État civil :
Né le 12 février 1907
Décédé le 16 novembre 1967

Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961

Assemblée nationale de la République francaise

Groupe démocratique pour la Communauté

Membre de la commission des affaires financières et plan

Député de l'Assemblée nationale française
Député de l'Assemblée nationale française

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

DOREY (Henry)

Né le 12 février 1907 à Terrans (Saône-et-Loire)

Décédé le 16 novembre 1967 à Blois (Loiret-Cher)

Conseiller de la République du Territoire de Belfort de 1946 à 1948

Député du Territoire de Belfort de 1951 à 1958

Secrétaire d'Etat à l'Agriculture du 11 novembre 1957 au 14 mai 1958

Henry Dorey est né le 12 février 1907 à Terrans, un petit village de l'arrondissement de Louhans (Saône-et-Loire). Son père ayant été tué pendant la Première Guerre mondiale, il est élevé comme pupille de la nation. Après ses études primaires et secondaires, il s'oriente vers une carrière juridique, et passe en 1927 le concours de l'Enregistrement. Une carrière classique de fonctionnaire s'ouvre devant lui : d'abord nommé inspecteur de l'Enregistrement à Belfort, il passera, en 1949, dans les services du Trésor. Receveur des finances à Montbéliard, il terminera sa carrière professionnelle comme trésorier payeur général du Loir-et-Cher.

Pourtant, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale va lui donner une toute autre orientation.

Henry Dorey, en effet, entre rapidement dans la Résistance après l'armistice de 1940, et, au sein du mouvement « Libération-Nord », il est notamment actif dans le secteur de la presse clandestine autour de Belfort et en Haute-Saône. Il se rapproche alors du futur M.R.P. et sera nommé membre du Comité départemental de libération du Territoire de Belfort. Sa conduite pendant les hostilités lui vaudra la Médaille de la Résistance.

A la suite de la libération de Belfort, Henry Dorey est élu membre du Conseil municipal de la ville, mais il ne se présente pas aux élections pour les deux Assemblées Constituantes de 1945 et 1946. Il figure en revanche, derrière Pierre Beauquier, député sortant, en seconde position sur la liste présentée par le M.R.P. dans le Territoire de Belfort aux élections du 10 novembre 1946 pour la première législature de la IVe République. Avec 11 842 voix sur 39 462 suffrages exprimés, la liste M.R.P. n'emporte cependant qu'un seul siège sur deux à pourvoir dans la circonscription.

Henry Dorey est alors élu conseiller de la République du Territoire de Belfort le 8 décembre 1946. Membre de la Commission des finances (1947) et de celle du suffrage universel, du règlement et des pétitions (1947), il est à l'origine de six textes parlementaires, et à plusieurs reprises désigné comme rapporteur par la Commission des finances sur différents projets de loi.

Devenu membre de la Commission exécutive du M.R.P., Henry Dorey se présente à nouveau en tête de la liste du M.R.P. et des Républicains démocrates dans le Territoire de Belfort lors des élections législatives du 17 juin 1951. Sa liste a conclu un accord d'apparentement avec la liste socialiste S.F.I.O. et celle du Parti républicain radical et radical-socialiste. Avec 9 397 voix sur 40 269 suffrages exprimés, il est élu député du Territoire de Belfort pour la deuxième législature, le second siège étant perdu par le député sortant Pierre Dreyfus-Schmidt, ancien maire de Belfort et tête de liste communiste, au profit du candidat R.P.F., Raymond Schmittlein. A l'Assemblée, Henry Dorey s'inscrit au groupe M.R.P., et est nommé membre de plusieurs Commissions parlementaires importantes : intérieur (1951), pensions (1951), et surtout, finances (1952) dont il devient membre titulaire (1954-1955). Cette dernière le désigne en outre pour la représenter dans la sous-commission chargée de suivre et de contrôler d'une façon permanente l'emploi des crédits affectés à la Défense nationale (1953-1955), dans la Commission de coordination chargée des questions relatives à la C.E.C.A. (1953-1955) et dans la sous-commission chargée d'émettre un avis sur les taxes parafiscales et de péréquation qui figurent en annexe à la loi de finances pour 1954 (1954-1955). Enfin, le nouveau député M.R.P. du Territoire de Belfort est également appelé à siéger dans la Commission de coordination pour l'examen des problèmes intéressant les Etats associés d'Indochine (1954-1955), et dans la Commission interparlementaire chargée d'étudier la simplification des formalités de frontières pour les voyageurs, leurs bagages et leurs véhicules automobiles (1955).

