Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 28 août 1908
Décédé le 3 janvier 1981
Profession :
Avocat
Département :
Lot-et-Garonne

Elu le 8 décembre 1946
Elu le 7 novembre 1948
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

BORDENEUVE (Jacques)

Né le 28 août 1908 à Sainte Livrade sur Lot (Lot-et-Garonne)

Décédé le 3 janvier 1981 à Neuilly (Hauts-de-Seine)

Conseiller de la République, puis Sénateur du Lot-et-Garonne de 1946 à 1958

Secrétaire d'Etat aux Arts et Lettres du 1er février 1956 au 13 juin 1957, et du 17 juin au 6 novembre 1957

Ministre de l'Education nationale du 14 mai au 1er juin 1958

Après des études au collège Georges-Leygues de Villeneuve-sur-Lot, puis aux facultés de droit de Paris et Toulouse, Jacques Bordeneuve s'inscrit comme avocat à la cour d'appel d'Agen en 1937.

Durant la guerre 1939-1945, sa conduite courageuse face à l'occupant lui vaut la médaille de la Résistance. Il entre après-guerre dans la vie politique, avec son élection en septembre 1945 comme conseiller général de Penne-d'Agenais.

Candidat au Conseil de la République en décembre 1946 dans son département natal, il est élu sous l'étiquette radical-socialiste avec 294 voix sur 579 suffrages exprimés. En 1948, il est candidat individuel avec la même étiquette, et recueille au 2e tour 435 suffrages sur 774 exprimés.

En 1955 il est reconduit dès le premier tour : la liste du Parti républicain radical et radical-socialiste, sur laquelle il figure en deuxième position, remporte d'emblée les deux sièges à pourvoir. Lui-même remporte 622 voix sur 772 suffrages exprimés.

Membre du groupe du RGR et de la Gauche Démocratique, il siège aux Commissions de l'éducation nationale, et de la justice. L'estime que lui portent ses collègues lui vaut d'être élu en 1949 secrétaire du Conseil de la République puis, à partir de 1951, président de la Commission de l'éducation nationale, fonction où il est constamment reconduit jusqu'à sa nomination dans le gouvernement Mollet, le 1" février 1956.

En effet, dès sa première élection au Conseil de la République, il manifeste une attention constante aux problèmes éducatifs. Ainsi dépose-t-il une question orale discutée en 1949 sur la construction des établissements scolaires, et son mode de financement. Il intervient également dans les discussions sur la titularisation de certains instituteurs, les publications destinées à la jeunesse, et l'abattement global sur le budget de l'éducation nationale.

En 1950, il intervient sur l'enseignement des langues et dialectes locaux, les crédits du ministère de l'éducation nationale, les avantages accordés à certains étudiants, et le statut des intendants des lycées, problème sur lequel il a déposé une question orale en décembre. Président de la Commission de l'éducation nationale à partir de 1951, il intervient à ce titre sur la sécurité sociale des étudiants, l'attribution des crédits pour les Jeux Olympiques de 1952 et le budget de l'éducation nationale, budget sur lequel il s'exprime également en 1952. En 1953 il intervient sur la création du fonds de développement de l'industrie cinématographique, et sur sa question orale avec débat sur les rentrées scolaires de 1953 et 1954.

L'année suivante, il prend part comme président de la Commission de l'éducation aux débats sur la pratique de la culture physique, le budget de l'éducation et à titre personnel, sur la politique du gouvernement à l'égard de la jeunesse, la responsabilité des transporteurs aériens, les oeuvres sociales en faveur des étudiants, et sur la suppression des stades à la périphérie de Paris, sujet qui a fait l'objet d'une de ses questions orales.

En 1955, il intervient sur le budget de l'éducation nationale, le fonctionnement de la caisse des lettres, l'organisation du service de santé scolaire et universitaire, et sur sa question orale sur les conséquences des inondations de la Garonne.

