Appartenance politique :
Groupe du Mouvement Républicain Populaire
État civil :
Né le 30 septembre 1873
Décédé le 27 mars 1957
Profession :
Médecin
Département :
Haut-Rhin

Elu le 8 décembre 1946
Fin de mandat le 7 novembre 1948 (Ne se représente pas)

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

PFLEGER (JOSEPH, ALEXANDRE), né le 30 septembre 1873 à Rhinan (Bas-Rhin).

Député du Haut-Rhin de 1919 à 1929.

Sénateur du Haut-Rhin de 1929 à 1936.

Né après l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne, Joseph Pfleger fut cependant un de ceux dont la fidélité à l'ancienne patrie - étroitement liée à l'amour de la terre natale - demeura toujours intacte.

Il fit ses études à Strasbourg, puis à Wurtzburg, à Berlin et aussi à Paris. Ayant obtenu le diplôme de docteur en médecine, il s'installa en 1899 à Turckheim. C'est dans cette ville qu'il commença sa carrière politique en devenant conseiller municipal. Il fit ensuite partie des organes représentatifs mis en place en Alsace-Lorraine par l'Empire allemand : de 1906 à 1911, il siégea au Landesausschuss (commission régionale) et, à partir de 1911, au Landtag (Diète régionale) comme représentant de la circonscription de Sélestat-Markolsheim. Sa sympathie à l'égard des Alsaciens protestataires s'était manifestée plusieurs fois. Il avait même publié, dans le journal de l'abbé Delsor, un article dans lequel il défendait la cause de l'Alsace française en réponse à une déclaration de loyalisme à l'Allemagne faite par un Alsacien. Lors de l'ouverture des hostilités entre la France et l'Allemagne en 1914, il fut mis en résidence forcée en Westphalie.

En 1918, quand l'Alsace est libérée, il devient membre du gouvernement provisoire alsacien et accueille le général Gouraud à Strasbourg. Le 16 novembre 1919, ses compatriotes l'élisent député du Haut-Rhin, à la majorité absolue, par 60.493 voix sur 96.952 suffrages exprimés. Il figurait sur la liste d'union nationale, qui s'opposait à la liste du parti socialiste. Dans cette Chambre- appelée la Chambre « bleu horizon »- il s'inscrit au groupe de l'union républicaine démocratique. Il sera ensuite réélu aisément au scrutin du 11 mai 1924, en tête de la liste de l'alliance républicaine, avec 60.493 voix sur 96.952 suffrages exprimés, puis au scrutin du 22 avril 1928, dans la circonscription de Ribeauvillé (scrutin uninominal) au premier tour, avec 6.663 voix sur 11.703 suffrages exprimés.

Son activité parlementaire est tout entière orientée vers les problèmes que pose la réinsertion des trois départements recouvrés dans l'ensemble français. Il fait partie de la commission d'Alsace et de Lorraine et de la commission de l'hygiène et est chargé de présenter devant la Chambre le rapport sur le projet de loi portant institution d'un conseil régional d'Alsace et de Lorraine (1920) ainsi que les rapports sur de nombreux textes tendant soit à l'application de la législation française à l'Alsace-Lorraine soit à la coordination entre le droit spécial en vigueur dans les départements du Rhin et de la Moselle et le droit commun français (notamment en matière d'accidents du travail, d'hygiène, de prévoyance sociale, de pensions, de réparation des dommages de guerre, d'organisation des professions médicales et paramédicales).

Il intervient à la tribune dans les grands débats de politique étrangère ou de politique intérieure générale lorsque les questions traitées peuvent avoir des répercussions particulières en Alsace. C'est ainsi qu'au moment de la ratification des accords de Locarno (3 mars 1926), il est le porte-parole des députés alsaciens pour donner les motifs de leur abstention : la vigilance s'impose car il ne croit pas encore que l'Allemagne soit sincèrement disposée à reconnaître la frontière du Rhin. Lors de la discussion de la loi électorale qui tend à introduire le scrutin d'arrondissement, le 11 juillet 1927, il s'affirme partisan de la représentation proportionnelle intégrale car il craint qu'un autre système ne favorise les luttes civiles et religieuses dans les départements de l'Est et le calme est, plus que partout ailleurs, à sauvegarder.

