LES PRINCIPALES PROPOSITIONS DU GROUPE DE TRAVAIL
                                            
                                                
                                                    I.
L'esprit des propositions
                                                
                                            
                                            
                                            
                                            Le groupe de travail ne conteste pas la nécessité du
contrôle financier exercé par les chambres régionales des
comptes : ce contrôle constitue la
                                            
                                                contrepartie
démocratique
                                            
                                            du renforcement des pouvoirs dévolus aux
collectivités locales.
                                            
                                            
                                            
                                                Corollaire indispensable de la décentralisation,
                                            
                                            ce
contrôle représente également un indéniable
                                            
                                                facteur de transparence
                                            
                                            de la
                                            
                                                gestion publique locale.
                                            
                                            
                                            
                                            Toutefois, l'impact médiatique du
                                            
                                                pouvoir d'informer,
                                            
                                            reconnu aux
chambres régionales par la loi du 15 janvier 1990, impose que la
mise en oeuvre de ce contrôle s'effectue dans le
                                            
                                                respect
                                            
                                            des
                                            
                                                principes généraux du
                                            
                                            
                                                droit
                                            
                                            et, en particulier,
l'objectivité de l'instruction, le respect des droits de la
défense et le droit d'exercer un recours contre les lettres
d'observations définitives.
                                            
                                            
                                            
                                                
                                                    II. Les propositions
                                                
                                            
                                            
                                            
                                            A cette fin, le groupe de travail préconise, en premier lieu,
                                            
                                                une
rénovation des conditions de l'examen de la gestion des
collectivités locales
                                            
                                            qui suppose :
                                            
                                            
                                            
                                                1.
                                            
                                            
                                                L'édiction d'un " code du bon usage du
contrôle " et une définition légale de l'objet de
l'examen de la gestion.
                                            
                                            
                                            
                                            •   La Cour des comptes doit continuer à favoriser
l'émergence d'une
                                            
                                                " doctrine "
                                            
                                            commune aux juridictions
financières pour la mise en oeuvre du contrôle financier, afin
d'aboutir à une
                                            
                                                harmonisation des pratiques
                                            
                                            des chambres.
                                            
                                            
                                            •  La consécration dans la loi d'une
                                            
                                                définition
                                            
                                            de l'
                                            
                                                objet
                                            
                                            de l'
                                            
                                                examen
                                            
                                            
                                                de la gestion
                                            
                                            permettrait de
préciser que les lettres d'observations doivent faire obligatoirement
                                            
                                                référence aux textes
                                            
                                            qui auraient été
méconnus et que l'examen de l'économie des moyens mis en oeuvre
par rapport aux objectifs ne peut aboutir à ce que les choix
effectués, qui relèvent de la
                                            
                                                responsabilité exclusive
des élus
                                            
                                            , puissent être eux-mêmes
                                            
                                                critiqués
                                            
                                            .
                                            
                                            
                                            Elle devrait également prévoir que les lettres d'observations
définitives sont tenues de prendre explicitement en compte les
                                            
                                                résultats de la procédure contradictoire
                                            
                                            et que, par leur
structure même, elles doivent tenir compte de
                                            
                                                l'importance relative
des observations formulées
                                            
                                            dans la gestion globale de la
collectivité et formuler des
                                            
                                                recommandations concrètes
                                            
                                            permettant, aux yeux de la chambre, d'améliorer tel ou tel aspect de la
gestion locale.
                                            
                                            
                                            
                                                2. Le renforcement des garanties dont bénéficie le
contrôlé
                                            
                                            , qui passe par une
                                            
                                                confidentialité des
documents préparatoires
                                            
                                            ;
                                            
                                                l'institution
                                            
                                            , à l'approche
des élections locales, d'une
                                            
                                                période de neutralité
                                            
                                            (de six mois) au cours de laquelle l'envoi des lettres d'observations
définitives serait suspendu ; et, un
                                            
                                                renforcement
                                            
                                            du
                                            
                                                principe
                                            
                                            du
                                            
                                                contradictoire
                                            
                                            par la systématisation de la
                                            
                                                collégialité
                                            
                                            et du
                                            
                                                contre-rapport
                                            
                                            , la
                                            
                                                prise en
compte des réponses
                                            
                                            de l'
                                            
                                                ordonnateur
                                            
                                            dans les
                                            
                                                lettres
                                            
                                            
                                                d'observations définitives
                                            
                                            et
                                            
                                                l'institution
                                            
                                            d'une
                                            
                                                procédure
                                            
                                            de
                                            
                                                recours
                                            
                                            contre les lettres d'observations
définitives.
                                            
                                            
                                            
                                                3. La modernisation du fonctionnement des chambres régionales
des comptes
                                            
                                            , qui implique :
                                            
                                            
                                            - une confirmation de la "frontière" fixée en 1988 entre le
régime de
                                            
                                                l'apurement administratif
                                            
                                            , qui relève des
comptables publics, et le
                                            
                                                jugement des comptes,
                                            
                                            effectué par les
chambres, en prévoyant une indexation du seuil de 2 millions de francs
(sur le taux d'évolution de la DGF) et en évitant les
phénomènes d'aller-retour que connaissent certaines communes
entre les deux régimes ;
                                            
                                            
                                            - une réflexion sur une plus grande
                                            
                                                homogénéité des chambres
                                            
                                            qui conduit à
s'interroger sur un éventuel regroupement des " petites
chambres " ;
                                            
                                            
                                            - un rapprochement du
                                            
                                                statut des magistrats
                                            
                                            des chambres
régionales des comptes de celui des magistrats des tribunaux
administratifs.
                                            
                                            
                                            
                                                4. L'adaptation du régime des sanctions de la gestion de fait
à leur véritable objet qui est de rétablir la règle
fondamentale et intangible de la séparation des ordonnateurs et des
comptables.
                                            
                                            
                                            
                                            A cette fin, la sanction automatique résultant de la démission
d'office de l'ordonnateur reconnu comptable de fait devrait être
remplacée par
                                            
                                                une procédure de suspension des fonctions
d'ordonnateur
                                            
                                            jusqu'à l'apurement de la situation de gestion de fait.
                                            
                                            
                                            
                                                
                                                    III.
                                                
                                            
                                             
                                            Le groupe de travail a,
                                            
                                                en second lieu
                                            
                                            ,
considéré qu'il était nécessaire de
                                            
                                                renforcer la
sécurité juridique des actes des collectivités
locales
                                            
                                            , ce qui suppose :
                                            
                                            
                                            
                                                1. une clarification de certains aspects de la
législation
                                            
                                            ;
                                            
                                            
                                            
                                                2. une amélioration du contrôle de
légalité
                                            
                                            qui doit continuer à être exercé
par les préfectures, mais dans un cadre rénové.
                                            
                                            
                                            A cette fin, la complémentarité entre le contrôle de
légalité et le contrôle financier pourrait être
améliorée (des magistrats financiers détachés
à cet effet pourraient apporter une assistance technique dans le cadre
d'un
                                            
                                                " pôle de compétences "
                                            
                                            rattaché au
préfet) ;
                                            
                                            
                                            
                                                3. un renforcement des procédures de contrôle interne
                                            
                                            des collectivités locales, ce qui pourrait justifier une
évaluation des voies et moyens de nature à réactiver les
agences départementales pour les plus petites collectivités et
une réflexion sur la mise en place d'une mission de conseil et d'audit
propre aux collectivités locales.
                                        
 
                                                             
                                                             
                                                             
                                                             
                                                             
                                                             
                                                            