2. La dynamique de l'innovation face à la demande de précaution

Le deuxième sous-processus, à temps bien plus court, constitue le temps rapide de l'entrepreneur innovant, de l'entreprise innovante.

Aux temps plus courts correspond la dynamique de l'entrepreneur, qui souhaite développer son produit, conquérir son marché. C'est cette impression de mouvement que chacun ressent lorsque l'on évoque l'innovation et qui semble de prime abord la plus naturelle.

Naturelle car une entreprise innovante se doit d'être protéiforme pour s'adapter à chaque instant à son environnement, et affronter l'imprévu, l'incertain, qui est le contexte courant de toute action et de toute prise de décision à cette échelle temporelle. L'entrepreneur doit savoir manoeuvrer dans le brouillard, et être convaincu de son produit et de sa qualité pour arriver à bon port.

Mais cette rapidité soulève aussi de nombreuses questions sur le bien-fondé d'une innovation ou d'un nouveau produit, et sur son intérêt pour l'utilisateur. Ces questions, souvent légitimes, la société dans son ensemble demande à ce qu'elles soient posées.

Quelle est l'éthique de telle innovation ? Quel est le but recherché et atteint par telle innovation ? Quel est le « mieux-être » apporté par telle innovation ? La balance « bénéfice-risque » est-elle positive ?

Or, les temps étant de plus en plus courts, et les environnements de plus en plus concurrentiels, certaines des réponses apportées se révèlent incertaines. Il n'est plus toujours possible d'apporter des réponses claires en termes d'éventualités possibles, de vraisemblance plus ou moins grande. Le mot probable est ainsi nuancé par les adverbes peu, assez, très, infiniment,...

La probabilité qu'un danger survienne, lié au risque par sa gravité, n'est ainsi plus connue en termes clairs. L'incertitude, due à une connaissance partielle, s'insère dans ce cadre et y ajoute de la confusion.

C'est de cette incertitude nouvelle que découle le principe de précaution. Poussé à l'extrême, celui-ci requiert en effet l'exigence de preuve de l'inexistence d'un danger, et donc de la connaissance totale et parfaite d'un produit, connaissance utopique et frein à l'innovation.

Nous évoquerons le principe de précaution plus en détails dans la deuxième partie.

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