Le 7 février 1929, au cours d'interpellations adressées au président du Conseil Raymond Poincaré, il a l'occasion d'exposer en détail son opinion et celle de son groupe sur la politique du gouvernement à l'égard de l'Alsace-Lorraine. Certaines méthodes administratives, qui entravent la réadaptation de la province « désannexée » à la vie nationale, doivent - dit-il - être abandonnées. Il faut comprendre et respecter la personnalité de l'Alsace, ne pas aller à l'encontre de ses traditions - en matière scolaire notamment -, ne pas importer en Alsace des querelles politiques ou religieuses auxquelles elle était jusque-là étrangère. Il faut aussi s'engager dans la voie d'une décentralisation sérieuse en ouvrant aux autochtones l'accès aux postes administratifs de direction.

Joseph Pfleger quitte l'Union républicaine populaire d'Alsace, lorsque les éléments autonomistes y prennent une trop grande influence ; il fonde alors un nouveau parti : l'Alliance populaire nationale d'Alsace.

En 1929, il s'engage dans une importante bataille électorale qui a lieu pour pourvoir au siège de sénateur du Haut-Rhin laissé vacant par M. Helmer, décédé. Il est élu au troisième tour de scrutin, le 20 octobre 1929, par 473 voix contre 441 à l'abbé Haegy et, en conséquence, se démet de son mandat de député le 2 décembre 1929. Cette victoire électorale a une grande portée politique qui est soulignée au Palais Bourbon par le général Bourgeois le 14 novembre 1929. A cette occasion, Joseph Pfleger affirme à nouveau ses sentiments de fidélité à la France et condamne l'autonomisme qui, dit-il, exploite et défigure les revendications légitimes de la population alsacienne pour conduire au séparatisme.

Il demeure au Sénat jusqu'à l'expiration de son mandat le 14 janvier 1936, se consacrant toujours principalement aux questions relatives à l'introduction en Alsace de la législation sur la santé publique et les assurances sociales. On peut relever également des interventions en faveur de la liberté de distillation des fruits et contre la suppression de sous-préfectures dans les départements d'Alsace (20 décembre 1934).

Lors du scrutin qui a lieu le 20 octobre 1935 pour le renouvellement des sièges du Haut-Rhin, il n'est pas réélu, n'obtenant au deuxième tour que 409 suffrages alors que la majorité absolue était de 478 voix.

Joseph Pfleger avait été décoré de la croix de chevalier de la Légion d'honneur et de la médaille d'or de l'Assistance publique.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

PFLEGER (Joseph)

Né le 30 septembre 1873 à Rhinau (Bas-Rhin)

Décédé le 28(*) mars 1957 à Turkheim (Haut-Rhin)

Député du Haut-Rhin de 1919 à 1929

Sénateur du Haut-Rhin de 1929 à 1936, puis de 1946 à 1948

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VII, p. 2681)

En 1945, Joseph Pfleger est élu maire de Turckheim. Il occupe également la présidence de la commission administrative de l'hôpital de Turckheim, la présidence du conseil de surveillance de la caisse mutuelle de dépôts et de prêts de Turckheim, et est membre de la commission départementale des beaux-arts.

En 1946, il est élu conseiller de la République sur la liste du Mouvement républicain populaire. A son arrivée au Palais du Luxembourg, il rejoint le groupe parlementaire correspondant. Il est nommé membre de la commission de l'éducation nationale, des beaux-arts, des sports, de la jeunesse et des loisirs. Mais, cette année là, il doit s'absenter un long moment pour raison de santé.

En 1948, Joseph Pfleger, dépose une proposition de loi pour rendre applicable aux départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin, et de la Moselle la réglementation française des marchés de communes, des syndicats de communes et des établissements communaux. Il intervient aussi dans la discussion du projet de loi portant aménagements au prélèvement exceptionnel de lutte conte l'inflation.

La même année, Joseph Pfleger, âgé de soixante-quinze ans, renonce à se représenter aux élections sénatoriales.

Il meurt le 28 (*) mars 1957.

(*) Note de la Division des Archives du Sénat : La date de décès est le 27 mars 1957.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Joseph PFLEGER

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