ANNEXES

Annexe 1 : Les stratégies défensives et offensives dans la négociation sur le temps de travail

Annexe 2 : Montant financier des mesures d'allégement du coût du travail pour l'emploi marchand

Annexe 3 : Temps partiel contraint ou choisi en France

Annexe 4 : Taux de marge des sociétés

Annexe 5 : Dispositifs ciblés et principaux destinataires

Annexe 6 : Historique des mesures

Annexe 7 : Annexes mathématiques

Annexe 1 : Les stratégies défensives et offensives dans la négociation sur
le temps de travail

I. STRATEGIES DEFENSIVES

1. Réduction des salaires sans réduction du TT

Entreprise

Obiectif emploi

Modalités

Evolution

BORDELAISE DE

CRÉDIT

790 salariés

Préserver les emplois


• Partage du travail avec l'instauration d'une
contribution salariale de solidarité (de 823F à
120 000 F).


• Modalités "d'épargne volontaire anti-licenciement" consacré au développement commercial de la banque.

Après 18 mois les salariés ont récupéré leur salaire.

2. Réduction des salaires avec réduction du TT

Entreprise

salaires avec r Objectif emploi

Modalités

Evolution

POTAIN 128 salariés non cadres concernés

Garantir les emplois car sureffectif (crise de l'immobilier)

Suite à le chute du CA :


• Réduction de la durée hebdomadaire à 38h

• Réduction réversible de l'horaire de travail à
35 h après utilisation d'un contingent annuel de
100 heures de chômage partiel


• Préretraite FNE et préretraite progressives avec incitation au mi-temps


• Formation pour les moins qualifiés

9 mois après cet accord, la direction annonçait 58 licenciements

Plus 13 cadres et 25 techniciens du SAV.

3. Stratégies de temps partiel défensif

3.1. les entreprises industrielles

Entreprise

Objectif emploi

Modalités

Evolution

SNECMA

13 000 salariés

Réduction du nombre de poste de travail car évolutions constantes (économique, commercial, technologique)


• Travail à mi-temps pour les moins de 50 ans

(aide FNE) avec incitation financière


• Congés en cours de carrière non rénuméré d'un

an "compensation financière équivalente à 4 mois de salaire brut ou prêt pour formation

1 an plus tard : un autre accord avec Mobilité géographique et

professionnelle construite par une

gestion individuelle des carrières

(établie par la hiérarchie).

GENERALE SUCRIERE

2 000 salariés

Sauvegarder des emplois (baisse de consommation et concurrence forte)


• Embauche des jeunes sous contrat d'alternance ou d'apprentissage avec tutorat


• Heures sup récupérées en temps
• Compte épargne temps basé sur le volontariat
• RTT pour les saisonniers (42 h au lieu de 46 h)

Entreprise en situation économique saine, mais déplacements des salarié d'un site à l'autre

LU

535 salariés concernés

Sauvegarder des emplois et résorber un sureffectif Faire face à un concurrence accrue


• Préretraite progressive pour les + 55 ans


• avec aménagement de leur temps de travail


• Passage progressif de 39 h à 37 h


• Réduction proportionnelle des revenus


• Mise en place d'une modulation avec période haute de 43 h de travail effectif

77 suppressions d'emplois en décembre 94

DISCO

500 salariés

Sauvegarder des emplois

Convention avec pouvoirs publics pour temps partiel à mi-temps Prime exceptionnelle mensuelle Abonnement retraite S.S. et retraite complémentaire PRP avec prime exceptionnelle au moment du passage Aides financières à la mobilité géographique

3.2. des entreprises de services

BRED

2 250 salariés

Maintien des emplois

Afin de réduire les frais de personnel, Pour 1'ensemble du personnel


• Temps partiel


• Emplois partagés en binôme


• Préretraites progressives

Et pour le personnel administratif


• Favoriser ta reconversion vers le commercial


• Aides à la mobilité


• Formation en alternance avec tutoral

1 an plus tard. 100 administratifs (en sureffectif) ont été réorientés dans des fonctions de commerciaux.