Nommé secrétaire d'Etat aux Arts et Lettres dans le cabinet Mollet, auprès de René Billères, ministre de l'Education nationale, il est reconduit dans ses fonctions dans le cabinet Bourgès-Maunoury, tout comme René Billères. Il sera également ministre de l'Education nationale dans l'éphémère Cabinet Pflimlin formé le 14 mai 1958.

Lors de son accession au Gouvernement, il s'attache particulièrement à la sauvegarde du patrimoine, et poursuit notamment l'oeuvre entreprise par André Cornu en faveur du Château de Versailles, dont il entreprend la rénovation intérieure. Grâce à lui, l'Opéra royal peut accueillir, dès 1957, des manifestations de prestige. Parallèlement, il crée l'Ordre national des arts et lettres, suscite la construction d'une cité universitaire des arts à Paris, et favorise la Caisse nationale des arts et lettres.

Les 2 et 3 juin 1958, il vote pour les pleins pouvoirs et pour la révision constitutionnelle.

Ve République

BORDENEUVE (Jacques, Guillaume)

Né le 28 août 1908 à Sainte-Livrade-sur-Lot (Lot-et-Garonne)

Décédé le 3 janvier 1981 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)

Conseiller de la République puis sénateur du Lot-et-Garonne de 1946 à 1967 et de 1974 à 1981

Secrétaire d'Etat aux Arts et Lettres du 1er février 1956 au 6 novembre 1957

Ministre de l'Education nationale du 14 au 1er juin 1958

Député du Lot-et-Garonne de 1967 à 1968

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome II, pp. 440-441)

Candidat aux élections sénatoriales du 26 avril 1959 dans le Lot-et-Garonne, Jacques Bordeneuve forme avec l'autre sortant, Etienne Restat, une liste « des candidats appartenant au groupe de la Gauche démocratique du Sénat ». C'est avec près de 200 voix de moins qu'en juin 1955 qu'il est réélu au 1er tour. Il n'obtient en effet que 414 suffrages sur 780. Il remporte un succès plus aisé 6 ans plus tard (585 voix sur 785), le 26 septembre 1965.

L'ancien ministre reste fidèle au groupe de la Gauche démocratique et siège à la commission des affaires culturelles du Sénat jusqu'en 1967. Il est élu membre du Sénat de la Communauté et désigné comme juge à la Haute Cour de justice en juillet 1959. Absorbé par ses mandats locaux - il est devenu président du Conseil général du Lot-et-Garonne en 1960 -, Jacques Bordeneuve ne prend la parole qu'à quatre reprises en séance publique au Sénat entre 1959 et 1967. Ces interventions se situent toutes en 1962-1963. Le sénateur du Lot-et-Garonne utilise les questions orales avec débat pour se faire entendre du Gouvernement. Il plaide en faveur de la création d'une « Caisse nationale des arts plastiques et graphiques » qui permette aux artistes non salariés de bénéficier des assurances sociales (question orale discutée le 3 juillet 1962) ou demande au ministre des Affaires culturelles, André Malraux, de surseoir à l'expédition outre-Atlantique de la Joconde, de Léonard de Vinci, au motif qu'aucune assurance ne saurait couvrir « les risques d'altération encourus par ce chef d'oeuvre » (question orale déposée le 4 décembre 1962). Jacques Bordeneuve regrette que la politique du livre ne permette pas d'assurer une large diffusion des ouvrages en langue française à l'étranger (20 décembre 1962). Il s'intéresse aussi aux problèmes de la fonction publique et souhaite que les auxiliaires embauchés par les préfectures puissent être rapidement titularisés (séance du 2 juillet 1963).

Vice-président de la Commission des affaires culturelles du Sénat d'octobre 1966 à mars 1967, Jacques Bordeneuve vote les pouvoirs spéciaux au gouvernement de Michel Debré pour ramener l'ordre en Algérie au lendemain de la semaine des barricades (3 février 1960) et approuve la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965).

