État civil :
Né le 14 septembre 1846
Décédé le 11 décembre 1919
Profession :
Avocat
Département :
Corse
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 4 janvier 1903
Fin de mandat le 6 janvier 1912 ( Non réélu )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

GIACOBBI (JULES, JOSEPH, FRANÇOIS, Marius), né le 14 septembre 1846 à Lugode-Venaco (Corse), mort le 11 décembre 1919 à Venaco.

Député de la Corse de 1898 à 1903.

Sénateur de la Corse de 1903 à 1912.

Député de la Corse de 1914 à 1919.

Jusqu'à ce qu'il eut atteint la cinquantaine, les ambitions politiques de Marius Giacobbi paraissaient d'un ordre purement local. Né à Venaco, maire de chef-lieu de canton, puis conseiller général, cet avocat corse faisait depuis longtemps figure de notable, mais d'un notable content de sa position et peu soucieux de la risquer dans les aléas d'une carrière parlementaire. Or, en 1898, Corte apprit qu'aux élections législatives du 8 mai, il lui faudrait choisir entre Giacobbi, alors âgé de 52 ans, et le député sortant, le républicain Luce de Casabianca. Au vrai, ç'allait être républicain contre républicain, car Giaccobbi se donnait pour républicain tout autant que Casabianca - mais en réalité penchait plus à gauche - et la lutte ne s'en annonçait que plus chaude. Giacobbi fut élu dès le premier tour par 6.841 voix contre 4.781, sur 11.749 votants. Son élection fut contestée, mais finalement admise par 240 voix contre 232 et après pointage.

Giacobbi fit partie des commissions : des colonies, de la navigation et des pèches, et en 1899 de la commission des économies administratives. En revanche, on ne l'entendit que rarement en séance publique.

Aux élections législatives du 27 avril 1902, il fut réélu sans que, cette fois, son succès prêtât à la moindre contestation.

L'année d'après était celle des élections sénatoriales, fixées au 4 janvier. Il se porta candidat et fut élu, on ne peut plus facilement, par 643 voix sur 774 votants. Inscrit au groupe de la gauche démocratique, Marius Giacobbi fut au Sénat, comme il l'avait été à la Chambre, beaucoup plus un homme des commissions - surtout de celle des colonies et de celle de la marine - qu'une vedette des séances publiques.

Aussi favorable lui avait été le scrutin de 1903, aussi défavorable devait lui être celui du 7 janvier 1912 : n'ayant recueilli que 211 voix sur 776 votants, il cessait d'être sénateur. Alors, Giacobbi décida de reporter ses espérances sur la Chambre, mais il lui fallut attendre deux ans, les prochaines élections législatives étant fixées en 1914. Le 26 avril, au premier tour, il n'obtenait que 4.258 voix sur 9.970 suffrages exprimés, mais le 10 mai, au deuxième tour, 10.707 électeurs ayant voté, il l'emporta par 5.773 voix contre 4.934 à son rival Benedetti, qui tenta bien d'élever une protestation mais en vain.

Au cours de ce second passage au Palais Bourbon, c'est à la commission de la marine qu'il consacrait le meilleur de lui-même, mais il fut également membre de la commission d'assurance et de prévoyance sociales et, au lendemain de la guerre, de la commission des régions libérées.

Tout au long de cette dernière législature, la maladie avait contraint Marius Giacobbi à solliciter des congés; le 11 décembre 1919, il mourait dans sa petite ville de Venaco. Il avait 73 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

GIACOBBI (Paul, Joseph, Marie)

Né le 18 mars 1896 à Venaco (Corse)

Décédé le 5 avril 1951 à Paris

Sénateur de la Corse de 1938 à 1945

Ministre des colonies du gouvernement provisoire de la République française du 16 novembre 1944 au 21 novembre 1945

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Corse)

Député de la Corse de 1946 à 1951

Ministre de l'éducation nationale de novembre 1945 à janvier 1946

Ministre d'Etat chargé de la fonction publique du 30 juin au 7 juillet 1950

Ministre sans portefeuille chargé de la réforme électorale du 30 juillet 1950 au 9 mars 1951

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1830)

Rentré en Corse, après le 10 juillet 1940, il y fonde le réseau des Forces Françaises Libres. Le gouvernement de Vichy le destitue de sa fonction de maire de Venaco. A la suite de la prise de la Corse par les Italiens, Paul Giacobbi est emprisonné. Mais alors qu'il est sur le point d'être transféré en Italie, il s'évade et se réfugie dans le maquis. Il participe activement à la libération de la Corse (septembre 1943) et devient président du Conseil général de l'île.

Délégué à l'Assemblée consultative de 1943, Paul Giacobbi est choisi par le général de Gaulle pour les fonctions de commissaire au ravitaillement et à la production industrielle. Il est aussi, par la suite, membre du gouvernement provisoire de la République française, en tant que ministre des colonies (16 novembre 1944- 21 novembre 1945).

