2 - Les politiques de l'emploi et du marché du travail

Le dilemme du prisonnier, ou l'effet de composition, qui affecte les politiques du travail, sont mieux connues. Il s'agit de l'attitude qui consiste à vouloir augmenter ses parts de marché en faisant baisser les salaires ou les conditions de travail. C'est une stratégie qui peut réussir si toutes choses restent égales par ailleurs, mais qui est vouée à l'échec si tous l'adoptent. Les coúts sociaux sont, dans tous les cas, évidents : précarisation, insuffisante protection de la famille et de l'enfant, inégalités croissantes des revenus.

Mais les coúts sont aussi économiques. Le Rapport Economique Mondial du FMI de mai 1996 notait en effet, en ce qui concerne l'Europe, que "la confiance des consommateurs semble être sapée par l'insécurité du travail, le manque de perspectives d'augmentation salariale et, dans certains pays, les préoccupations associées à la réforme des retraites et aux autres mesures de restriction budgétaire".

Aux Etats-Unis, le sentiment accru d'insécurité de l'emploi est reconnu officiellement et pris en compte dans les décisions de politique des taux d'intérêt. A la question : "Avez-vous souvent peur d'être licencié ?", 24 % apportaient une réponse positive dans les années 1980. Or ce chiffre est passé à 46 % en 1995 et en 1996, malgré les bonnes performances de l'emploi et de la croissance.

Le risque inhérent à une tendance systématique et universelle à la flexibilité du marché du travail est celle d'une diminution de la demande effective mondiale, avec non seulement des coúts sociaux, mais également une réduction des opportunités d'activité pour les entreprises.

Il faut donc que les pays s'offrent mutuellement des garanties dans ce domaine.

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