IBM France

15 000 salariés

Maintien des emplois et création d'un nouveau

modèle d'entreprise

Temps partiel à la carte :


• Système basé sur le volontariat


• Primes financières


• Aide au projet professionnel


• Possibilité de temps partiel temporaire pendant une durée limitée

Relance du dialogue entre employés et hiérarchie. Aucun conflit et adhésions de plus en plus nombreuses au temps partiel à la carte.

PARIBAS 3 500 salariés

Adaptation de

l'organisation au temps partiel


• Deux modalités de temps partiel :


• Temps partiel annualisé réduction du TT 10 à 15 jours de congés supplémentaires par an avec rémunération d'un temps plein

- Temps partiel aidé : incitation financière sans réduction des droits à la retraite


• Préretraite progressive pour les + 55 ans


•Sensibilisation de l'encadrement

Temps partiel annualisé : 25 personnes dont 1/3 d'hommes Temps partiel aidé : 38 personnes.

II. STRATEGIES OFFENSIVES

1. stratégie offensive de RTT

Entreprise

Objectif emploi

Modalités

Evolution

AFER

100 salariés


• Améliorer la qualité de vie des salariés en
instaurant la semaine de 4 jours. Accroître
l'activité


• Créer des emplois


• Réduction du temps de travail de 8,17 % sur
une base annuelle


• Durée et rythme de travail variables selon les
services et les postes concernés


• Diminution des rémunérations de 1 %à 6 %


• Perte des horaires variables.


• Amélioration effective de la qualité de vie des salariés et du travail fourni


• Création de 5 emplois

2. stratégies offensives privilégiant l'aménagement du TT (durée d'utilisation des équipements

2.1. les entreprises industrielles

Entreprise

Objectif emploi

Modalités

Evolution

FONDERIE BOUHYER 230 salariés concernés

Aménagement durée du temps de travail et travail en équipes


• Améliorer la compétitivité globale de l'entreprise et augmenter la durée journalière d'utilisation des équipements :


• Réduction de la durée du TT : semaine de 4
jours avec 3 organisations possibles


• Compensations salariales


• Création d'emploi : promotion interne et embauches avec priorité aux salariés licenciés lors
des plans sociaux

HEWLETT-PACKARD FRANCE 200 salariés concernés

Flexibilité des horaires de travail en équipes


• Réduction TT effectif à 32 h 50


• Réduction du TT en équipes (4 modalités

possibles) avec horaire moyen de 35 h


• Salaires calculés sur la base de 37 h 30 hebdomadaires
• Équipe supplémentaire de nuit prévue dans l'accord

37 postes crées

KODAK-PATHE 2 700 salariés

Annualisation du TT


• Variation de l'horaire hebdomadaire selon des périodes préétablies entre 32 h et 40 h avec horaire moyen de 37 h


• Réduction du TT tous forme de congé


• Salaire lissé sur demande des salariés


• Si refus des salariés : mutations possibles


• Droit à la formation

Maintient de 25 emplois permanents

LEFEBVRE 800 salariés

Annualisation du TT et création de postes (fluctuations saisonnières)


• Annualisation et réduction du TT à 38 par semaine


• Aménagement horaire de travail : 5 jours (sauf impératifs de travail)


• Blocage rémunération ETAM et cadres


• Aucun licenciement économique promis par ma direction pendant l'accord


• Embauches des - 26 ans

Embauches des - 26 ans en CDI :

20 jeunes en 1994 et 10 en 95 car :

implication des cadres, bon climat social, enlacements tenus relatifs à l'emploi

BRIOCHES PASQUIER

1 100 salariés

Annualiser et aménager le temps de travail en instaurant la semaine de 4 jours, pour :


• créer des emplois


• Allonger le temps d'ouverture de l'entreprise


• résorber le chômage


• Annualisation et réduction du temps de travail de 15 % (33,15 h en moyenne par semaine)


• Rythme de travail différent selon le service
• Diminution des rémunérations variable entre 5 % et 8 % selon les tranches de rémunérations


• Aides de l'État


• Embauches compensatrices


• Amélioration affective de la qualité de vie des salariés et du travail fourni.


