2. La procédure des troisièmes contrats de plan a favorisé les dépenses d'infrastructures routières

Selon la Direction du Budget, " les contrats de plan Etat-Région ont probablement pour conséquence de donner une place plus importante aux dépenses routières de l'Etat ".

Plus précisément, selon la DATAR, " lors de l'élaboration des troisièmes contrats de plan Etat-Région, l'Etat avait été par exemple contraint de contractualiser plus de crédits routiers qu'il ne l'envisageait à l'origine. Pour obtenir la signature des Conseils régionaux, le Premier ministre avait du accorder une enveloppe de 3,6 milliards de francs de crédits routiers supplémentaires 149( * ) ".

Ce diagnostic est d'ailleurs confirmé par les Régions, selon lesquelles " l'effort de l'Etat en faveur des infrastructures routières ne serait pas aussi important en l'absence de contrat de plan ".

Cet effort supplémentaire de l'Etat est complété dans des proportions croissantes par les contributions des collectivités locales.

Au total, il semble donc bien que les dépenses publiques totales en faveur des grandes infrastructures auraient été moindres en l'absence des troisièmes contrats de plan.

Néanmoins, selon la Cour des Comptes 150( * ) , " le volume de ces engagements n'a pas été sans effet sur les difficultés d'exécution rencontrées par la suite ".

3. La procédure de contrat de plan ne favoriserait pas toujours des dépenses correspondant aux préférences des acteurs locaux

Toutes choses égales par ailleurs, la procédure de contrat de plan favorise-t-elle l'allocation des ressources publiques vers des projets correspondant aux préférences des acteurs locaux ?

En d'autres termes, la procédure de contrat de plan rapproche -t-elle les choix publics des attentes et des besoins locaux ?

Les réponses des ministères et des Régions à cette question sont nuancées .

• En effet, la procédure d'élaboration des contrats de plan est " l'occasion de faire le point sur les besoins des professionnels ou des institutionnels locaux ", et la négociation des contrats de plan permet aux collectivités locales de " faire valoir certaines de leurs priorités ".

Néanmoins, la possibilité des collectivités locales de faire valoir leurs propres priorités fut relativement limitée : de l'ordre de 10 à 20 % des opérations structurantes proposées par l'Etat.

Par ailleurs, les troisièmes contrats de plan se sont trop souvent incarnés dans des procédures nationales de développement économique ou territorial, dont les caractéristiques n'étaient pas toujours adaptées aux particularités ou aux souhaits locaux.

Certes, comme le souligne le secrétariat d'Etat au Commerce extérieur, les Régions avaient parfois la faculté de refuser certains dispositifs nationaux, la moitié des Régions ayant par exemple " refusé l'aide à l'implantation industrielle ".

Néanmoins, ces procédures " à prendre ou à laisser " ont parfois conduit d e facto à des logiques de guichet, c'est à dire qu'elles ont favorisé la satisfaction de besoins qui n'avaient pas été exprimés antérieurement, et qui avaient été artificiellement suscités par les dispositifs d'intervention mis en place, au détriment des préférences émanant réellement des territoires.

Enfin, le déséquilibre de la négociation , et l'invitation pressante qui était faite aux collectivités locales pour cofinancer des programmes impulsés par l'Etat sur ses propres compétences, ont réduit d'autant leurs marges de manoeuvre pour mettre en oeuvre dans leurs champs de compétence propre des politiques répondant à des préoccupations locales.

• Cependant, les contrats de plan ont parfois " cherché à s'articuler avec les politiques mises en oeuvre au niveau infra-régional ", notamment avec les politiques en faveur de l'intercommunalité.

Les troisièmes contrats de plan ont ainsi pu soutenir des politiques exerçant un effet d'entraînement sur la coopération locale, et favorisant l'expression de choix locaux, sans que l'on puisse apprécier dans quelle mesure ces politiques auraient été mises en place en l'absence de la procédure de contrat de plan.

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