Député actif, Henry Dorey, qui s'est spécialisé dans les questions financières et fiscales, ne dépose, au cours de cette législature, pas moins de quarante cinq propositions ou rapports qui tous s'y rapportent. Il est en outre désigné à de multiples reprises comme rapporteur sur des projets de loi portant dispositions financières : notamment le budget de l'intérieur pour 1952, celui des Etats associés pour 1952 et 1954, celui de la Marine pour 1953, le projet de loi de finances pour 1953 et le budget de la Défense nationale pour 1954 etc. Enfin, le député de Belfort intervient très fréquemment dans les discussions de l'Assemblée nationale dans le même domaine; il dépose, le 9 octobre 1952, une demande d'interpellation sur la crise du logement, et s'exprime à plusieurs reprises, comme rapporteur du projet de loi sur la convention avec la Banque de France en 1953.

Henry Dorey se trouve à l'origine de l'amendement auquel il a donné son nom, qui deviendra l'article 33 de la loi de finances votée le 14 août 1954, et qui prévoit notamment de lourdes peines contre tous ceux qui s'opposeraient aux contrôles fiscaux. Il reviendra sur le sens de ce texte dans la séance du 18 mars 1955.

Il est à nouveau désigné comme rapporteur spécial par la Commission des finances sur le budget de la Marine pour 1955 et 1956. Opposé à l'échelle mobile des salaires (20 septembre 1951) Henry Dorey se prononce en revanche, le lendemain, pour la proposition relative au compte spécial scolaire, et vote, le 13 décembre, pour le pool charbon-acier. Favorable à Antoine Pinay (5 mars 1952) et à Joseph Laniel (26 juin 1953), il se prononce pour un cessez-le-feu en Indochine (9 mars 1954), soutient le gouvernement après Diên-Biên-Phû (13 mai) puis vote la confiance à Laniel (12 juin 1954 : chute du gouvernement) avant de s'abstenir volontairement lors de l'investiture de Pierre Mendès-France (17 juin). De même, il s'abstient volontairement lors du vote de ratification des accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet).

Européen convaincu, Henry Dorey se prononce, logiquement, contre la question préalable opposée par le général Aumeran et Edouard Herriot à la mise en discussion du projet de Communauté européenne de défense (30 août 1954). Les développements de la question algérienne tendent alors à dominer de plus en plus la vie politique française : Henry Dorey refuse la confiance lors du vote sur la situation en Afrique du Nord (10 décembre 1954), et la refuse à nouveau le 4 février 1955 (chute de Pierre Mendès-France). Enfin, après s'être abstenu volontairement lors de l'investiture d'Edgar Faure (23 février), il approuve l'état d'urgence en Algérie (31 mars) et accorde la confiance à Edgar Faure lors du vote sur le mode de scrutin et la date des élections (29 novembre : chute du gouvernement). Le 2 décembre 1955, l'Assemblée nationale est dissoute, et des élections législatives anticipées doivent donc être rapidement organisées.

Henry Dorey brigue le renouvellement de son mandat lors des législatives du 2 janvier 1956, à nouveau comme tête de liste M.R.P. dans le Territoire de Belfort, et, avec 12 692 voix sur 48 979 suffrages exprimés, il est réélu. Il retrouve, à l'Assemblée, la Commission des finances comme membre titulaire (1956, 1957) : celle-ci le désigne pour faire partie de la sous-commission chargée d'émettre un avis sur les taxes parafiscales et de péréquation (1956-1957) et de la sous-commission chargée de suivre et de contrôler d'une façon permanente l'emploi des crédits affectés à la Défense nationale (1956-1957). Le rôle de cette sous-commission, qu'il préside, est très important, dans une période dominée par l'engagement militaire français en Algérie.

Toujours extrêmement actif, Henry Dorey dépose, au cours de cette brève législature, quarante-neuf textes (dont plusieurs rapports sur les opérations électorales de certains départements) pour la plupart relatifs à des questions financières. Enfin, Henry Dorey intervient fréquemment dans les débats, tout particulièrement au titre de rapporteur sur certains chapitres des différents budgets militaires.

Ayant déposé une demande d'interpellation le 13 février 1957 sur les mesures envisagées par le gouvernement pour faire face aux difficultés économiques croissantes, il la développe très longuement dans la séance du 14 mars suivant.

Favorable à l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956), Henry Dorey approuve les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars) et accorde la confiance au gouvernement sur sa politique générale (25 octobre). S'il s'abstient volontairement lors de l'investiture de Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957), le député du Territoire de Belfort approuve la ratification des traités sur la C.E.E. et l'Euratom (9 juillet), puis la prorogation des pouvoirs spéciaux en Algérie (19 juillet) et la loi-cadre sur l'Algérie (30 septembre).

Henry Dorey est nommé secrétaire d'Etat à l'Agriculture dans le cabinet Félix Gaillard le 11 novembre 1957, poste qu'il occupera jusqu'au 14 mai 1958. Il vote le 13 mai 1958, l'investiture de Pierre Pflimlin, approuve la loi sur l'état d'urgence (16 mai) et le projet de révision constitutionnelle (27 mai). Enfin, le 1er juin 1958, Henry Dorey accorde sa confiance au général de Gaulle, puis, le lendemain, il approuve les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle.

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