• Accroissement des
performances de l'entreprise et
meilleure réponse à la demande des clients


• Créations d'emplois (13%)

3. Stratégies offensives privilégiant le temps partiel

3.1. Temps partiel choisi sans compensation versée par l'entreprise

Entreprise

Objectif emploi

Modalités

Evolution

RHONE POULENC

CHIMIE

13 000 salaries

Réduction du coûts et création d'emploi

Consultation salariés et organisations syndicales

PRP par FNE

Gestion de la mobilité interne

Reconversion avec aides personnalisées

1 000 a 1 200 mutations internes par an

CARREFOUR 678 salariés concernés Accord renouvelé au bout d'un an

En réponse aux attentes des salariés


• Réduction et
aménagement du TT


• Création de nouveaux emplois


• Réduction des horaires de travail
hebdomadaires de moitié


• Embauches compensatrices avec priorité aux
demandeurs ayants des difficultés d'insertion


• PRP avec FNE pour + 57 ans

3.2. Temps partiel avec compensation versée par l'entreprise

Entreprise

Objectif emploi

Modalités

Evolution

FLEURY MICHON 1 900 salariés

Favoriser ta modulation d'horaires et limiter le chômage des femmes.


• Modulation d'horaire de 32 a 42b


• Temps partiel (y compris travail en équipe)


• PRP (convention pouvoirs pub) pour les ? 55
ans


• Compte épargne temps (volontariat)

AGF

6 669 salariés


• Garantir La continuité de l'emploi, Faciliter la mobilité intérieure, et permettre la reconversion des salariés


• Priorité au temps choisi comme outil de politique de l'emploi


• GPEC avec création d'un observatoire des métiers, entretien d'évaluation, et formation


• 9 formules de temps partiel au choix de répartition hebdomadaire de TT

Mise en place d'une GRH accompagnée d'une réflexion sur les aménagements du temps de travail possibles. Temps choisi a surtout concerné les femmes salariés.

GROUPE AZUR 2 000 salaries Accord ne concernant que le personnel sédentaire


• Garantir l'emploi


• Promouvoir te temps partiel afin de participer à la lutte contre le chômage favoriser l'emploi des jeunes, intégrer de nouvelles compétences, choisir de nouvelles formes d'aménagements du TT


• 12 formules de temps choisi (la direction examine les demandes)


• Incitations financières (prime unique et allocation mensuelle)


• Embauches compensatrices

UAP

9 600 salariés concernes

Temps choisi, rajeunir la pyramide des âges et accès i l'emploi

Programmation annuelle


• Temps partiel majoré compensation financière et PRP


• Organisation du travail selon type d'activité et plan de charges des services


• Création d'emploi : tutorat pour les PRP


• Expérimentation de la semaine de 4 jours (choix appartient aux directeurs d'établissement)


• Commission technique et de suivi chargée de l'application de l'accord

4. Modulation du temps de travail et GRH

4.1. des entreprises industrielles

Entreprise

Objectif emploi

Modalités

Evolution

UNIMETAL 4 500 salaries

Temps choisi

Temps choisi par convention FNE

Indemnité de passage au temps partiel

Cotisations retraites calculées sur temps plein

TRILD < 5 jours sauf volontariat sur 3 mois consécutifs

Indemnité complémentaire pour les bas salaires

Commission de SUIVI

USINOR SACILOR 53 000 salaries

Préretraite progressive

PRP par convention FNE


• Avantages sociaux restent acquis sur la base d'un temps plein


• Compte épargne temps


• Embauches compensatrices

4.2. des entreprises de services

AFPA

11 000 salariés

GPEC


•Temps partiel hebdo. ou mensuelle


• Embauches compensatrices


• Développement des congés logue durée


• Aides financières


• PRP (convention pouvoirs publés) pour + 55

sans avec indemnité forfaitaire de passage.


• Tutorat de PRP


• Commission nationale de suivi

250 embauchés en 1993 450 au premier semestre 94 Prévision de 1 200 départs sur 3 ans.

