2. Le ministère de l'intérieur doit devenir responsable de la mise en oeuvre de la politique de sécurité dans le cadre européen

Le ministère de l'intérieur, principal ministère concerné par les questions de sécurité intérieure, doit prendre en charge ces questions dans le cadre européen. Ceci implique qu'il puisse représenter la France dans les instances de décision européennes . Les modifications de structures de ces instances qui ne manqueront pas d'intervenir du fait de l'entrée en vigueur du traité d'Amsterdam et de l'intégration concomitante de l'acquis de Schengen dans l'Union européenne seront une bonne occasion de repenser l'organisation de la représentation française .

Dès l'entrée en vigueur du traité d'Amsterdam, ne resteront dans le 3ème pilier de l'Union européenne que la coopération policière et la coopération judiciaire en matière pénale. Les structures des organes de décisions concernés par ces matières ne sont pas modifiées. Le Conseil justice et affaires intérieures (JAI) comprendra toujours les ministres de l'intérieur et de la justice, et un comité de hauts fonctionnaires (comité K8 dans le traité d'Amsterdam, équivalent du comité K4 actuel) continuera à préparer ses décisions en liaison avec un Coreper spécialisé.

Mais la structure des organes de décision compétents pour les matières transférées dans le premier pilier n'est pas encore définitivement arrêtée. Ces matières pourraient relever soit du Conseil général ou siègent les ministres des affaires étrangères, soit, au nom de l'unité du domaine des affaires de justice et des affaires intérieures, continuer à relever du Conseil JAI selon un mode de fonctionnement différent. Concernant ces matières, le traité ne prévoit aucun comité regroupant des fonctionnaires de haut niveau.

Les organes de décision de Schengen disparaîtront et se confondront, selon que les questions auront été transférées dans le premier ou le troisième pilier de l'Union, avec les organes correspondant de l'Union. Les matières transférées dans le troisième pilier relèveront donc d'emblée du Conseil JAI, donc du ministre de l'intérieur . Les engagements mentionnés plus haut, pris successivement en mars 1996 par M. Barnier et en octobre 1997 par M. Moscovici, militent par ailleurs fortement pour que la France soutienne une position tendant à ce que l'ensemble des questions de libre circulation et d'immigration transférées dans le premier pilier de l'Union soient traitées par les ministres de l'intérieur au sein d'un Conseil JAI, plutôt que par les ministres des affaires étrangères au sein d'un Conseil général.

Il est en effet impératif que la compétence des ministres de l'intérieur au sein de l'Union ne se réduisent pas à la coopération policière proprement dite . Ils doivent rester responsables des politiques de libre circulation et d'immigration . De plus, les hauts fonctionnaires du ministère responsables de cette politique doivent être directement impliqués dans le processus de décision.

La France doit donc soutenir une position favorable au maintien d'un Conseil JAI dans les domaines de la libre circulation et de l'immigration et à la constitution d'un comité regroupant les hauts fonctionnaires concernés.

Parallèlement, il est essentiel que les hauts fonctionnaires du ministère de l'intérieur soient directement associés au processus de décision en siègeant eux-mêmes dans les comités équivalents du comité K4 actuel et du groupe central de Schengen . Le ministère de la justice devrait de son côté être associé par l'intermédiaire du service des affaires européennes et internationales ou de la direction des affaires criminelles et des grâces.

Le SGCI perdrait ainsi son rôle de représentation pour se consacrer uniquement à son rôle de coordination. Le poste de préfet coordonnateur pourrait disparaître.

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