Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Née le 27 août 1906
Décédée le 9 février 1953
Profession :
Journaliste
Département :
Oubangui-Chari
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elue le 10 janvier 1947
Elue le 14 novembre 1948
Fin de mandat le 18 mai 1952 (Non réélu(e))

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

VIALLE (Jeanne)

Née le 27 août 1906 à Ouesso (Congo français)

Décédée le 9 février 1953 à Mérignac (*) (Gironde)

Conseiller de la République puis sénateur de l'Oubangui-Chari de 1947 à 1952

Née en 1906 au Congo français, Jeanne Vialle, au terme de ses études secondaires effectuées à Paris au lycée Jules Ferry puis dans les cours privés, obtient le baccalauréat. Elle se lance ensuite dans le journalisme et débute comme rédactrice à l'agence d'information Opéra Mundi.

En 1940, elle s'engage dans la Résistance à Marseille où elle est arrêtée en 1943 lors de l'arrivée des Allemands avant d'être transférée dans un camp de concentration puis dans une prison d'où elle s'évadera. Son courage lui vaut d'être décorée de la médaille de la Résistance ainsi qu'une citation à titre posthume à l'ordre de la Nation le 21 mai 1953.

Journaliste à l'Agence France Presse et correspondante pour des journaux africains de l'Afrique occidentale française, Jeanne Vialle, qui est également en 1946 au comité de rédaction du journal Combat, va suivre avec attention les travaux des deux constituantes en portant un vif intérêt aux débats sur la réorganisation des colonies françaises en Union française fondée « sur l'égalité des droits et privilèges sans distinction de race ou de privilège ».

Lorsque sont organisées le 10 janvier 1947, les élections au Conseil de la République, Jeanne Vialle, qui a effectué à travers plusieurs territoires d'outre-mer une tournée de conférences très remarquée par ses discours sur les besoins économiques et culturels du peuple africain, se présente alors en Oubangui-Chari, sous l'étiquette des Mouvements Unifiés de la Résistance et remporte, par 7 voix sur 13 suffrages exprimés, le siège à pourvoir en tant que représentant du deuxième collège.

A son arrivée à la Haute Assemblée, elle rejoint le groupe socialiste et siège à la commission des affaires économiques dont elle est le rapporteur pour la discussion du projet de loi approuvant un accord néo-zélandais en août 1947.

Elle dépose la même année une motion invitant le Conseil de la République à ne pas se prononcer sur la demande de levée d'immunité parlementaire des élus malgaches avant d'avoir entendu les intéressés ainsi que deux propositions de résolution pour que soient appliqués intégralement dans les territoires d'outre-mer la Constitution d'octobre 1946 ainsi que l'article 340 du code civil relatif à la recherche de la paternité naturelle en faveur des enfants métis. Pour Jeanne Vialle en effet, l'Union française, en laquelle elle veut voir une réalité vivante, ne sera tangible qu'au jour où sera obtenue l'égalité absolue de tous ses citoyens dans tous les domaines.

Venant de fonder l'association des femmes de l'Union française pour subventionner l'instruction en France des jeunes filles des territoires d'outre-mer qui à leur tour rendront service à leurs peuples en qualité d'institutrices, d'infirmières ou d'assistantes sociales, sa question orale en mars 1948, sur l'octroi des bourses aux étudiants de la France d'outre-mer, lui donne l'occasion de plaider à la tribune du Conseil de la République la nécessité d'une promotion intellectuelle et sociale rapide de la femme africaine, promotion sans laquelle aucune oeuvre durable ne peut, selon elle, être accomplie.

Présidant aux destinées de la coopérative de production et de constructions Espoir oubanguien qu'elle a créée à Bangui, en novembre 1947, pour mettre en oeuvre une politique de modernisation des infrastrures, Jeanne Vialle est reconduite le 14 novembre 1948 au siège de sénateur de l'Oubangui-Chari, toujours au titre de la 2ème section, sous l'étiquette Indépendante d'outre-mer, avec 11 voix sur 16 suffrages exprimés. Elle rejoint d'abord le groupe des républicains indépendants, au sein duquel elle siège à l'intergroupe gaulliste, dont elle démissionne en décembre 1948 pour se rattacher au groupe du RGR. Elle est membre des commissions de la France d'outre-mer, dont elle devient vice-présidente en 1949, du travail et de la sécurité sociale qu'elle quitte en 1950 pour rejoindre la commission de l'éducation nationale.

Active tant en commission qu'en séance publique, Jeanne Vialle s'intéresse aux problèmes d'outre-mer liés notamment à l'enseignement. C'est ainsi qu'elle intervient en 1949 et 1950 en faveur d'une diffusion rapide de l'enseignement primaire dans les territoires d'outre-mer pour mettre fin à l'état d'infériorité dans lequel se trouvent les boursiers venant poursuivre leurs études en métropole, de la modification des programmes scolaires d'histoire et de géographie dans le primaire et le secondaire, ainsi que du développement de l'enseignement professionnel afin de doter les territoires d'outre-mer d'une main d'oeuvre autochtone qualifiée.

En 1951, la proposition de loi de Jeanne Vialle relative à la recherche de paternité naturelle dans les territoires d'outre-mer est définitivement adoptée par le Parlement. Elle poursuit par ailleurs son action en faveur du développement social de l'Afrique en proposant une lutte plus active contre l'alcoolisme et la création de postes d'assistantes sociales africaines.

En 1952, elle prend part à la discussion du code du travail dans les territoires d'outre-mer en soutenant et déposant plusieurs amendements relatifs à la réduction de la durée maximum des services, à la suppression de la référence aux usages et aux coutumes, ainsi qu'à l'extension du bénéfice du droit au voyage à tous les enfants.

Ayant siégé entre temps au comité des Nations-Unies sur l'esclavage, Jeanne Vialle est candidate Indépendante d'outre-mer au renouvellement de son mandat de sénateur de l'Oubangui-Chari mais elle est battue le 18 mai 1952 par l'indépendant Hector Rivierez.

Elle trouve la mort le 9 février 1953 suite à un accident d'avion au retour d'une mission.

Bibliographie

JOSEPH-GABRIEL (Annette), Reimagining Liberation, how black women transformed citizenship in the french Empire, University of Illinois press, Chicago, 2020, 243 p.

(*) Note de la division des archives : Mme VIALLE Jeanne décède à Villenave d'Ornon et non pas à Mérignac.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jane VIALLE

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