B) CONCERNANT LES TÉLÉCOMMUNICATIONS

Les deux tiers de la croissance du marché des télécommu-nications, qui s'accélère (+ 5,6 %), proviennent de celle des équipements (+ 20,5 %) et services (+ 34,7 %) pour les mobiles .

Avec un total de 745 milliards de dollars, ce marché demeure, on l'a vu, le premier de ceux des technologies de l'information, mais devrait se faire rattraper par celui de l'informatique (610 milliards) dont la progression est plus rapide.

Le montant des ventes de services (615,15 milliards de dollars) représente près de cinq fois celui des équipements (129,9 milliards) et cet écart ne devrait que se creuser.

Le marché mondial des services de télécommunications reste dominé par les recettes provenant des réseaux téléphoniques commutés (435,3 milliards de dollars) mais leur part relative est en baisse (71 % en 1997 au lieu de 84,7 % en 1991).

Cette situation relative pourrait toutefois se trouver modifiée dans l'avenir, sous l'effet de la continuation de l'essor d'Internet, et de son entrée dans l'économie marchande, et des conséquences tarifaires de l'ouverture à la concurrence de la téléphonie vocale.

Le phénomène le plus marquant des années récentes a été celui de l'explosion de la téléphonie mobile qui, après une croissance de l'ordre de 20 % par an, entre 1991 et 1997, représente aujourd'hui plus du cinquième du marché mondial des services de télécommunication et près de 30 % de celui des équipements . La plupart des pays développés ont privilégié les infrastructures pour réseaux mobiles dans leurs stratégies d'investissement, le Japon allant jusqu'à les substituer, en partie, aux équipements pour réseaux fixes.

Le marché des satellites (hors lanceur et assurance) a connu lui aussi une croissance à deux chiffres (+ 11,4 %).

Comme cela a déjà été souligné dans cet ouvrage, les télécommunications correspondent à un point fort de la France dont l'opérateur national et le principal industriel, Alcatel, se classent au quatrième rang mondial.

Toutefois, si nous figurons au premier rang mondial, grâce au Minitel, en ce qui concerne les terminaux vidéotex, et à une place honorable (la sixième) pour le nombre de lignes principales par centaine d'habitants, nous n'étions encore en 1997 que le 21 e pour celui des radiotéléphones par milliers d'habitants.

Toutefois le réveil récent des français face au téléphone portable (850.000 portables vendus dans le seul mois de Décembre 1997) devrait permettre à notre Pays de regagner rapidement des places.

Notre champion national Alcatel a, selon l'expression cruelle d'Usine Nouvelle du 13 novembre 1997, " raté le coche de deux évolutions majeures des télécommunications : la mobilité, d'une part ; Internet et les réseaux de données, d'autre part".

Il a, en outre, effectué une acquisition malheureuse aux Etats-Unis, en 1991, en achetant l'activité transmission de Rockwell qui n'avait pas investi en recherche et développement, depuis au moins deux ans.

Mais nous avons vu comment le groupe français avait tenté ensuite de redresser la barre par une politique d'alliances (avec Sprint, Motorola et Cisco), de développements technologiques (ADSL, câblophone, ...), d'initiatives stratégiques (projet de constellation de satellites Skybridge), et en anticipant quelles devraient être les principales tendances du marché dans les prochaines années : progression du multimédia et convergence des réseaux de communication fixe et mobile, montée en puissance des réseaux de données, transmissions et commutations à haut débit, besoin de nouvelles compétences dans les logiciels et les services.

Sous l'impact d'Internet, les réseaux de télécommunication vont passer d'une architecture dédiée à la voix à une structuration centrée sur les données.

" Avec les technologies ATM, les industriels des télécommunications espèrent reprendre l'avantage sur les sociétés de réseau -écrit Laurence GIRARD dans l'Usine Nouvelle- en apportant ce qui manque aujourd'hui le plus à Internet, la vitesse et la qualité de service . "