Appartenance politique :
Groupe Communiste
État civil :
Né le 20 février 1888
Décédé le 28 mai 1971
Profession :
Général
Département :
Seine

Elu le 5 janvier 1948 (élu(e) par l'Assemblée Nationale)
Elu le 18 mai 1952 (Seine)
Elu le 8 juin 1958 (Seine)
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

PETIT (Ernest)

Né le 20 février 1888 à Paimboeuf (Loire-Inférieure)

Décédé le 29 mai 1971 à Saint-Maur (Val-de-Marne) (*)

Sénateur de la Seine de 1948 à 1958

Né le 20 février à 1888 à Paimboeuf, en Loire-Inférieure, Ernest Petit, fils d'un receveur des postes, fait ses études secondaires au lycée de Nantes. Après son baccalauréat, il reçoit une formation militaire d'officier supérieur à Saint-Cyr, puis entre à l'Ecole supérieure de guerre. Pendant la guerre 1914-1918, alors qu'il est prisonnier, il s'évade du fort d'Ingolstadt, où il a pour compagnon de captivité le futur général de Gaulle. Il est décoré de la croix de guerre 1914-1918 avec palmes.

Chef de la mission militaire française au Paraguay en 1940, il rallie la France libre et devient, en 1941, chef d'état-major du général de Gaulle à Londres. De 1942 à 1945, il est désigné par le gouvernement d'Alger pour diriger la mission militaire française en URSS. Il est à l'origine de la création de l'escadrille Normandie-Niemen.

Après la Libération, le général Petit commande la troisième région militaire à Rouen (de 1945 à 1946), puis la région militaire de Paris (de 1946 à 1947). Au début de 1947, il dirige le cabinet militaire de François Billoux, ministre communiste de la défense nationale. Il est fait commandeur de la Légion d'honneur, décoré de la croix de guerre 1939-1945, de la médaille de la Résistance avec rosette, de l'ordre du Drapeau rouge de l'URSS et de la médaille soviétique de la victoire.

Le général Petit est élu sénateur de la Seine en 1948. Il sera réélu le 18 mai 1952** sur la liste du parti communiste. Apparenté communiste au Conseil de la République, il est nommé membre de la commission des affaires étrangères et de la commission de la défense nationale. En 1953, il devient également membre de la commission des affaires économiques.

Expert des questions militaires, le général Petit intervient dans de nombreuses discussions relatives à ce sujet : sur l'intégration des militaires dans la sécurité sociale, sur le budget militaire, sur le réarmement... En 1948, il présente un rapport portant sur les conditions dans lesquelles les militaires dégagés des cadres peuvent concourir pour la Légion d'honneur et la médaille militaire.

Il s'intéresse également aux affaires étrangères et intervient dans les discussions sur le pacte de l'Atlantique, la politique française à l'égard de l'Allemagne et en Europe, ou encore la situation en Indochine.

En janvier 1958, le général Petit fait une intervention remarquée sur l'Algérie. A cette époque, le conflit s'aggrave avec la métropole, et le sénateur de la Seine n'hésite pas à dénoncer avec force « une guerre où l'on n'interdit pas de manière draconienne les atrocités et les tortures ». Le général, appelle donc le gouvernement à mettre fin au conflit, « pour l'honneur de la France et de son armée, pour le prestige du pays, pour la dignité de notre peuple (...). C'est uniquement par l'amitié dans la paix issue de la négociation que peuvent se rétablir les liens solides de fraternité dans l'indépendance, auxquels aspirent les uns et les autres. » Dans une autre intervention d'importance, trois mois plus tard, il stigmatise les militaires qui se mêlent de faire de la politique dans le conflit algérien : « les tâches politiques ne sont pas celles de l'armée ; la mission de l'armée doit rester militaire ». Tout en reconnaissant pour cause de cette attitude, « une politique [gouvernementale] (...) qui est toujours hésitante, tortueuse », et place, de fait, le corps des officiers devant des responsabilités auxquelles il n'avait pas été préparé.

Les 2 et 3 juin 1958, le général Petit vote contre le projet de loi relatif aux pleins pouvoirs et la réforme constitutionnelle. Il est réélu en juin 1958 lors du dernier renouvellement du Conseil de la République.

