(3) Une offre de formations insuffisamment ajustée au marché de l'emploi

L'insuffisant ajustement est la conséquence de trois facteurs principaux.

(a) Un nombre restreint de filières

Les filières sont peu nombreuses dans les DOM. À La Réunion, qui figure comme un modèle de dynamisme, on compte trois domaines de spécialisation (droit économie gestion, lettres et sciences humaines, sciences technologies santé) et des cycles d'études souvent incomplets.

D'une part, la spécialisation est inévitable et, d'autre part, les cycles d'études proposés sont souvent incomplets (par exemple le projet UFR santé à La Réunion).

Le défi est donc de sélectionner l'élargissement des formations proposées aux étudiants tout en les articulant avec le tissu économique local.

Le cas de La Réunion est à cet égard révélateur. Pour faire face à sa mission de service public d'enseignement supérieur de proximité pour les jeunes de l'île, l'université de La Réunion rassemble tous les secteurs disciplinaires à travers différents types de formations (licence, master, doctorat, IUT, école d'ingénieur, IUFM, PCEM...), même sans avoir, dans certains cas, la certitude de disposer d'un « vivier » d'étudiants suffisant pour « rentabiliser » et valoriser les filières.

Toutefois, les richesses de l'environnement de l'île de La Réunion et les préoccupations mondiales actuelles (changements climatiques, santé, alimentation, risques, énergies renouvelables, évolutions sociales, développement durable...) constituent des atouts importants pour développer des activités scientifiques spécifiques et les formations associées.

L'établissement se préoccupe donc de mettre en cohérence son offre de formation avec les ressources du tissu économique local et des développements sont envisagés dans différents domaines spécifiques (constructions durables et environnement, sociétés, biodiversité et santé, milieux naturels...) et sous diverses modalités (diplôme d'ingénieur, licences professionnelles, masters...).

En outre, le renforcement prévu des relations et des partenariats avec les entreprises devrait permettre une plus grande professionnalisation des cursus et améliorer l'insertion des étudiants dans leur environnement socioéconomique régional.

Pour accompagner ces évolutions, la mission suggère de spécialiser davantage les filières universitaires des DOM :

- en recherchant des filières de formation innovantes et originales centrées sur les spécificités locales : architecture tropicale, recherche halieutique, agro-alimentaire, créole, botanique médicinale, etc. ;

- en développant quelques filières d'excellence (scientifique, santé) et les plates-formes Recherche-Développement-Innovation mettant en réseau des acteurs de la recherche privée et publique et des partenariats internationaux ;

- en ouvrant largement l'accès au dispositif de continuité territoriale (avec l'aide de l'ANT) et à la mobilité dans l'espace régional (avec le dispositif « Erasmus » régional).

Proposition n° 80 : Diversifier et renforcer les filières de l'enseignement supérieur proposées dans les DOM.

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