2. Réduire la dépendance à la voiture sans réduire la mobilité utile

Quoi qu'il advienne, la dépendance des campagnes à la voiture est problématique au regard de la sensibilité de son coût d'usage à celui de l'énergie , dont la probabilité à moyen terme d'une hausse sensible , quoique discontinue, est élevée. En effet, à l'horizon de vingt ans, il reste probable, comme l'indique Olivier Paul-Dubois-Taine pour le Conseil d'analyse stratégique 77 ( * ) , que « la voiture, sous ses différentes formes d'usage et de partage, restera le moyen le mieux adapté à la vie quotidienne ».

Heureusement, il sera possible de limiter cette dépendance grâce aux systèmes d'information, à la coordination des modes et services de transport, à l'utilisation partagée des véhicules ou à l'organisation des activités de proximité et des services à la personne.

Déjà, au niveau local, les initiatives allant dans ce sens sont nombreuses. Toutefois, leur portée reste marginale alors que le potentiel est énorme au regard du faible taux d'utilisation du parc automobile en milieu rural, comme Olivier Paul-Dubois-Taine l'a mentionné lors de l'atelier de prospective. Pour connaître un changement d'échelle significatif, le Conseil d'analyse stratégique a identifié cinq principaux leviers. Il préconise ainsi :


• d'aider les territoires à définir des stratégies de mobilité en partant de la compréhension locale des flux de déplacement, en cohérence avec le schéma départemental de transport et ses liaisons avec les pôles urbains voisins ;


• d'apporter à l'usager une information en temps réel, afin qu'il puisse organiser ses déplacements en combinant les transports collectifs et individuels (marche à pied, deux-roues, voiture personnelle ou partagée) ;


• de s'appuyer sur l'information numérique pour développer le partage de la voiture, notamment des « solutions de covoiturage sécurisées reposant sur un tiers de confiance et un suivi géolocalisé du déplacement » ;


• de coordonner les transports collectifs entre eux tout en organisant des « rabattements » performants vers les stations de transport collectif (itinéraires cyclables, parkings de covoiturage) afin de former une chaîne de transport « porte à porte » efficace ;


• de limiter les distances parcourues par les prestataires de services à la personne (commerces, santé, loisirs, etc.) en les incitant à coordonner leurs déplacements, leurs livraisons ou le transport des personnes qui les sollicitent.

Ces perspectives de rationalisation des transports sont opportunément complétées par celles d'un urbanisme maîtrisé ( infra ), de manière à contenir les phénomènes de mitage, qui risquent de complexifier exagérément l'équation coordinatrice.

BLOC DE PRÉCONISATIONS
MOBILITÉ


• Sanctuariser le financement de l'entretien, de l'amélioration et de la création des dessertes routières et ferroviaires dans une logique de long terme


• En toute hypothèse, préserver la desserte des villes moyennes et des bourgs-centres


• Réduire la dépendance économique aux transports motorisés individuels


* 77 « Pour une nouvelle approche des mobilités dans les territoires périurbains et ruraux », février 2012.

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