LA FRANCE

ASSURANCE

GPE


• Réduction TT à 38h 45


• Temps partiel pour les administratifs


• Plan d'épargne congé


• Formation


• Mobilité professionnelle


• Congé financière

LA CONCORDE

900 salariés

Temps partiel et dispense d'activité


• Dispense d'activité pour les salariés proches de

la retraite (60 % salaire brut)


• PRP mi-temps


• Temps partiel


• Dispositif de suivi

MACIF

5 500 salariés

PRP pour les + 55 ans


• Convention pouvoirs publics


• Cotisation, retraites calculées sur temps plein


• Tutorat pour faciliter l'insertion des embauches


• Embauches compensatrices

LES MUTUELLES DE LOIRE ATLANTIQUE

600 salariés

Création d'emploi et insertion

PRP avec embauches compensatrices et cotisations retraite sur temps plein

Temps choisi sous forme de repos sans solde

Développement formation en alternance

Annexe 2 : Montant financier des mesures d'allégement du coût du
travail pour l'emploi marchand

Annexe 3 : Temps partiel contraint ou choisi en France

Actifs à temps partiel « accepté » et à temps partiel « contraint »

Champ : actifs occupés. Champ : actifs occupés.

Source : INSEE, enquêtes Emploi. Source : INSEE, enquêtes Emploi.

Annexe 4: Taux de marge des sociétés

(Part de l'excédent brut d'exploitation dans la valeur ajoutée)

Annexe 5 : Dispositifs ciblés et principaux destinataires

Annexe 6 : Historique des mesures

Annexe 7

ANNEXES MATHÉMATIQUES

Le « modèle de Malinvaud » revisité :

Les effets d'une baisse des cotisations patronales

(Modèle 1)

Nous nous proposons dans cette annexe mathématique de reprendre le cadre d'analyse présenté par Edmond Malinvaud dans son Rapport du Conseil d'Analyse

Économique de juillet 1998 intitulé « Les Cotisations sociales à la charge des employeurs :

analyse économique » ( confer les pages 77 à 92, « Modélisations visant à préciser

quelques ordres de grandeur » ), pour le compléter par quelques éléments permettant un bouclage complet du modèle que l'auteur a esquissé. Notre attention se portera plus

spécifiquement sur les effets de scénarios alternatifs d'ajustement budgétaire du modèle. Par souci de simplification, nos raisonnements seront tenus en économie fermée.

Nous considérons que la production (notée Q) de l'économie nationale peut être représentée par une fonction de production macroéconomique, à rendements d'échelle constants, combinant deux facteurs de production : du capital et du travail. Cette fonction de production, supposée à facteurs substituables, s'écrit traditionnellement sous la forme d'une Cobb-Douglas, de la manière suivante :

avec 0 <á <1, et où K désigne le stock de capital physique, N le travail, et A la productivité globale des facteurs (c'est-à-dire la technologie) ; t étant un indice de temps.

On considère par ailleurs que l'équilibre comptable de l'économie nationale (en On considère par ailleurs que l'équilibre comptable de l'économie nationale (en économie fermée) permet d'écrire classiquement la production comme :

où C représente la consommation. I l'investissement et G les dépenses publiques.

Supposons que la consommation se décompose en une composante de salaires (N) et une composante de revenus non salariaux (R), comme suit :

où < ù > est le taux de salaire réel (hors cotisations sociales), c, et c, étant des paramètres tels que : c 1 + c 2 = 1, avec : 0 < c 1 < 1 et 0 < c 2 < 1.

La dynamique d'accumulation du capital physique, déterminée selon la méthode de l'inventaire permanent, donne l'écriture de l'investissement suivante :

avec < ä > le taux de dépréciation du stock de capital physique, tel que : < ä > 0.

Nous reviendrons plus loin sur les choix d'écritures des dépenses publiques en fonction de leurs modes de financement alternatifs (taxation sur le produit versus cotisations sociales notamment), sur lesquels nous centrerons notre problématique.

Si l'on suppose, par simplification, qu'à long terme, le taux de croissance de l'économie est nul, nous aurons :

Aussi l'équilibre comptable de la production devient-il dans le long terme, sous sa forme développée :

Nous considérons par ailleurs que, dans cette économie, les entreprises cherchent à minimiser intertemporellement leurs coûts de production, selon :

sous la contrainte :

où s désigne le taux de cotisation sociale sur les salaires, p le prix des biens dans l'économie nationale, et r un taux d'actualisation (correspondant au taux d'intérêt nominal). L'exposant * que la variable Q est à considérer ici comme une demande anticipée.

