État civil :
Né le 1er juillet 1908
Décédé le 26 avril 2002

Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961

Sénat de la République francaise

Groupe de l'union pour la Communauté

Membre de la commission des transports et télécommunications

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

BOUQUEREL (Amédée)

Né le 1er juillet 1908 à Raimbeaucourt (Nord)

Sénateur de l'Oise de 1948 à 1958

Après l'école primaire supérieure de Fournes-en-Weppes, dans le Nord, Amédée Bouquerel suit les cours de l'école des travaux publics Eyrolles, à Paris, et obtient le diplôme d'ingénieur des travaux publics de l'Etat. Il entre en 1931 dans l'administration des Ponts-et-Chaussées, et travaille à Compiègne.

Lorsque la guerre éclate, il est mobilisé de septembre 1939 à juillet 1940 comme lieutenant d'infanterie. De retour du front avec la Croix de guerre, il s'engage dans la Résistance, en réponse à l'appel du général de Gaulle. Sous le pseudonyme de Commandant Grégoire, il dirige le réseau de l'Oise de l'OCM et organise des groupes clandestins dans le département. A la Libération André Diethelm, ministre de la guerre dans le gouvernement provisoire de la République française, lui confie le commandement du 1er bataillon du 67e Régiment d'infanterie. Il est alors envoyé à Dunkerque, où il reçoit la reddition de l'amiral Fraisius.

Il rentre à Compiègne avec le grade de capitaine, la médaille de la Résistance et la Croix de guerre tchécoslovaque. L'Empire britannique le fait également membre d'honneur de son ordre.

Devenu conseiller municipal de Compiègne en mai 1945, il organise le RPF dans l'Oise lorsque le général de Gaulle crée ce mouvement en 1947. En novembre 1948 il est candidat dans l'Oise, en deuxième position sur la liste du RPF, aux élections pour le Conseil de la République, derrière Robert Séné. Ils sont tous deux élus ; Amédée Bouquerel remporte au 1" tour 530 voix sur 1 350 suffrages exprimés, et au 2e tour 742 voix sur 1 328 exprimés. Les deux sortants sont réélus en 1952 sur une liste soutenue par le RPF, le CNIP, les radicaux indépendants de l'Oise et le Front économique national. Amédée Bouquerel obtient alors 659 voix au 1er tour sur 1 347 suffrages exprimés, et 775 au 2e tour sur 1 301 exprimés.

Le 8 juin 1958, il est réélu dès le 1er tour, en 1re position de la liste d'Union nationale : il recueille alors 1 001 voix sur 1 334 suffrages exprimés.

A son arrivée au Conseil de la République, en 1948, Amédée Bouquerel s'inscrit au groupe d'Action démocratique et républicaine, et siège aux Commissions du ravitaillement, et des moyens de communication.

Il participe en juin 1950 au débat sur sa question orale relative à la fixation du prix des céréales. En 1951, il prend part aux discussions sur le budget des travaux publics, et sur la déclaration d'utilité publique de l'autoroute de dégagement du sud de la région lilloise.

En 1952, il rejoint le groupe RPF, nouvellement créé, et la Commission des affaires économiques. Il participe en février à un débat sur la circulation routière et, en décembre, exprime l'avis de la Commission des moyens de communication sur les dépenses de fonctionnement des services des PTT pour 1953. En 1953, il donne également l'avis de cette commission sur les comptes spéciaux du Trésor pour 1953, le budget des PTT pour 1954, et intervient en son nom propre sur les budgets pour 1954 du ministère des affaires économiques, et du ministère des travaux publics.

Nommé, en juillet 1954, secrétaire du Conseil de la République, fonction où il est reconduit sans interruption jusqu'en juin 1958, il intervient en août sur le statut des autoroutes et, comme rapporteur de la Commission des moyens de communication, sur la signalisation routière. L'année suivante, il participe aux débats sur les budgets pour 1955 des travaux publics et des transports, des PTT, ainsi que sur les comptes spéciaux du Trésor. En août, il explique son vote positif sur la prolongation de l'état d'urgence en Algérie, et, en novembre, participe au débat sur sa question orale relative à l'affectation des crédits du Fonds spécial d'investissement routier.

En 1956, trois questions orales dont il est l'auteur sont débattues ; en juin, sur l'armement atomique de la France ; en juillet, sur les emplois internationaux, et en novembre, sur les déclarations à la presse de certains diplomates français. Il donne également l'avis de la Commission des moyens de communication sur l'institution du Fonds national de la vieillesse et intervient dans le débat sur l'ajustement des dotations budgétaires pour l'exercice 1956.

En 1957, il participe à plusieurs discussions budgétaires, et au débat sur sa question orale relative au projet d'usine française de séparation des isotopes.

Les 2 et 3 juin 1958, il vote pour les pleins pouvoirs, et pour la révision constitutionnelle.

Parallèlement à sa carrière politique nationale, Amédée Bouquerel est réélu, jusqu'en mars 1959, conseiller municipal de Compiègne, et préside à partir de 1955 l'office public des HLM de l'Oise.

Ve République

BOUQUEREL (Amédée)

Né le 1er juillet 1908 à Raimbeaucourt (Nord)

Décédé le 26 avril 2002 à Compiègne (Oise)

Sénateur de l'Oise de 1959 à 1992

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français, 1940-1958, tome II, p. 465-466)

Ingénieur des travaux publics de l'Etat jusqu'en 1963, Amédée Bouquerel demeure conseiller municipal de Compiègne jusqu'en 1965, date à laquelle il perd les élections face au maire sortant Jean Legendre. De janvier 1966 à mars 1979, il représente le canton de Ribécourt au Conseil général de l'Oise. En novembre 1973, il siège également au Conseil régional de Picardie.

