D - LES CONSÉQUENCES SUR L'HÉMISPHÈRE SUD

Dans l'hémisphère Sud, atteint par le virus au moment de l'hiver austral, la prise en charge de la lutte contre ce nouveau virus est bien évidemment différente dans les pays développés et les pays en développement. Les premiers ont les moyens financiers, humains et logistiques pour soigner leur population, la majorité des autres non.

Dans les deux cas, les décideurs sont confrontés à une situation délicate : les souches vaccinales venant d'être identifiées, ils savent qu'ils ne pourront pas disposer de vaccin avant cinq à six mois. Il leur reste donc à mettre en place des mesures barrière et à utiliser le Tamiflu s'ils en disposent en quantité suffisante.

Dans le cas des pays en développement, le financement de ce médicament repose essentiellement sur l'aide internationale. Son utilisation relève de la souveraineté de chaque Etat. Il est du reste intéressant de noter de grandes différences d'attitude : le Chili a, par exemple, privilégié une large utilisation du Tamiflu, l'Argentine a, par contre, nié la réalité de la grippe dans un premier temps. Le nombre de cas graves et de décès dans les deux pays a été en conséquence très différent, ce qui a amené l'Argentine à changer de politique.

Dans tous les cas, le vaccin ne sera disponible en fait que s'il y a une deuxième vague pandémique (de fait, généralement l'année suivante à la même époque). Si, entre temps, le virus a muté, des études seront éventuellement menées pour fabriquer un vaccin adapté aux nouvelles conditions qui prévalent dans le Sud. L'Australie est le type même du pays capable de concevoir un tel produit, du fait de la capacité de son industrie pharmaceutique.

Dans de tels cas, il serait plus judicieux de pouvoir utiliser ces vaccins adaptés dans l'Outre-Mer français de l'hémisphère Sud, et de permettre à ces territoires de ne pas suivre les seules autorisations européennes de mise sur le marché.

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