Parallèlement à son activité de sénateur, le général Petit est président de l'association France-URSS. En 1948, il donne une conférence sur le pacte franco-soviétique pour le compte de cette association : après avoir parlé de la démocratie en URSS et de l'amitié des peuples d'URSS envers la France, il montre, avec force exemples, les efforts de reconstruction engagés par les peuples de l'Union soviétique. Il souligne ainsi , à une époque où les relations se tendent entre les Etats-Unis et l'URSS, que cette dernière a besoin de la paix. « Notre seule sauvegarde et celle de la paix, conclut le général, c'est le traité d'alliance entre la France et l'URSS. »

Le général Petit est également président d'honneur des officiers de réserve républicains.

(*) Note de la division des Archives du Sénat :

Décédé le 28 mai 1971 à Saint-Maur (Val-de-Marne)

(**)Note de la division des Archives du Sénat :

Ernest PETIT est réélu sénateur le 18 mai 1852 sur la liste d'Union républicaine, résistante et antifasciste présenté par le Parti communiste français. Il sera apparenté communiste au Conseil de la République. (Sources : « tableaux des élections au Conseil de la République de 1945 à 1955 », service des procès-verbaux du Sénat)

Ernest PETIT appartint à la mouvance « progressiste », qui rassemblait les trois sensibilités radicales, chrétiennes, et socialistes unitaires. Membre du comité d'entente constitué par ceux-ci en 1948, au titre des chrétiens progressistes, il prit part à la conférence nationale qui fonda l'Union progressiste (UP) en décembre 1950. Au sein de l'UP, il représenta l'aile la plus proche du PC. (Sources « Le Maitron », dictionnaire biographique)

Ve République

PETIT (Ernest)

Né le 20 février 1888 à Paimboeuf (Loire-Inférieure)

Décédé le 28 mai 1971 à Saint-Maur (Val-de-Marne)

Sénateur de la Seine de 1948 à 1968

Sénateur communiste de la Seine sous la IVe République, le général Petit se présente sous la même étiquette à l'occasion des élections sénatoriales d'avril 1959. Le contexte politique est alors extrêmement délicat pour sa formation. Grand vaincu du scrutin de novembre 1958, où il n'a pu maintenir que 10 députés (contre 150 en 1956), le Parti communiste français (PCF) voit dans le Sénat un moyen pour ses principaux dirigeants - Jacques Duclos, Jeannette Vermeersch - de retrouver un siège parlementaire. Ernest Petit fait donc partie des rares sénateurs communistes de la Seine à ne pas être victime du profond remaniement de la liste initié par le Parti pour faire place aux « battus » de novembre. Comme en 1958, il demeure en troisième position - derrière Jacques Duclos et George Marrane - ce qui lui assure une réélection confortable : avec 9 sièges remportés sur les 22 à pourvoir, le PCF confirme son statut de première force politique du département.

Le passage à la Ve république ne marque pas de différences notables pour le sénateur Petit ; son activité politique dans l'hémicycle s'inscrit sous le signe de la continuité. Fidèle à la commission des affaires étrangères et de la défense, il prend une part active dans les discussions générales relatives au budget des armées. Dans le contexte délicat de la guerre d'Algérie, la double sensibilité du général - militaire et communiste - apparaît pleinement. D'une part, suivant la ligne adoptée par le Parti communiste depuis la fin du printemps 1956, il poursuit la dénonciation de cette « guerre inutile » et continue de réclamer, de manière prudente, « la paix en Algérie », critiquant une armée dont tous les postes de commandement sont aux mains des factieux. D'autre part, le général Petit se montre soucieux de l'amélioration des conditions de vie des troupes. En juin 1959, il soutient une résolution, déposée par le groupe parlementaire communiste, demandant au Gouvernement d'accorder la gratuité des transports à tous les militaires permissionnaires.

