D. L'ANNONCE D'UNE MEILLEURE PRISE EN COMPTE DES CHOIX LOCAUX

• Les quatrièmes contrats de plan devaient davantage partir des besoins locaux et permettre aux citoyens de " participer à la définition collective des meilleures conditions de vie en commun " 175( * ) . En effet, le CIADT du 15 décembre 1997 avait décidé que la démarche contractuelle favoriserait " le développement de la démocratie participative ".

Pour ce faire, les quatrièmes contrats de plan devaient comporter deux volets : un volet régional et un volet territorial.

Le volet régional regroupe les projets qui concourent au " développement de l'espace régional dans son ensemble ", qu'il s'agisse d'équipements structurants ou d'actions exprimant une stratégie régionale.

Le volet territorial correspond aux actions qui concourent au " développement local et à une meilleure organisation du territoire , [notamment] les investissements de proximité et des opérations d'animations déterminantes pour la création d'activités nouvelles et l'émergence de nouveaux emplois et la prise en compte de l'environnement ".

Ce deuxième volet devait notamment constituer le cadre des engagements de l'Etat et des Régions pour les futurs contrats d'agglomération et de pays, et bénéficier à ce titre de financements spécifiques. Par ailleurs, les " directives d'utilisation précisées par ministère " devaient être " conçues de manière à favoriser les projets émanant des territoires ".

• Par ailleurs, la négociation des quatrièmes contrats de plan devait être moins déséquilibrée .

En réponse aux observations de la Cour des Comptes, la ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement avait ainsi indiqué 176( * ) que " l'élaboration croisée des orientations nationales [des contrats de plan], à travers des schémas de services collectifs, ou régionales, dans le cadre des schémas régionaux, en concertation avec les collectivités territoriales et les acteurs régionaux, au sein des conférences régionales d'aménagement et de développement du territoire, devrait constituer une avancée concrète importante de la décentralisation et éviter le constat d'une négociation déséquilibrée fait pour les contrats en cours ".

En réponse à votre rapporteur, la DATAR ajoute par ailleurs que l'Etat avait aussi pris " trois dispositions de nature à augmenter les marges de négociation des Régions... [qui devaient] donner à la négociation un caractère véritablement partenarial " :

-  du 23 juillet 1999 (date du CIADT d'Arles) au 15 octobre 1999, les préfets ont ainsi eu " la possibilité de modifier plus ou moins 10 % de leurs enveloppes ministérielles à l'exception de celles des routes et du Plan Université du troisième millénaire ". Compte tenu de ce que les routes et les universités représentaient au total 39 % des premières enveloppes, les préfets avaient donc la latitude de modifier la répartition interministérielle de 6 % du contrat ;

- selon la DATAR, " les enveloppes ministérielles de chaque région n'ont pas été réparties entre les différentes mesures contractualisées ", les préfets proposant donc une répartition négociée avec la Région ;

- enfin, le Gouvernement n'avait initialement réparti entre les régions et entre les ministères que 95 des 105 milliards de francs qu'il avait prévu de contractualiser : il avait annoncé lors du CIADT d'Arles qu'il utiliserait les 10 milliards de francs restants pour adapter l'enveloppe de l'Etat aux priorités que les Régions feraient valoir. Cette enveloppe supplémentaire a d'ailleurs été abondée de 15 milliards de francs lors du CIADT du 23 novembre 1999. Les engagements de l'Etat pour les quatrièmes contrats de plan se sont donc établis à 120 milliards de francs, dont 25 milliards de francs d'enveloppes supplémentaires reflétant en principe les priorités des Régions.

Au total, la DATAR estime que cette procédure a augmenté le temps initialement dévolu à la négociation (5 mois), et surtout qu'elle a augmenté aussi bien les marges de manoeuvre des préfets que la liberté de choix des Régions .

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