En 1945, Paul Giacobbi se présente aux élections à l'Assemblée nationale constituante. Il conduit la liste d'union radicale et socialiste, et est élu le 21 octobre, sa liste obtenant 35 969 voix sur 96 257 suffrages exprimés. Il est réélu lors des élections à la deuxième Assemblée nationale constituante, le 2 juin 1946. La liste du rassemblement républicain, qu'il conduit, remporte 33 974 voix sur 97 405 suffrages exprimés. Enfin, en première position sur la liste du rassemblement des gauches, il est une nouvelle fois élu lors des élections législatives du 10 novembre 1946. L'élection, acquise par 31 119 voix sur 88 152, est validée dès le 29 novembre 1946.

Elu en octobre 1945, il est dès le mois de novembre nommé ministre de l'éducation nationale, fonction qu'il assumera jusqu'au départ du général (20 -22 janvier 1946). En cette qualité, il dépose quatre projets de loi. Si les deux premiers présentés le 18 décembre 1945, sont de peu d'importance (fixation d'un taux et amélioration du fonctionnement de l'enseignement technique), les deux suivants le sont davantage : le 15 janvier 1946, Paul Giacobbi dépose un projet de loi instituant l'Ordre des experts-géomètres, et un autre projet relatif au Conseil supérieur de l'éducation nationale et aux Conseils d'enseignement. Il intervient assez régulièrement lors des séances publiques, tout particulièrement lors des discussions sur le budget alloué à son ministère. Il intervient aussi en tant que député, lors des discussions sur le projet de constitution.

Sous la deuxième Assemblée nationale constituante, il est nommé membre de la Commission de l'éducation nationale et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs. Il est désigné comme juré à la Haute cour de justice (4 juillet 1946). Il ne dépose aucun rapport ni aucune proposition de loi. Il intervient peu en séance publique, présentant son rapport sur les opérations électorales en Corse (12 juin 1946), et participant au débat sur le nouveau projet de constitution.

Sous la première législature, il est nommé membre de la Commission de l'éducation nationale, de la Commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions, et de la Commission des moyens de communication. Il est aussi nommé membre de la Commission de la marine marchande et des pêches et de la Commission de la réforme administrative. En outre, il joue un rôle important à la Haute cour de justice puisqu'il est successivement nommé membre titulaire de la Commission d'instruction (27 décembre 1946) puis juge titulaire de cette juridiction (11 mars 1947).

Surtout, il est à l'origine de la création de l'intergroupe RPF, dont il est président de 1947 à 1949. Vouant au général de Gaulle une estime, une admiration et jusque dans les derniers temps, une amitié qu'il ne dissimulait pas, il ne s'en sépare que le jour où de son propre aveu, « le RPF tua le Rassemblement ». Il avait obtenu du général que les parlementaires fussent représentés au conseil de direction du Rassemblement. Sa tentative de créer un pont entre le régime et le général fut un échec, que Paul Giacobbi vécut comme un déchirement. Il est par deux fois appelé au gouvernement. La première expérience, comme ministre d'Etat chargé de la fonction publique dans le cabinet, est de courte durée (30 juin -7 juillet 1950) : le Parti radical avait fait de sa présence une condition sine qua non au dénouement de la crise. En revanche, il est ministre sans portefeuille dans le cabinet Pleven de juillet 1950 à mars 1951. Le Président du conseil le charge de trouver un compromis sur le projet de loi portant réforme électorale, avec entre autres le problème des fameux apparentements de liste, que lui-même désapprouvait radicalement. S'il vient plusieurs fois défendre sa médiation en séance publique, et propose avec Guy Mollet un projet de scrutin à deux tours, s'efforçant de concilier les conceptions divergentes, il finit par renoncer et donne sa démission en mars 1951, quelques semaines avant sa mort.

Pendant cette législature, il déploie une étonnante activité. S'il ne dépose qu'un rapport, au nom de la Commission du suffrage universel, du règlement des pétitions, sur une proposition de loi restreignant les cas d'inéligibilité, il intervient avec une grande constance en séance publique. Il participe à toutes les discussions se rapportant au droit de vote (août 1947), aux modalités du vote (7 août 1947), à la proposition de loi tendant à modifier l'élection des conseillers de la République (août 1948). Si les questions électorales et constitutionnelles l'amènent à intervenir souvent, il prend également la parole à l'occasion de débats politiques, ainsi en février 1947 sur une interpellation relative à la politique économique du Gouvernement ou en novembre 1948 sur l'attitude du ministère de l'intérieur lors des grèves de mineurs.

A partir de 1949, il obtient à plusieurs reprises des congés.

Il vote contre le premier projet de Constitution (19 avril 1946) puis contre le second (28 septembre). Il vote l'investiture du gouvernement Blum (17 décembre 1946) et la confiance à Paul Ramadier (4 mai 1947). Il se prononce en faveur de la ratification du Plan Marshall (7 juillet 1948) et du Pacte de l'Atlantique (26 juillet 1949).

Paul Giacobbi meurt à Paris le 4 avril 1951. Le Président Herriot fait son éloge le lendemain : « Nous le savions malade, mais nous lui connaissions une telle énergie et, sous des apparence fluettes, une telle vitalité, que nous espérions bien voir reparaître, à sa place de député ou au banc des ministres, ce visage grave, passionnément attentif, aux pommettes saillantes, comme sculpté dans un bois dur d'olivier, qu'éclairaient des yeux de flamme... ». Il était chevalier de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de guerre et de la médaille de la résistance avec rosette.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jules GIACCOBI

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