La résolution de ce programme d'optimisation intertemporelle par les entreprises consiste, en utilisant les techniques mathématiques habituelles en la matière, à former le Lagrangien L :

lequel Lagrangien vérifie à l'optimum les conditions de premier ordre suivantes :

où < ë > est le coefficient multiplicateur On a ainsi :

Sur cette base, en réécrivant la fonction de production macroéconomique sous la forme équivalente suivante :

et en posant que le taux d'inflation (ô) de cette économie vaut :

il vient simplement :

De manière symétrique, en posant :

il s'ensuit que :

Or, par approximation, on a :

le terme (r-t) correspondant au taux d'intérêt réel. L'expression (r - t + ä) donc au coût d'usage du capital.

Il devient dans ces conditions possible de dériver les équations de demandes de facteurs de production dans le long terme. Nous obtenons par conséquent l'expression de la demande de travail :

Avec, en dynamique :

où ç est un paramètre tel que : 0< ç <1.

De même, nous avons l'écriture de la demande de capital suivante :

Avec, en dynamique :

où la valeur paramétrique de ì est telle que o< ì < 1:

Nous reprenons l'équation de salaire proposée par Malinvaud, que l'on peut interpréter comme celle de l'offre de travail :

â et ÷ étant des coefficients positifs Le terme « N barre » représente la population disponible à la recherche d'un emploi.

Nous admettrons que les variables anticipées et effectives s'égalisent dans le long terme :

On a alors :

et :

A partir des expressions de la fonction de production d'une part et de l'équilibre comptable de l'économie d'autre part, on obtient la relation suivante :

Si maintenant on suppose que les revenus autres que salariaux sont proportionnels au Produit final (î étant un coefficient strictement positif), de sorte que :

de ce qui précède, il est alors possible de déduire simplement :

A ce niveau, deux scénarios alternatifs d'ajustement budgétaire sont examinés, selon que les dépenses publiques G sont supposées financées par une taxation sur le produit (hypothèse 1) ou par des cotisations sociales sur les salaires (hypothèse 2).

Hypothèse 1

Supposons que :

G = ø Q

où le taux d'imposition est un paramètre tel que : 0 < < 1.

Dans ce premier cas, nous avons :

d'où il vient l'expression du taux de salaire réel :

Si ä = 0, alors l'équation précédente peut se réécrire comme :

Il apparaît clairement que ù une fonction croissante de s.

Conclusion 1

Toute diminution de s entraîne donc une ù par conséquent une baisse réduction de N. Une diminution du taux des cotisations sociales a dans ces conditions un effet négatif sur l'emploi dans l'économie considérée.

Hypothèse 2

Supposons maintenant que :

où, comme précédemment indiqué, s est le taux de cotisation sociale et ù le taux de salaire réel.

Dans ce second cas, nous avons :

d'où il vient l'expression du taux de salaire réel :

Si ä = 0, alors cette expression de ù devient :

Ici, puisque 0 < á< 1 et 0 < c 1 < 1 , ù devient une fonction décroissante de s.

Conclusion 2

Toute diminution de s entraîne donc une hausse de , et par conséquent augmentation de N. Une diminution du taux des cotisations sociales a dans ces conditions un effet positif sur l'emploi dans l'économie considérée.

Le transfert des cotisations sociales
vers une contribution sur la valeur ajoutée
(Modèle 2)

Considérons maintenant que, dans l'économie étudiée, les firmes tendent à maximiser intertemporellement leurs profits, selon :

où s désigne toujours le taux de cotisation sociale sur les salaires, è le taux de taxation sur la valeur ajoutée, et r le taux d'intérêt nominal.

Les entreprises sont confrontées au programme d'optimisation suivant :

sous la contrainte :

et dont la résolution donne les deux équations de long terme des demandes factorielles (de travail et de capital) suivantes :

et :

La consommation s'écrit comme la somme des salaires et des autres revenus :

Avec ù le taux de salaire réel (hors cotisations sociales).

L'offre de travail est donnée par :

La production en longue période est déduite de l'équilibre comptable de l'économie (en économie fermée), soit :

où G sont les dépenses publiques.

