Appartenance politique :
Groupe Socialiste
État civil :
Né le 24 janvier 1912
Décédé le 22 février 2006
Profession :
Négociant en Armagnac
Département :
Gers
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Vème République

Accéder à la notice de Abel SEMPE sous la Ve République

Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

SEMPE (Abel)

Né le 24 janvier 1912 à Sabazan (Gers)

Sénateur du Gers de 1955 à 1958

Abel Sempé est né en 1912 à Sabazan dans le Gers. Son père fut maire de cette commune pendant quinze ans.

Après son certificat d'études primaires, Abel Sempé suit des cours par correspondance puis se voit délivrer par l'Ecole universelle plusieurs diplômes en rédaction, administration et journalisme, secrétariat et diplomatie commerciales et technologie des marchés. Il s'établit ensuite à Aignan pour y exercer la profession de viticulteur et de négociant en Armagnac.

Militant dans les rangs de la SFIO depuis l'âge de seize ans, il siège au conseil d'arrondissement de sa commune de 1937 jusqu'à sa démission en 1939.

Mobilisé à la déclaration du second conflit mondial, Abel Sempé participe ensuite à la Résistance avec l'Armée Secrète. Sa brillante conduite lui vaut la Croix de guerre 1939-1945 ainsi que plusieurs témoignages de satisfaction des gouvernements anglais et américains. C'est tout naturellement qu'il présidera par la suite la section départementale des anciens combattants volontaires de l'Armée Secrète.

Dans la dynamique de la Libération, sa carrière politique prend son plein essor. En 1945, Abel Sempé est élu maire de sa commune puis il conquiert dans la foulée le canton d'Aignan, mandats dans lesquels il sera reconduit régulièrement. Cette bonne implantation locale contribue à son élection au Conseil de la République au second tour du scrutin du 19 juin 1955, en deuxième position derrière par Paul-Emile Descomps, sur la liste socialiste qui remporte les deux sièges à pourvoir ; lui-même obtient 389 voix des 753 suffrages exprimés.

Inscrit au groupe socialiste, Abel Sempé est membre, durant toute la durée de son premier mandat à la Haute Assemblée (1955-1959), des commissions des affaires économiques et des boissons ; il siège également à celles de l'intérieur, de la presse (1955-1956) et de l'agriculture (1957-1958). Enfin, il est nommé en novembre 1957 à la commission de coordination et de contrôle chargée de suivre l'exécution et l'application du traité de communauté européenne du charbon et de l'acier.

L'un de ses premiers actes au Parlement est de rédiger un avis, en 1955, au nom de la commission des affaires économiques, sur le projet de loi portant institution d'un fonds national de solidarité qui lui donne l'occasion d'intervenir en séance publique.

Mais le sénateur du Gers, par ailleurs toujours à la tête de la société éponyme “Armagnac Sempé”, se consacre par la suite à la défense des intérêts de sa profession et du monde rural C'est ainsi qu'il dépose en 1957 une proposition de résolution, suivie d'un rapport sur le même sujet au nom de la commission des boissons en 1958, sur l'aide à accorder aux viticulteurs dont le vignoble est atteint par la flavescence dorée et deux autres propositions invitant le gouvernement à doter de ressources supplémentaires la section viticole du fonds national de solidarité agricole (1957) et à modifier le décret instituant le plan céréalier pour les campagnes (1958).

L'intérêt d'Abel Sempé ne se limite pas aux questions viticoles et agricoles. Le 18 février 1958 par exemple, en tant qu'ancien résistant, il rédige une proposition de résolution visant à modifier les conditions générales d'attribution de la carte de combattant volontaire de la Résistance au titre de la Résistance métropolitaine. Comme sénateur du Gers, il attire l'attention du ministre de la reconstruction et du logement, dans sa question orale du 18 mai 1958, sur le manque de crédits alloués à l'Office municipal HLM d'Auch ne lui permettant de construire que 18 des 54 logements sociaux initialement prévus.

En séance publique, Abel Sempé s'exprime sur le projet de loi relatif à la propriété littéraire et artistique le 31 octobre 1956 pour accorder des réductions de redevances aux communes pour leurs fêtes locales et publiques et aux sociétés d'éducation populaire. Dans la discussion du projet de loi de finances pour 1957, il fait part de ses observations sur les crédits destinés aux réalisations des plans d'équipement industriel et technique, la politique d'expansion économique régionale et l'aide à l'exportation. Il est par ailleurs entendu au cours du débat sur les questions orales concernant les prêts aux collectivités locales le 11 avril 1957 et dans la discussion de la proposition de loi portant élévation du maximum des dépôts dans les caisses d'épargne le 25 février 1958.

Le 2 et 3 juin 1958, il vote pour la reconduction des pouvoirs spéciaux en Algérie mais ne vote pas les pleins pouvoirs au gouvernement ni la révision constitutionnelle.

Sous la Ve République, aux élections sénatoriales du 26 avril 1959, Abel Sempé est reconduit dans son mandat de sénateur du Gers qu'il conservera encore pendant près de trente ans.

