D. PRÉCONISATIONS.

Compte tenu des constats précédents, votre rapporteur ne peut que rappeler les principales préconisations du rapport de M. Jacques CHÉRÈQUE : contractualiser moins pour contractualiser mieux , d'une part, mieux équilibrer le développement macrorégional et le développement microrégional en s'appuyant sur une démarche locale de projets , d'autre part.

Cela suppose notamment :

- de conduire un inventaire critique des actions contractualisées ;

- d'appuyer l'élaboration des contrats sur une cartographie précise de l'existant ;

- de recentrer les contrats de plan sur les projets régionaux structurants d'un côté, le volet territorial de l'autre, et dans les deux cas, sur " les seuls projets portés par une volonté commune, avec des maîtres d'ouvrage identifiés ", au détriment des dispositifs d'intervention horizontaux, qui peuvent être plus aisément coordonnées et pilotés hors contrats de plan ;

- " d'écarter des contrats les trop petites actions, qui sont de simples processus d'imputation budgétaire " 93( * ) ;

- d'écarter les actions où la Région n'a ni compétence, ni expertise, ni volonté de s'investir, comme les programmes en faveur des personnes âgées ou de l'équipement des collèges dans certaines régions, où les contrats de plan comportent seulement des engagements à la portée plus qu'incertaine de - sinon entre - l'Etat et les Départements ;

- d'écarter symétriquement du champ de la contractualisation des programmes où l'Etat n'a plus les moyens d'un réel partenariat (ainsi pour la formation professionnelle dans certaines régions) ;

- d'éviter, comme le suggèrent plusieurs Régions, que " le volet territorial ne sorte des ministères ", sous la forme " de procédures nationales dont les caractéristiques s'adaptent mal aux particularités locales " ;

- en d'autres termes, d'éviter que le volet territorial ne recouvre que des politiques territorialisées , c'est à dire s'appliquant à des territoires, comme le sont in fine toutes les politiques publiques, au détriment des politiques territoriales, c'est à dire émanant des territoires ...

- ...sans pour autant créer un " droit de tirage local " ou " un droit à enveloppe par habitant ".

Comme le souligne notre collègue Jean-Pierre RAFFARIN dans le préambule du contrat de plan 1994-1998 pour la région Poitou-Charentes, les Régions et l'Etat doivent ainsi conduire " la guerilla des projets ", c'est-à-dire favoriser l'émergence de projets issus d'initiatives locales.

Cela suppose en premier lieu de ne pas enfermer les acteurs locaux dans des procédures rigides établies sans concertation, mais plutôt d'adapter les critères administratifs aux configurations des territoires.

Cela requiert aussi que les services des Régions, ainsi que les services de l'Etat, sous la responsabilité des préfets de département et des sous-préfets, apportent leur expertise technique aux porteurs d'initiatives locales en amont des contrats de plan.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page