ZINSOU Emile-Derlin

1940-1958

ZINSOU (Emile-Derlin)

Né le 23 mars 1918 à Ouidah (Dahomey)

Sénateur du Dahomey de 1955 à 1958

Emile-Derlin Zinsou est né le 23 mars 1918 à Ouidah considérée comme la capitale culturelle et religieuse du Dahomey. D'un père instituteur, il choisit cependant de faire des études de médecine. Diplômé de l'école de médecine de Dakar en 1940, il exerce pendant plusieurs années en Côte-d'Ivoire et au Dahomey.

Membre du syndicat des médecins et pharmaciens africains de l'AOF, Emile-Derlin Zinsou, alors conseiller de l'Union française, conduit sans succès la liste de l'Union progessiste dahoméenne aux élections législatives du 17 juin 1951. Elu l'année suivante au conseil général du Damomey, il accéde bientôt à la vice-présidence de l'Assemblée de l'Union française.

Ayant décidé entre-temps de poursuivre ses études supérieures en France, Emile-Derlin Zinsou obtient son doctorat en médecine à la faculté de Paris en 1953. Il est ensuite candidat des Indépendants d'outre-mer aux élections du 19 juin 1955 pour le Conseil de la République, auquel il est élu au titre du premier collège.

A son arrivée à la Haute Assemblée, Emile-Derlin Zinsou se voit désigné aux fonctions de secrétaire général du groupe interparlementaire des Indépendants d'outre-mer qui fusionne, en 1956, avec le Rassemblement démocratique africain. Entre 1955 et 1958, il appartient à un très grand nombre de commissions : celles de la France d'outre-mer, de la presse, de l'éducation nationale, des moyens de communication, du suffrage universel, de la défense nationale, des finances, de la reconstruction, des boissons, de l'intérieur, de la marine et de la comptabilité.

Mais les questions d'outre-mer retiennent principalement son attention. Le 8 novembre 1955, il propose un amendement au projet de loi relatif au renouvellement de l'Assemblée nationale afin d'étendre le collège unique à l'ensemble des territoires. En 1957, il intervient dans le débat sur les réformes politiques dans les territoires d'outre-mer pour en revendiquer l'autonomie puis participe aux discussions relatives aux conditions de formation et de fonctionnement des conseils de gouvernement en AOF et AEF et au décret portant définition des services de l'Etat dans les territoires d'outre-mer.

Les 2 et 3 juin 1958, Emile-Delin Zinsou ne prend pas part au vote sur les pleins pouvoirs au gouvernement et la révision constitutionnelle. Il participe le mois suivant à la création du parti du regroupement africain dont il devient secrétaire général.

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V^e République

ZINSOU (Émile-Derlin)

Né le 23 mars 1918 à Ouidah (Dahomey)

Décédé le 28 juillet 2016 à Cotonou (Bénin)

Sénateur du Dahomey de 1955 à 1959

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1940-1958)

Sénateur du Dahomey depuis 1955, Émile-Derlin Zinsou est nommé membre de la commission des affaires sociales en janvier 1959. Son mandat sénatorial prend fin le 15 juillet suivant.

Après l'indépendance du Dahomey, proclamée en août 1960, il devient le premier ambassadeur du nouvel État en France, tout en présidant la Cour suprême. En 1965, il est nommé ministre des Affaires étrangères du Dahomey. Ses fonctions ministérielles prennent cependant fin en décembre 1967 après un putsch.

Après l'échec de l'élection présidentielle organisée le 5 mai 1968, marquée par un taux d'abstention très élevé, la junte militaire propose la nomination d'É.-D. Zinsou comme président de la République. Cette nomination est approuvée par référendum par 74 % des électeurs le 28 juillet 1968. Après seulement dix-huit mois à la tête du Dahomey, É.-D. Zinsou est renversé le 10 décembre 1969 par un nouveau coup d'État militaire, conduit par le lieutenant-colonel Maurice Kouandété.

Il devient ensuite l'un des opposants les plus farouches au général Mathieu Kérékou, qui dirige d'une main de fer le pays, rebaptisé Bénin en 1975, de 1972 à 1991. Exilé en France, il est condamné à deux reprises à la peine de mort par contumace.

En 1990, il revient au Bénin à l'occasion de la mise en place d'un processus de démocratisation du pays. Il est alors nommé membre du Haut Conseil pour la République établi en mars 1990 avec trois autres anciens présidents. En 1996, il devient même conseiller spécial de M. Kérékou, réélu président de la République à la suite d'élections démocratiques.

Prenant part à la création de l'Union africaine en 2000 à Lomé, au Togo, il est également nommé vice-président du Haut Conseil de la Francophonie.

Par ailleurs, en 2004, il consacre une biographie à Kojo Tovalou Hounéou, figure dahoméenne de l'anticolonialisme de l'entre-deux-guerres. Puis, en 2013, il publie ses mémoires, « En ces temps-là ».

Il s'éteint le 28 juillet 2016 à son domicile à Cotonou, à l'âge de quatre-vingt-dix-huit ans. Il était Grand-croix de la Légion d'honneur, décoration qui lui avait été remise en 1996 par le président de la République française Jacques Chirac. Il était également Grand-croix de l'ordre national du Bénin.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Ouvrages écrits par Émile Derlin Zinzou

Kojo Tovalou Houénou, précurseur, 1887-1936. Pannégrisme et modernité, Paris, Maisonneuve et Larose, 2004.

« En ces temps-là ». Mémoires, Paris, Riveneuve, 2013.