Ve République

SEMPÉ (Abel)

Né le 24 janvier 1912 à Sabazan (Gers)

Décédé le 22 février 2006 à Aignan (Gers)

Sénateur du Gers de 1955 à 1989

Le 26 avril 1959, Abel Sempé est réélu sénateur du Gers, tout comme en 1962, 1971 et 1980. Au cours de ses mandats, il siège à la commission des affaires économiques et du plan de 1959 à 1969, puis celle des affaires étrangères, de la défense et des forces armées de 1969 à 1981, enfin celle des affaires culturelles de 1981 à 1989. Une mission parlementaire effectuée au Japon en 1960 le sensibilise aux questions relatives au commerce extérieur. Durant les années 1970 et 1980, il exprime à plusieurs reprises ses inquiétudes sur la perte de compétitivité de la France par rapport à ses principaux concurrents et sur les effets qui en résultent sur sa balance commerciale. Pour résoudre le problème, il préconise la création de zones spéciales d'actions compétitives et suggère que l'on confie aux préfets et ambassadeurs une mission officielle de représentation des produits français à l'étranger. Représentant élu d'un département rural, il conserve toutefois l'agriculture comme domaine de prédilection. Soucieux notamment des conséquences des intempéries sur l'activité agricole, il utilise, pour défendre la cause des agriculteurs sinistrés, les débats annuels sur le projet de loi de finances et les questions régulières au Gouvernement. Il intervient aussi lors des discussions relatives à l'enseignement et la formation agricoles et suit avec un intérêt particulier les questions viticoles. Il est en effet propriétaire d'une maison de négoce en armagnac qu'il a construite et qui représente à elle-seule, au milieu des années 1980, près de 10 % du marché global de cette production. Il prend part, à compter de 1982, au groupe de travail chargé d'examiner la situation des productions d'eau-de-vie des régions de l'armagnac, du cognac et du calvados. Ses multiples interventions au sujet de la commercialisation de ces eaux-de-vie traduisent d'ailleurs ses préoccupations à l'égard des répercutions nationales et internationales de ce négoce. Il dénonce de façon systématique les charges fiscales qui pèsent sur les alcools et propose, dès 1972, la mise en place d'un vaste plan d'aide à l'exportation de l'armagnac pour faire face à la concurrence du whisky. La situation des anciens combattants, en faveur desquels il dépose, avec Jean-Marie Bouloux, sénateur de la Vienne, une proposition de loi en 1986, fait également l'objet de toute son attention. Président départemental de l'association des anciens combattants de l'Armée secrète dans laquelle il s'est illustré par son courage contre les troupes d'occupation, il apporte sa contribution à la reconnaissance et à la défense des droits des résistants de la Seconde guerre mondiale.

Cependant, l'activité parlementaire d'Abel Sempé ne se limite pas à la défense d'intérêts catégoriels. Son attachement aux droits et aux libertés fondamentales le conduit à dépasser les clivages partisans pour soutenir de nombreuses mutations ayant marqué l'actualité législative des années 1960 et 1970 : il vote ainsi la loi Neuwirth sur la régulation des naissances (1967), la loi fixant la majorité à 18 ans (1974), la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse (1975), et la loi sur la réforme du divorce (1975). Il s'oppose en revanche, avec l'ensemble de la gauche, à la loi Peyrefitte du 2 février 1981 destinées à lutter contre la délinquance. Inscrit au groupe socialiste jusqu'en 1979, il effectue toutefois, dès cette époque, un glissement vers la droite par opposition au choix stratégique de sa famille politique d'opérer un rapprochement avec le parti communiste. Apparenté au groupe de la Gauche démocratique à l'issue de sa réélection de septembre 1980, il s'oppose, après la victoire de la gauche, à l'abolition de la peine de mort en 1981 et préfère s'abstenir, après avoir émis un vote défavorable en première lecture, sur le projet de loi Deferre relatif à la décentralisation (1982).

Se définissant lui-même comme « social-démocrate, libéral et humaniste », il prône alors une alliance de la gauche non communiste avec le centre droit, ce qui l'incite à soutenir tour à tour la liste de l'UDF conduite par Simone Veil lors des élections européennes de 1979 et la candidature de François Mitterrand à l'élection présidentielle de 1988. Mal ressenties par les instances locales du parti socialiste dont il a été exclu, ses différentes prises de position ne restent pas sans conséquence : elles provoquent son isolement sur la scène politique gersoise. Il subit dès lors une suite de revers électoraux : la perte de la mairie d'Aignan en 1983, puis du canton cinq ans plus tard, deux mandats qu'il détenait depuis 1945. Confronté aux oppositions et aux échecs, il renonce, en 1989, à se représenter aux élections sénatoriales. Il met ainsi un terme définitif à une carrière politique longue de plus de quarante ans au cours de laquelle il aura cumulé les mandats à différents échelons.

Considéré néanmoins comme une grande figure politique gersoise, il s'éteint le 22 février 2006, à l'âge de 94 ans. Croix de guerre 1939-1945, il était par ailleurs chevalier dans l'ordre du Mérite agricole. Il a publié deux ouvrages : Au service de l'économie et de la liberté en Gascogne (1980) et La grande messe de l'Armagnac (1988).

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Abel SEMPE

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