN doivent jouer un rôle important d'intégration, de coordination des activités, d'harmonisation des différents projets de recherche et développement. Elles devront aussi éviter les doublons.

L'Europe est en retard sur les États-Unis. Le rapporteur recommande donc de mobiliser d'urgence de nouveaux investissements .

Au cours du débat, on a à nouveau constaté la forte implication des Britanniques, très à la pointe sur ces questions. Le débat a souligné quel doit être le rôle de l'Assemblée de l'UEO dans de telles discussions : elle ne doit pas se contenter de discourir sur la meilleure façon de se défendre, mais s'intéresser de près aux industries de défense et à la coopération. L'utilisation plus fréquente des drones à l'avenir a fait consensus , tout comme le rapprochement entre programmes nationaux et privés et entre l'université et l'industrie dans le but de développer des capacités de financement et de conceptualisation, dans un domaine où les acteurs peinent à conjuguer ces atouts. Le débat a également souligné l'importance de promouvoir des échanges d'informations sur les drones entre l'Europe et les États-Unis en vue de leur interopérabilité future. En effet, les normes sont communes aux pays membres mais ne sont pas compatibles avec celles des États-Unis. En rapprochant ces normes, les projets pourront converger et les emplois être pérennisés.

M. Evans conclut le débat en insistant sur l'importance de soutenir l'industrie européenne dans ce domaine afin de demeurer indépendants .

Le projet de recommandation a été adopté à l'unanimité.

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