Hier 13 juin, le Président de la République a annoncé un vaste plan de reconquête sanitaire. Alors que les pénuries de médicaments semblent depuis longtemps hors de contrôle, ce plan va évidemment dans le bon sens. Mais il doit se traduire par des engagements de long terme, tant de l’État que des industriels du médicament.

Selon Sonia de La Provôté, présidente de la commission d’enquête, "il est clair que les annonces faites par le Président de la République confirment une inflexion par rapport aux graves négligences des décennies écoulées. La publication – enfin ! – de la liste des médicaments essentiels contribuera également à clarifier la situation. Mais il y a trois ans, la promesse avait été faite du retour de la production de paracétamol en France et nous en sommes encore loin. Nous jugerons donc sur les actes."

De même, sur le plan industriel, Laurence Cohen, rapporteure, met en garde : "Nous devons rester vigilants face aux effets d’annonce car dans le même temps certains industriels continuent de supprimer des emplois. C’est notamment le cas de Sanofi, qui se sépare d’un outil de production de principes actifs, alors que ce sont justement eux que nous souhaitons fabriquer en France. Le soutien financier de l’État ne peut pas se faire sans contrepartie."

En outre, il reste à trouver un véritable pilote de la politique du médicament dans son ensemble. Si les objectifs sanitaires sont prioritaires, l’engagement de moyens financiers nouveaux, qui s’ajoutent aux dispositifs de soutien déjà existants comme le crédit d’impôt recherche, ne peut se faire sans aucun contrôle.

Afin d’obtenir les précisions indispensables sur ces questions, la commission d’enquête entendra François Braun, ministre de la santé et de la prévention, demain jeudi à 9 heures.
 

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