Ces questions relatives à l'organisation de l'armée intéressent beaucoup le sénateur. Elles sont à l'origine de nombre de ses interventions et peuvent donner lieu à de vifs débats avec la majorité voire avec le ministre des Armées en personne lorsqu'il vient défendre un projet de loi dans l'hémicycle. Deux préoccupations essentielles traversent les prises de parole du sénateur sur le sujet. En premier lieu, l'armée doit être dirigée par des militaires de carrière et non des civils. S'opposant, en juin 1961, au projet gouvernemental d'accélération de la nomination de Français musulmans civils aux grades supérieurs de la hiérarchie militaire, Ernest Petit met en garde le ministre des Armées d'alors, Pierre Messmer : « Notre armée n'est actuellement pas brillante mais que deviendra-t-elle lorsqu'on y verra brusquement apparaître, revêtus d'uniformes de général ou d'officier supérieur, des civils n'ayant la veille aucune idée précise de la grandeur et des servitudes du métier de soldat ? » Mais l'encadrement par des gradés expérimentés n'est pas synonyme pour le général de professionnalisation de l'armée. Tout au long de son mandat, il se pose en défenseur fervent d'une armée de la Nation reposant sur la conscription ; la défense de la patrie doit être assurée par « l'armée des enfants du peuple », pour reprendre une métaphore qu'il affectionne.

La résolution politique de la question algérienne, suite à la signature des accords d'Evian du 18 mars 1962, entraîne une inflexion significative dans son travail parlementaire. Son attention se concentre désormais sur la défense d'une politique extérieure fondée sur la paix et le désarmement nucléaire. A la tribune, il soutient fermement une conception de la politique étrangère en tout point similaire à celle défendue par son parti et qui repose sur trois impératifs : la fidélité à l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et au peuple vainqueur de la bataille de Stalingrad ; la méfiance envers « l'impérialisme » économique et militaire américain ; l'hostilité, enfin, à l'encontre d'une construction européenne supranationale faisant la part trop belle à la République fédérale d'Allemagne (RFA), cette dernière étant régulièrement accusée par le sénateur de nourrir des velléités de revanche et d'expansion. Cette conception fondamentalement prosoviétique de la politique étrangère suscite, tout au long des années 1960, des débats houleux avec le Gouvernement et la désapprobation de la majorité de l'hémicycle à l'exception des bancs de l'extrême-gauche.

La défense d'une politique de désarmement nucléaire, en revanche, rencontre plus de succès. Avec une éloquence certaine, le général Petit défend un thème cher au PCF : la lutte contre la force de dissuasion. Lors des discussions pour le vote du budget militaire de 1968, le sénateur rappelle les principaux problèmes posés par l'emploi de l'arme nucléaire à des fins militaires : son danger, son coût et son inefficacité. Il appelle donc la France à s'engager dans la voie de la non-prolifération et exhorte, en novembre 1967, le Gouvernement à soutenir vigoureusement le processus qui conduira à la signature du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en juillet 1968. A ses yeux, seul le désarmement général pourrait permettre « à tous les peuples de consacrer leurs efforts au progrès et à l'amélioration rapide de la condition humaine ». Des propos qui s'inscrivent bien dans la sensibilité « progressiste » de ce général soucieux de la modernisation des moeurs, comme en témoigne ses votes en faveur de la loi 13 juillet 1965 sur la réforme des régimes matrimoniaux et de la loi Neuwirth de 1967 autorisant la contraception.

En définitive, c'est l'idée de Nation qui réconcilie les sensibilités professionnelle et politique du général Petit. Tout au long de la législature, il se pose en défenseur de la synthèse établie par les dirigeants communistes français entre internationalisme et attachement à la Nation. Ses interventions témoignent d'un soutien résolu à cette ligne, qui constitue un élément majeur de la stratégie pour la « démocratie nouvelle et populaire » que le PCF veut édifier en France. La volonté du sénateur de concilier patriotisme et fidélité à l'URSS s'explique largement par son amitié pour le peuple soviétique dont « l'héroïsme et les énormes sacrifices ont très largement contribué à la victoire des alliés en 1945 et à la libération de la France », rappelle-t-il en novembre 1963 à l'occasion d'une discussion sur les dépenses militaires de 1964. L'activité qu'il déploie depuis la fin de la Seconde guerre mondiale au sein de l'association France-URSS constitue une preuve supplémentaire de ce tropisme soviétique.

Curieusement, à l'occasion du renouvellement du deuxième tiers du Sénat en septembre 1968, le général Petit ne se représente pas. Il semble que cette décision soit moins l'objet d'un choix personnel que d'une décision de sa formation, à l'image de ce qui s'était produit en 1959. Il décède trois ans plus tard, dans la nuit du 28 au 29 mai 1971, à l'âge de 83 ans, alors qu'il se trouvait à son domicile de Saint-Maur dans le Val-de- Marne.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Ernest PETIT

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