C. L'ENGAGEMENT EXCEPTIONNEL DES ÉLUS

Notre pays est riche de l'engagement des élus municipaux au côté de nos concitoyens.

À chaque élection municipale, plus de 900 000 candidats se présentent au suffrage. Au 1er juillet 2020, le répertoire national des élus (RNE) faisait état de 512 266 élus municipaux. Leur engagement bénévole est un atout essentiel pour nos territoires.

Mais cet engagement n'est pas que quantitatif. Il rend également compte d'une volonté de faire - et pas simplement de gérer -, de changer la vie et de construire l'avenir.

La mission d'information a en effet consulté les maires sur les missions de leur mandat qui leur apportaient le plus de satisfaction, leur demandant de les noter de 0 à 10 et a reçu les réponses de 2 067 élus.

Trois missions se détachent nettement sur le podium.

La première d'entre elles, notée 8,61, est la conduite de projets. C'est à la fois la mission qui prépare l'avenir et celle qui, souvent, traduit l'engagement pris devant les électeurs à travers le programme défendu par le candidat.

Immédiatement après vient la représentation de la commune et des administrés, avec une note de 8,25. C'est le volet proprement politique du mandat municipal, celui par lequel le maire assume pleinement sa responsabilité vis-à-vis de ses électeurs. S'y rattachent également, au pied du podium, l'animation de l'équipe municipale et celle de la démocratie locale.

La troisième mission est celle de l'aménagement local (8,13) : c'est la volonté d'agir sur le territoire, qui passe nécessairement par des projets.

Les autres politiques municipales viennent ensuite et les fonctions exercées pour le compte de l'État (rôle d'officier d'état civil ou responsabilité de la police municipale) occupent le milieu et la fin du classement.

Résultats de la consultation :

Source : Mission d'information sur l'avenir de la commune et du maire en France

Que conclure de ces réponses ? Que les maires souhaitent avant tout pouvoir agir au service de leurs administrés et qu'on peut assurément compter sur leur engagement tant que les moyens d'agir leur seront donnés.

Lors de leur audition, les maires de Colmar et de Douai, Éric Straumann et Frédéric Chéreau ont ainsi exprimé cette idée : « Pour que le maire subsiste », a estimé le premier, « il faut que la commune puisse conserver certaines compétences, comme les écoles, le périscolaire, l'urbanisme - sinon le compte à rebours de la fin de la commune et du maire va démarrer ». Ce qu'a confirmé le second : « les maires ne doivent pas uniquement gérer le quotidien, mais piloter une stratégie, sinon c'est la mort de la commune »83(*).


* 83 Audition des représentants d'association de maires, le 14 mars 2023.