Sous la Ve République, son mandat au Palais du Luxembourg est renouvelé à quatre reprises. Aux élections sénatoriales du 26 avril 1959, candidat isolé, Amédée Bouquerel est élu au premier tour avec 929 voix sur 1 390 suffrages exprimés. Le 26 septembre 1965, il mène la Liste républicaine d'union et de progrès social, qui remporte trois sièges au second tour : il recueille 758 voix sur 1 495 suffrages exprimés. Le 24 septembre, 1974, il dirige la Liste républicaine d'union et de progrès social qui gagne à nouveau les trois sièges à pouvoir : il est réélu dès le premier tour avec 1 082 voix sur 1 588 suffrages exprimés. Le 25 septembre 1983, il mène la Liste républicaine d'union de l'opposition nationale et est réélu au second tour avec 1 203 voix sur 1 850 suffrages exprimés, tout comme ses deux colistiers. Âgé de 84 ans, il ne se représente pas aux sénatoriales de 1992.

De 1958 à 1974, il occupe les fonctions de vice-président du groupe sénatorial de l'Union pour la nouvelle République (UNR), puis de l'Union pour la défense de la République (UDR). En 1976, il rejoint le groupe sénatorial du Rassemblement pour la République (RPR), parti dont il est membre de droit du Comité central. De 1959 à 1985, il siège à la commission des affaires économiques et du Plan puis, de 1989 à 1992, à la commission des affaires étrangères. De 1962 à 1965, il est vice-président du Sénat. En 1968, il est élu juge suppléant de la Haute Cour de justice dont il devient membre titulaire de 1974 à 1986. De 1986 à 1989, il est questeur du Sénat.

Parlementaire très actif, il se spécialise notamment sur les questions liées aux aménagements routiers et fluviaux ainsi qu'aux conditions d'accès aux habitations à loyers modérés (HLM).

Amédée Bouquerel est pendant de nombreuses années rapporteur du volet « routes et voies navigables » des projets de loi de finances. Il intervient pour demander une augmentation des crédits destinés à moderniser le réseau routier et fluvial français. Il se penche ainsi sur les grands projets de travaux comme la canalisation de la Moselle, la liaison Seine-est et la liaison mer du Nord-Méditerranée. Il salue ces réalisations tout en critiquant l'insuffisance des autres dépenses d'équipement et le manque de personnel dans les directions départementales, notamment dans les services de l'urbanisme et de la construction. Il dénonce les conséquences néfastes de la réduction du fonds spécial d'investissement routier sur l'entretien des routes nationales, ainsi que les charges imposées aux collectivités locales. Il souligne également le retard pris dans la réalisation de liaisons à grand gabarit et la coordination de tous les moyens de transports. Il rappelle l'importance des réseaux de transports à l'échelle internationale : Paris, Dunkerque, Le Havre et Rouen doivent pouvoir concurrencer Anvers et Rotterdam. Nommé vice-président du groupe sénatorial d'études du tunnel sous la Manche en 1974, il effectue en 1975 une mission d'étude des transports en URSS.

Président de l'office HLM de l'Oise de 1955 à 1981, il dépose en 1965 quatre rapports concernant la proposition de loi relative à l'acquisition d'HLM par les locataires. Il intervient à plusieurs reprises dans la discussion du budget prévisionnel consacré au logement afin de rappeler les conditions d'accès à ces logements sociaux et les modalités d'accès à l'aide au logement. Après l'alternance politique de 1981, il se montre critique vis-à-vis de la gestion financière des offices HLM. Il évoque une forte croissance des dépenses en partie liée au vieillissement du parc locatif. Il s'oppose au désengagement de l'Etat et à la politique de blocage des loyers. Il dénonce l'échec de la politique d'accession à la propriété et la nécessaire modernisation des HLM.

Amédée Bouquerel s'engage également au sein des institutions européennes qu'il entend mieux faire connaître en rédigeant en mars 1978 une plaquette intitulée L'Europe des neuf : connaître la Communauté économique européenne. De 1975 à 1979, il est nommé membre du Parlement européen puis de 1979 à 1984, il fait partie de la délégation parlementaire pour les Communautés européennes dont il devient vice-président de 1984 à 1986.

Il intervient au cours des débats sur des sujets très variés, notamment sur la nécessité de poursuivre le programme nucléaire français après la catastrophe de Tchernobyl, sur la réforme de la Sécurité sociale ou sur les rentes mutualistes des anciens combattants. Membre du bureau du groupe sénatorial d'amitié France-URSS et France-Pologne, il participe également au groupe interparlementaire pour la défense des radios libres qui veille au respect de l'objectivité et du pluralisme à la télévision et à la radio. Il est par ailleurs membre de l'amicale parlementaire agricole et rurale, du groupe d'études de la coopération et du mutualisme, et du groupe d'information et d'études des problèmes de l'aviation civile.

Il vote la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie (1960). Il ne prend pas part au vote de la loi portant réforme des régimes matrimoniaux (1965) car il préside la séance. Il ne participe pas non plus au vote de la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances (1967). Il vote la loi portant création et organisation des régions (1972), la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat (1973) et la loi fixant à 18 ans l'âge de la majorité (1974). Il s'oppose à la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse (1975), mais vote la loi portant réforme du divorce (1975) et la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (1981). Il vote contre la loi portant abolition de la peine de mort (1981). Il vote la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions (1982), la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage (1982), et la loi relative au revenu minimum d'insertion (1988). Il s'oppose à la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » (1992).

Chevalier de la Légion d'honneur, Amédée Bouquerel se retire de la vie politique à la fin de son mandat et meurt dix ans plus tard, à l'âge de 94 ans.

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