Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 30 juillet 1890
Décédé le 27 novembre 1972
Profession :
Exploitant agricole
Département :
Haute-Marne

Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

MATHEY (Pierre, René)

Né le 30 juillet 1890 à Prauthoy (Haute-Marne)

Décédé le 27 novembre 1972 à Langres (Haute Marne)

Sénateur de la Haute-Marne de 1955 à 1958

La longue vie de Pierre Mathey est entièrement consacrée à l'agriculture. Il commence à travailler comme exploitant agricole après ses études primaires et le restera jusqu'à sa mort. Il s'engage très tôt à la fois pour son métier et pour son département. Il reprend et développe tous les organismes créés par l'ancien ministre de l'agriculture Emile Cassez, originaire de Haute-Marne comme Pierre Mathey. Il sera ainsi directeur des coopératives d'affinage, vice-président de la chambre d'agriculture de la Haute-Marne, président de la caisse régionale de crédit agricole mutuel de la Haute-Marne, président de l'union départementale des coopératives agricoles de la Haute-Marne, président de la fédération départementale des coopératives agricoles de la Haute-Marne, et vice-président de l'union départementale des syndicats d'exploitants agricoles. Cette activité au service de l'agriculture lui vaut les rosettes du mérite agricole et du mérite social, ainsi que la médaille d'argent de la mutualité agricole.

Ces engagements se prolongent rapidement dans la vie politique, puisque dès le 3 mai 1925 il fut élu conseiller municipal de sa commune de Prauthoy, puis en 1942, en pleine guerre, il en devient maire. Il restera conseiller municipal pendant quarante-six années, et maire de Prauthoy pendant vingt-neuf ans.

La vie de Pierre Mathey est également marquée par l'empreinte des deux guerres. Lors de la première guerre mondiale, au cours de laquelle il s'engage comme adjudant-pionnier dans l'infanterie, ses qualités de meneur d'hommes et de courage lui valent de devenir officier. Six citations, la croix de guerre et la croix de chevalier de la Légion d'honneur récompenseront ses actes de bravoure.

Au cours de la seconde guerre mondiale, capitaine FFI de la Haute-Marne, commandant le groupe de Prauthoy, il se fait remarquer pour ses actions dans la Résistance : le 23 août 1944, après la destruction d'une voie ferrée, il est mis au mur par les Allemands et, prêt à être fusillé, il refuse de donner le nom des FFI ayant participé à l'action. De même le 24 août, il refuse de désigner des otages de sa commune pour être fusillés. Le 12 septembre, il intervient énergiquement auprès du commandant des troupes françaises pour monter une action contre les Allemands occupant Coublanc. Ces actes ainsi que son courage et son autorité lui valent une citation à l'ordre du régiment le 11 mai 1945 et la croix de guerre 1939-1945, puis, en 1950, la promotion au grade d'officier de la Légion d'honneur.

En 1945, il est élu au conseil général de la Haute-Marne, au sein duquel il siègera jusqu'en 1955. Le 19 juin 1955, Pierre Mathey entre au Conseil de la République, élu sous l'étiquette du Rassemblement des gauches républicaines.

Il est nommé membre titulaire de la commission de l'agriculture et de la commission des pensions, et y restera jusqu'en 1958. Il est également, entre 1955 et 1958, membre suppléant de la commission des boissons, de la commission de l'intérieur, et en 1955-1956, il est nommé membre de la commission plénière de la caisse nationale de crédit agricole.

Les 2 et 3 juin 1958, Pierre Mathey se prononce en faveur de l'octroi des pleins pouvoirs au général de Gaulle et de la révision constitutionnelle.

Ve République

MATHEY (Pierre, René)

Né le 30 juillet 1890 à Prauthoy (Haute-Marne)

Décédé le 27 novembre 1972 à Langres (Haute-Marne)

Conseiller de la République puis sénateur de la Haute-Marne de 1955 à 1972

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, p. 324)

Le 26 avril 1959, Pierre Mathey, qui se présente sur une liste Républicaine libérale d'action économique et sociale, est réélu sénateur mais est contraint à un second tour. Affrontant alors des candidats indépendants et isolés, il rassemble 440 voix sur 754 suffrages exprimés. Six ans plus tard, le 26 septembre 1965, il obtient une victoire plus facile à la tête d'une liste de Rassemblement démocratique et de défense des intérêts communaux et départementaux. Au premier tour, face à quatre autres candidats, 442 suffrages sur 801 inscrits et sur 785 votants se portent sur lui.