Posons des revenus non salariaux proportionnels au produit final, avec î >0 :

d'où :

A ce niveau, nous examinons deux scénarios alternatifs d'ajustement budgétaire, selon que les dépenses publiques G sont supposées financées par une taxation sur le produit -- i.e. comptablement, sur la somme des valeurs ajoutées- (hypothèse 1) ou par des recettes provenant à la fois de cotisations sociales sur les salaires et d'une taxe sur la valeur ajoutée (hypothèse 2).

Hypothèse 1

Si l'on suppose que :

avec un paramètre tel que : 0< < 1, la conclusion précédemment mise en évidence par la résolution du scénario n° 1 dans la présentation du « modèle de Malinvaud » est conservée : ù est fonction croissante de s.

Conclusion 1

Toute diminution de s entraîne donc une réduction de ù, et par conséquent une baisse de N. Une diminution du taux des cotisations sociales a dans ces conditions un effet négatif sur l'emploi dans l'économie considérée.

Hypothèse 2

Supposons à présent que :

où le terme è s'interprète comme la recette d'une taxe sur la valeur ajoutée, et S ù N comme celle constituée par les cotisations sociales sur les salaires

Dans ce cas, il vient :

En conséquence, en posant un taux de dépréciation nul du capital, et à niveau de dépenses publiques inchangé, l'expression de la ; de dépréciation nul du capital, et à niveau 1 de la production devient en différenciant :

Or, de l'équation de demande de travail, on obtient l'équation suivante :

En acceptant la nullité du paramètre ÷ nous dérivons de l'écriture de l'offre de travail ceci :

Comme dG = 0, on peut écrire :

On obtient ainsi :

Or :

Donc :

Il vient alors

En retenant les valeurs de paramètres suivantes, conformes aux données statistiques disponibles :

ce calibrage très simple du modèle montre que :

et :

Conclusion 2

Toute diminution de S 2 entraîne donc une hausse de ù et par conséquent une augmentation de N. Une diminution du taux des cotisations sociales a dans ces conditions un effet positif sur l'emploi dans l'économie considérée. Donc, le transfert des cotisations sociales vers une taxe sur la valeur ajoutée est bénéfique pour l'emploi de cette économie, et ce sans détériorer le budget de l'État

Le transfert des cotisations sociales
Vers une taxation de l'Excédent Brut d'Exploitation
(Modèle 3)

Il s'agit maintenant de créer une assiette d'imposition avec une taxe sur l'excédent brut d'exploitation. La question est de savoir si le transfert des charges sociales vers telles taxes a un effet positif sur l'emploi ou non.

Considérons que la firme cherche à résoudre le programme d'optimisation :

sous la contrainte :

où s est le taux de cotisation sociale sur les salaires, 0 le taux de taxation sur la valeur ajoutée, et r le taux d'intérêt nominal ; avec :

Si l'on pose, pour simplifier les écritures :

alors, dans le long terme, les demandes de facteurs travail et capital sont les suivantes :

et :

Avec ù le taux de salaire réel (hors cotisations sociales).

Comme précédemment, l'offre de travail est donnée par :

La production s'écrit comme :

Nous supposerons dans ce qui suit que ä = 0

À ce niveau, nous choisissons d'écrire, dans cette version du modèle, les dépenses publiques comme financées d'une part à partir des cotisations sociales sur salaires. Et d'autre part grâce aux recettes provenant d'une taxe sur l'excédent brut d'exploitation (c'est-à-dire sur une assiette déduisant les salaires des valeurs ajoutées) ; soit :

où l'ajustement budgétaire opérera entre è et s de telle manière que les dépenses publiques

demeurent inchangées en niveau (dG = 0).

