État civil :
Né le 29 janvier 1796
Décédé le 28 mars 1865
Profession :
Colonel
IInd Empire

Ancien sénateur du Second Empire

Elu le 26 janvier 1852
Fin de mandat le 28 mars 1865

Chambre des députés du 21 juin 1834 au 3 octobre 1837
Chambre des députés du 4 novembre 1837 au 2 février 1839
Chambre des députés du 2 mars 1839 au 12 juin 1842
Chambre des députés du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Chambre des députés du 1er août 1846 au 24 février 1848
Assemblée nationale du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Assemblée nationale du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

LACROSSE (BERTRAND-THÉOBALD-JOSEPH, BARON DE), député de 1834 à 1848,

représentant en 1848 et 1849, ministre, sénateur du Second Empire, né à Brest (Finistère) le 29 janvier 1796, mort à Paris le 28 mars 1865, fils de l'amiral Jean-Baptiste Raymond, baron de Lacrosse (1765-1829), était issu d'une ancienne famille de l'Agenois. Élève du collège Sainte-Barbe, il entra en 1809 dans la marine, devint aspirant en 1811, et, après avoir fait quelques campagnes sur la frégate l'Hortense et sur la prame la Ville de Mayence, passa dans l'armée de terre. Sorti de l'école de cavalerie (1813) avec le grade de lieutenant en second dans les chasseurs à cheval de la garde impériale, il se distingua au combat de Dessau, y fut blessé, et prit part, comme lieutenant en premier, à la bataille de Craonne (1814), où il fut atteint de dix-sept blessures. Sa conduite lui valut la croix de la Légion d'honneur et le grade de capitaine. Licencié en 1815, il vécut dans la retraite jusqu'à la révolution de 1830. Alors il aborda la politique. Nommé, le 1er août, lieutenant-colonel de la garde nationale de Brest, et bientôt (1831) colonel chef de légion, il était en même temps membre du conseil général du Finistère, lorsqu'il se porta (21 juin 1834) candidat du parti libéral à la députation; il fut élu dans le 1er collège du Finistère (Brest) par 168 voix (321 votants, 382 inscrits), contre 93 à M. de Kératry. Lacrosse siégea dans les rangs de la gauche dynastique, et combattit, avec l'opposition modérée, la politique doctrinaire des ministres de Louis-Philippe. Il se mêla activement aux travaux de la Chambre, et se fit remarquer, dans la session de 1835, où il se prononça notamment contre l'indemnité payée aux États-Unis. Réélu, le 4 novembre 1837, par 274 voix (330 votants, 398 inscrits), il entra dans la coalition contre le ministère Molé, fut réélu encore, le 2 mars 1839, par 220 voix (338 votants), appuya la politique de Thiers, présenta de nombreux amendements pour le maintien des armements maritimes, et se déclara l'adversaire de Guizot. En 1842, à la suite d'imputations lancées contre la mémoire de son père par le journal ministériel le Globe, il eut un duel avec M. Granier de Cassagnac, et dans cette rencontre reçut une balle qui lui fractura la cuisse. Ayant obtenu sa réélection, le 5 juillet 1842, par 301 voix (306 votants, 406 inscrits), puis, le 1er août 1846, par 282 voix (340 inscrits, 417 inscrits), contre 54 à M. Guérard, il parla sur les Adresses au roi dans les sessions de 1845, 1847 et 1848, continua de s'intéresser particulièrement aux affaires de la marine, et contribua beaucoup, en 1846, à faire adopter, malgré l'opposition du ministère, un crédit extraordinaire de 93 millions pour la réorganisation de la flotte. Son nom ne figure pas parmi les signataires de la proposition de mise en accusation du ministère Guizot (février 1848). Après la révolution, Lacrosse tut envoyé (23 avril 1848) par la Finistère, comme représentant, à l'Assemblée constituante, le 8e sur 15, avec 80,491 voix. Aux journées de juin, il fut investi du commandement des gardes nationales des départements. Il fut un des secrétaires, puis un des vice-présidents de l'Assemblée, et, rallié dès lors au parti purement conservateur, vota régulièrement avec la droite pour le rétablissement du cautionnement et de la contrainte par corps, pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière, contre l'abolition de la peine de mort, contre l'amendement Grévy, contre le droit au travail, pour l'ordre du jour en l'honneur du général Cavaignac, pour la proposition Râteau, contre l'amnistie, etc. Après l'élection présidentielle du 10 décembre, il donna tout son concours au gouvernement de L.-N. Bonaparte, qui lui confia, du 29 décembre 1848 au 30 octobre 1849, le porte euille des Travaux publics. Il fut aussi pendant quelques mois chargé de l'intérim du ministère de l'Intérieur. Réélu, le 13 mai 1849, représentant du Finistère à la Législative, le 1er sur 13, par 78,370 voix (86,649 votants, 150,165 inscrits), il s'associa à tous les actes du gouvernement et de la majorité, faillit être victime de l'émeute du 13 juin, en se promenant sur le boulevard, et fut sauvé par M. Gent (V. ce nom). Il fut encore nommé vice-président de l'Assemblée, et se vit choisi de nouveau, du 26 octobre au 2 décembre 1851, comme ministre des Travaux publics, par le prince-président. Pendant ses deux ministères, il termina et inaugura les chemins de fer du Nord, de l'Est, de Nantes, commença les dégagements aux environs du Louvre, et prépara son achèvement définitif. Au lendemain du coup d'Etat, M. de Lacrosse fut

nommé membre de la Commission consultative et président de la section de la marine et des finances au conseil d'Etat provisoire. Le 26 janvier 1852, il fut appelé à faire partie du Sénat, dont il devint le secrétaire, et où il approuva jusqu'à sa mort la politique impériale. Membre de la commission supérieure des invalides de la marine depuis 1836, membre du conseil des invalides de la guerre, et président de la commission de surveillance des caisses d'amortissement, des dépôts et consignations, M. de Lacrosse, grand-officier de la Légion d'honneur, était, depuis 1850, membre du conseil de l'Ordre.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Bertrand-Théobald-Joseph LACROSSE

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