Pierre Mathey s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique à partir du 10 décembre 1958. Dans le bureau du nouveau Sénat, il occupe la charge de secrétaire du 3 octobre 1961 au renouvellement de 1962. Il est nommé dans plusieurs commissions permanentes : celle des affaires sociales (21 janvier-6 mai 1959), celle des affaires économiques et du plan (6 mai 1959-octobre 1962), celle des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et de l'administration générale (5 octobre 1962-octobre 1965), celle des affaires culturelles (6 octobre 1965-19 novembre 1971) puis, de nouveau, celle des lois constitutionnelles, pour la dernière année de son mandat. Le 7 juillet 1959, il prend place dans la commission plénière de la caisse nationale de crédit agricole dont il connaît bien les domaines d'intervention.

Pierre Mathey est un sénateur discret. Ses interventions en séance publique sont rares. Sans doute les responsabilités professionnelles et associatives exercées en Haute-Marne lui prennent-elles du temps. Il ne se manifeste que par ses votes lesquels, sur les grands textes, sont favorables aux gouvernements gaullistes. Il est vrai qu'il représente le département où réside le général de Gaulle, président de la République. Avec l'entourage de celui-ci, les contacts sont anciens ainsi que le rappelle Olivier Guichard, ministre de l'aménagement du territoire, de l'équipement, du logement et du tourisme le jour où la Haute assemblée lui rend hommage (5 décembre 1972). Celui qui était alors chef de cabinet de l'ancien président du Gouvernement provisoire de la République française évoque sa rencontre de 1952 à Prauthoy. Il vote ainsi en faveur des articles et de l'ensemble du projet de loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie (3 février 1960). Il approuve l'ensemble du projet de loi portant création et organisation des régions dans le texte proposé par la commission mixte paritaire (29 juin 1972). Des législations plus libérales reçoivent aussi son approbation : le projet de loi portant réforme des régimes matrimoniaux, le 11 mai 1965, et la proposition de loi relative à la régulation des naissances, le 5 décembre 1967.

Son unique prise de parole en séance publique marque cependant plus de distance. Le 27 juin 1967, il intervient dans le débat sur les questions orales de ses collègues Raymond Bossus, Marcel Darou et Martial Brousse relatives à la situation des anciens combattants et victimes de guerre. Pierre Mathey demande des pensions justes pour les mutilés de guerre et il se plaint de leur dévalorisation. Il rappelle ensuite la non application de l'article 55 de la loi de finances pour 1962 qui faisait obligation au Gouvernement de présenter un projet de loi quadriennal en faveur des anciens combattants. « Il y a bien d'autres revendications que le Gouvernement, hélas ! tarde à satisfaire et qu'il refuse même d'examiner par crainte de répercussions financières », conclut-il.

Pierre Mathey est doyen d'âge du Sénat en 1971-1972. A ce titre, le président d'âge déclare ouverte, le 2 octobre 1971, la première session ordinaire pour l'année à venir. Il prononce l'éloge funèbre de trois sénateurs, Roger du Halgouët de Poulpiquet, élu par l'Ille-et-Vilaine, Charles Suran, élu par la Haute-Garonne et Léon Motais de Narbonne qui représentait les Français établis hors de France. Ensuite, son allocution défend la Haute assemblée, chambre de contrôle et de réflexion, « chambre de vigilance pour tout ce qui touche à l'application des lois, aux finances publiques aussi bien qu'aux libertés publiques. »

Un an plus tard, Alain Poher, président du Sénat, prononce son éloge funèbre. Il évoque son attitude courtoise, son attachement à son village natal, pointe extrême sur le versant méridional de la Haute-Marne, et son attention aux activités agricoles de son canton qu'il a modernisé. Il parle de ses engagements dans la vie associative, économique et professionnelle, dans la résistance et son action de maire de Prauthoy, exercée jusqu'à son retrait, en 1971, en raison de son grand âge. Ses obsèques, célébrées en l'église de Prauthoy, rassemblent autour d'« un des hommes les plus représentatifs de la France provinciale, de sa permanence, de sons sens de l'honnêteté et du travail », de ce fils de bourrelier, les autorités et les élus du département. En plus de ses décorations militaires, Pierre Mathey était officier du Mérite social, officier du Mérite agricole et médaillé d'argent de l'Education physique. En signe de deuil, le Sénat suspend ses travaux quelques instants. Il est remplacé par son suppléant René Rollin.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Pierre MATHEY

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