Ainsi, en différentiant, il vient :

On considère qu'initialement, le paramètre est nul (c'est-à-dire que l'on se retrouve dans le cas de figure précédent où le financement des dépenses publiques n'est couvert que par cotisations sociales sur salaires). En conséquence, on a simplement :

nous avons aussi :

Puisque

Puisque (dG = 0)

et, par ailleurs, comme, initialement. è = 0

Or, on sait que :

Donc :

Si ÷ = 0 , alors on a :

Il vient :

D'où l'on déduit finalement l'expression :

On a :

En acceptant les valeurs de paramètres suivantes, selon les données statistiques disponibles :

ce calibrage très simple du modèle montre que :

et :

L'impact est donc sensiblement plus fort que dans le modèle avec taxe sur la valeur ajoutée, dans la mesure où le coût relatif du travail diminue davantage dans cette version avec taxe sur l'excédent brut d'exploitation : s diminue et è augmente. L'augmentation de la taxe sur l'excédent brut d'exploitation est plus forte que dans le cas de la taxe sur la valeur ajoutée (car l'assiette d'imposition est plus réduite).

Conclusion

Toute diminution de s entraîne donc une hausse de et par conséquent augmentation de N. Une diminution du taux des cotisations sociales a dans ces conditions un effet positif sur l'emploi dans l'économie considérée. Le transfert des cotisations sociales vers la taxe sur l'excédent brut d'exploitation a un impact positif sur l'emploi de cette économie, sans pour autant détériorer le budget de l'État.

La modulation des cotisations sociales
en fonction de la part des salaires dans la valeur ajoutée
(Modèle 4)

Nous considérons maintenant que l'économie est composée de deux firmes indicées 1 et 2, qui se partagent entre elles le marché domestique, selon un paramètre de distribution positif noté ì Ces deux entreprises résolvent un programme d'optimisation identique, prenant la forme de celui présenté précédemment, dans la première version modèle « à la Chadelat ». Ce programme permet de déduire les équations de demande de facteurs de production des entreprises 1 et 2.

et:

Les demandes de facteur travail et de facteur capital dans le long terme pour la firme 1 sont respectivement :

Symétriquement, les demandes factorielles sont pour la firme 2

et :

Nous supposons d'une part, qu'initialement, le taux de cotisations sociales sur les salaires est le même dans les deux secteurs :

D'autre part, que la proposition de la masse salariale dans la production est plus forte dans le secteur 1 que dans le secteur 2

La consommation totale, somme des salaires (versés dans les deux secteurs) et des autres revenus, s'écrit désormais :

Avec ù le taux de salaire réel (hors cotisations sociales).

L'offre totale de travail est toujours donnée par :

avec :

La production totale de l'économie en longue période vaut maintenant :

où G sont les dépenses publiques, et pour un paramètre positif :

Nous choisissons dans la suite du raisonnement un financement des dépenses publiques G par des recettes provenant des cotisations sociales sur les salaires prélevées dans les deux secteurs ; ce qui s'écrit :

alors :

On obtient donc :

En supposant nul le taux de dépréciation du capital, il vient :

Posons pour simplifier les écritures que :

Et

et différentions ces expressions :

Avec :

et

Il vient, par sommation de ces deux dernières expressions, en conservant l'hypothèse de taux de cotisations sociales initialement égaux pour chacune des firmes :

où :

À ce niveau, nous examinons un scénario d'ajustement budgétaire dans lequel les dépenses publiques G sont supposées financées grâce aux cotisations sociales sur les salaires, mais en modifiant la charge respective incombant à chacun des deux secteurs, en faveur du secteur 1 (secteur où la part de la masse salariale dans le produit est relativement plus importante) et en défaveur du secteur 2 (relativement moins « travaillistique »).

On différencie les variations des taux de cotisations sociales selon la règle :

Le paramètre p est proportionnel au contenu en emploi des entreprises. Concrètement, on retient une valeur de ce paramètre telle que :

On trouve :

Dans ces conditions, une hausse de S 2 et une baisse de S 1 selon la règle annoncée ci-dessus, entraîne une augmentation de ù et donc aussi de N.

Conclusion

Toute diminution de s 1 , autorisée par un accroissement de s 2 , entraîne donc une hausse de ù et par conséquent une augmentation de N. Une diminution du taux des cotisations sociales dans le secteur où le facteur travail est abondamment utilisé, financée par une augmentation du taux de cotisations sociales dans le secteur où la part de la masse salariale dans la produit est relativement moins importante, a dans ces conditions un effet positif sur l'emploi total dans l'économie considérée.

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