L'ancien membre du gouvernement de Guy Mollet se présente aux élections législatives de mars 1967 dans la 1ère circonscription du Lot-et-Garonne, sous l'étiquette de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS). Il rassemble 24,8% des suffrages exprimés au 1er tour et l'emporte lors du scrutin décisif avec 46,3% des voix, dans le cadre d'une triangulaire. Il quitte alors le Palais du Luxembourg pour le Palais-Bourbon. Inscrit au groupe de la FGDS, Jacques Bordeneuve siège à la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale en 1967-1968. Il ne prend pas la parole en séance publique au Palais-Bourbon. Les élections législatives de juin 1968 sont synonymes de cruelle déconvenue pour Jacques Bordeneuve. Seuls 16,4% des électeurs lui renouvellent leur confiance à cette occasion. Devancé par l'ancien député communiste Gérard Duprat, le président du Conseil général du Lot-et-Garonne se retire avant le second tour.

Privé de responsabilités nationales pour la première fois depuis 1946, Jacques Bordeneuve occupe la présidence du Comité de développement économique régional (CODER) d'Aquitaine de 1969 à 1973. Il figure en seconde position sur la liste « des radicaux de gauche et de défense des intérêts économiques et sociaux » qu'emmène l'ancien ministre Henri Caillavet pour les sénatoriales du 22 septembre 1974. La scission des radicaux en 1972 et leur perte d'influence dans le Lot-et-Garonne s'y lisent dans les résultats du 1er tour : 354 voix sur 830 pour Henri Caillavet, 307 pour Jacques Bordeneuve, que devance le maire Républicain indépendant de Nérac, Georges Caillau (311 suffrages). La qualité du report des voix communistes assure toutefois l'élection de Jacques Bordeneuve au 2e tour, avec 421 voix sur 830.

Le président du Conseil général du Lot-et-Garonne reprend ses « habitudes » au groupe de la Gauche démocratique et à la commission des affaires culturelles su Sénat après 1974. Il est nommé juge à la Haute cour de justice en octobre 1974 et membre de la commission nationale pour l'éducation, la science et la culture de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) en juin 1978. C'est avec son collègue Henri Caillavet qu'il prend la plupart de ses initiatives parlementaires dans les années 1970. Elles se situent surtout dans le domaine social, comme lorsqu'il s'agit d'obtenir des dérogations au droit de reprise afin que la spéculation immobilière ne mette pas en difficulté les personnes vulnérables (amendement discuté le 8 avril 1975).

L'ancien ministre, qui appartient au Mouvement des radicaux de gauche (MRG) depuis 1972, semble ensuite se rapprocher de la majorité. Vice-président du Conseil régional d'Aquitaine de 1974 à 1976, il entretient d'excellentes relations avec le maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas. Cette proximité lui coûte la présidence de l'Assemblée départementale le 14 mars 1976. En tête à l'issue du 1er tour dans le canton de Penne-d'Agenais, qu'il représente au Conseil général depuis 1945, Jacques Bordeneuve affronte en effet un socialiste lors du scrutin décisif. Défait, il paie, d'après la presse locale, sa « tiédeur à l'égard du programme commun ». Il est également battu aux élections municipales à Villeneuve-sur-Lot en 1977. Ses votes au Sénat confirment l'éloignement progressif de Jacques Bordeneuve vis-à-vis de la gauche. Il vote certes les textes sur l'interruption volontaire de grossesse (19 décembre 1974) ou le divorce par consentement mutuel (18 juin 1975) mais approuve également la loi « sécurité et liberté », que l'opposition critique avec vigueur (19 décembre 1980).

Emporté par la maladie à l'âge de 72 ans, le sénateur du Lot-et-Garonne reçoit l'hommage de ses collègues lors de la séance du 7 avril 1981. Le ministre des affaires étrangères Jean François-Poncet, qui fut son adversaire aux législatives de 1967 et 1968, salue en Jacques Bordeneuve un « républicain de devoir et de coeur ».

Jacques Bordeneuve avait été décoré de la Légion d'honneur, de la médaille de la Résistance, des Palmes académiques et de nombreux ordres étrangers.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jacques BORDENEUVE

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