État civil :
Né le 31 août 1919
Décédé le 21 novembre 1963

Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961

Sénat de la République francaise

Aucun groupe

Membre de la commission des transports et télécommunications

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

NICOLAY (François de, Henri, Marie, Joseph)

Né le 31 août 1919 au Lude (Sarthe)

Décédé le 21 novembre 1963 au Lude (Sarthe)

Sénateur de la Sarthe de 1959 à 1963 

Né dans la commune du Lude au lendemain de la Première guerre mondiale, François de Nicolay est un descendant de la famille Talhouët*. Son grand-oncle, Auguste de Talhouët, propriétaire du château du Lude, est ministre des Travaux publics sous le Second empire, et sénateur de la Sarthe entre 1876 et 1882. A la fin de sa vie, il est à la tête d'une énorme fortune. Le grand-père de François de Nicolay, marquis de Talhouët, est maire du Lude pendant plus de 50 ans. C'est dans ce contexte familial aristocratique et politique que François de Nicolay grandit.

Brillant étudiant, il poursuit à Paris des études de commerces à l'Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales. Une fois diplômé, il exerce la profession d'administrateur dans la société d'édition de la revue féminine Femmes d'aujourd'hui. Devançant l'appel, il s'engage en 1939 et participe à la campagne contre l'Allemagne. L'armistice est signé avant qu'il puisse bénéficier de la promotion d'aspirant. Fidèle à la tradition familiale, il s'installe comme propriétaire exploitant agricole et forestier au Lude et participe, dès la Libération, à la vie politique locale.

Elu conseiller municipal du Lude le 8 mai 1945, puis adjoint au maire, il devient le premier magistrat de cette commune à 28 ans, le 27 octobre 1947. Il est élu conseiller général le 20 mars 1949, et président du Conseil général en 1952 et 1958. Administrateur reconnu, il affirme dans son allocution d'installation : « le bien commun, voici ce qui sera mon but ».

Après avoir été battu aux élections législatives du 17 juin 1951, il se présente aux élections sénatoriales en 1959 et constitue, au second tour, une liste d'union avec deux membres de l'Union pour la nouvelle République (UNR) : Robert Chevalier, maire de Mamers, et Philippe d'Argenlieu, maire de Coulongé.

Les trois candidats soulignent dans leur profession de foi l'importance qu'ils accordent à l'amélioration des finances publiques. Ils affirment leur opposition à la suppression de la retraite des anciens combattants et défendent la franchise de 3 000 francs pour les assujettis à la sécurité sociale. Ils proposent également la poursuite de la politique d'aide à la famille et de promotion sociale. L'agriculture constitue un point important de leur programme politique, qui insiste sur sa modernisation. A cette occasion, ils demandent une augmentation du revenu individuel de l'exploitant. En ce qui concerne le commerce et l'artisanat, ils se montrent favorables à une réforme fiscale, « dans un esprit de simplification », pour aboutir à une « plus juste répartition des charges ». Ils évoquent également la nécessité de l'autonomie communale et assurent « conserver un contact étroit » avec les maires et les conseillers. En ce qui concerne la politique extérieure et la défense nationale, la paix en Algérie nécessite selon eux « une politique extérieure logique et cohérente et une armée dotée des armes modernes, sans lesquelles il n'y aurait ni sécurité ni indépendance, ni espoir de la prospérité que nous pouvons attendre d'une Algérie pacifiée ». François de Nicolay se réclame ainsi de la politique du général de Gaulle.

Arrivé en tête de sa liste avec 760 voix sur 1 155 suffrages exprimés, François de Nicolay devient sénateur de la Sarthe. Tout en rendant compte de la progression des indépendants sur l'échiquier politique du département, cette élection confirme son rôle de chef de file et apparaît comme la reconnaissance de son autorité morale et de son sens des responsabilités.

Inscrit au groupe des Républicains et indépendants, membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, François de Nicolay siège au Palais du Luxemburg pendant quatre ans. Très absorbé par ses mandats locaux, il se montre très discret en séance publique et ne procède à aucun dépôt législatif. Membre du Sénat de la communauté, il siège également au sein d'une commission chargée d'examiner une demande en autorisation de poursuites contre un membre du Sénat, le 3 novembre 1959. Il vote en février 1960 la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre à la sauvegarde de l'Etat à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Jusqu'en octobre 1963, il représente la Haute Assemblée à la conférence des parlementaires de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN).

Très attaché à promouvoir son département, François de Nicolay rédige un article intitulé Sarthe, Ô mon Pays, publié en janvier 1963 dans un numéro de la revue touristique et gastronomique La France à table.

Quelques mois plus tard, il disparaît tragiquement dans un accident de circulation, à l'âge de 44 ans. Dévoué à ses administrés, il s'est toujours montré particulièrement soucieux des problèmes des collectivités locales dans ses différents mandats. Au Lude, la place de l'hôtel de ville porte son nom.

(*) Note de la division des Archives :

Auguste de Talhouët n'est pas le grand-oncle de François de Nicolay mais son arrière-grand-père. Son grand-père se nomme René François de Talhouët et ses parents Yvonne Léonce de Talhouët et Jean de Nicolay.

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