État civil :
Né le 7 septembre 1905
Décédé le 10 décembre 1972

Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961

Sénat de la République francaise

Aucun groupe

Membre de la commission des transports et télécommunications

Député de l'Assemblée nationale française
Député des deux Assemblées nationales constituantes

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

GARET (Pierre)

Né le 7 septembre 1905 à Montdidier (Somme)

Décédé le 10 décembre 1972 à Amiens (Somme)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Somme)

Député de la Somme de 1946 à 1958

Ministre du Travail et de la Sécurité sociale du 8 mars 1952 au 8 janvier 1953

Ministre de la Reconstruction et du Logement du 8 novembre 1957 au 1er février 1958

Sénateur de la Somme de 1959 à 1972

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome IV, p. 145-147)

Représentant sa terre natale de la Somme à l'Assemblée nationale depuis 1945, Pierre Garet choisit de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat lors des élections législatives de novembre 1958. Désireux néanmoins de continuer à servir son département, il décide de se porter candidat à un siège de sénateur lors des élections du 26 avril 1959. Il se présente ainsi sur une liste d'union qui s'engage à défendre au Sénat les intérêts des agriculteurs au nom de l'idée que « la prospérité générale de la France dépend d'abord de celle de son agriculture », argument électoral de poids dans un pays picard très rural. Tout comme ses deux colistiers, le sénateur sortant Omer Capelle et Raymond de Wazières, Pierre Garet est élu au second tour de scrutin, avec 872 voix sur 1 493 suffrages exprimés se portant sur son nom. Il est par la suite réélu sénateur de la Somme le 22 septembre 1968 dès le premier tour : candidat sur la liste d'Union pour l'expansion économique et sociale du département de la Somme, il recueille 841 voix sur 1 536 suffrages exprimés. Ses deux colistiers, Pierre Maille, qui avait succédé à Omer Capelle en 1966, et Raymond de Wazières, sont également reconduits.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe des Républicains indépendants. De 1959 à 1965, il siège à la commission des finances, puis de 1965 à 1972 à celle des lois. Au nom de cette dernière, il rapporte de nombreux projets ou propositions de loi portant sur des sujets divers, et notamment sur les assurances des véhicules automobiles, la répression des infractions en matière de publicité et de prix des hôtels et des restaurants, les facilités accordées en matière de logement aux étudiants et aux personnes seules, ou le service extérieur des pompes funèbres.

Jouissant de l'estime de ses collègues sénateurs, Pierre Garet est élu vice-président du Sénat en octobre 1965. A ce titre, il préside régulièrement des séances de la Haute Assemblée. En octobre 1968, il se présente à la succession de Gaston Monnerville à la présidence du Sénat. Après être arrivé en tête aux deux premiers tours de scrutin, il est cependant battu par Alain Poher, candidat de l'Union centriste (UC), qui n'avait pas participé aux deux premiers tours, et qui l'emporte par 135 voix contre 107. Il est alors réélu vice-président du Sénat et le demeure jusqu'en 1971. Alain Poher lui confie ainsi qu'aux trois autres vice-présidents Pierre Carous, Etienne Dailly et André Méric, le soin d'étudier d'éventuelles transformations du Sénat.

A l'occasion de ses mandats sénatoriaux, il se prononce en faveur de la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie (1960), de la loi portant réforme des régimes matrimoniaux (1965), et de la loi portant création et organisation des régions (1972). Il ne prend en revanche pas part au vote de la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances (1967).

Pierre Garet consacre une grande part de son activité sénatoriale à deux sujets qui lui tiennent particulièrement à coeur : la justice et l'épargne. Ancien bâtonnier du barreau d'Amiens, élu juge titulaire de la Haute Cour de justice et nommé membre du conseil supérieur de l'administration pénitentiaire en 1965, il est désigné rapporteur spécial du budget de la justice de 1959 à 1965 par la commission des finances. Plus largement, il prend la parole aussi bien sur l'éventuelle fusion des professions d'avocat et d'avoué (1961), que sur les tarifs des greffes (1966), ou les pénalités applicables en cas d'infractions au droit du travail (1972). Il rapporte aussi au nom de la commission des lois le projet de loi portant réforme des greffes des juridictions civiles et pénales (1965), et celui sur le statut civil de droit commun dans les territoires d'outre-mer (1970).

Outre la justice, Pierre Garet accorde une attention spécifique aux problèmes d'épargne. Soucieux tout au long de son existence d'encourager et de développer l'épargne en France, il joue un rôle essentiel au sein des caisses d'épargne. A la tête de celle d'Amiens à partir de 1944, il devient président de la commission supérieure des caisses d'épargne de France en 1961, et de l'Union régionale des caisses d'épargne de l'Est et du Nord, en 1966. A ce dernier titre, il siège au sein de la commission mise en place en 1967 par le ministre des finances, Michel Debré, et dirigée par Pierre Racine, qui est chargée de faire rapport sur l'évolution et la modernisation des caisses d'épargne. Au Sénat, il s'exprime fréquemment sur ces questions, notamment lors de la discussion annuelle du budget de la Caisse nationale d'épargne. Il interpelle également le gouvernement en 1960 sur le taux d'intérêt des caisses d'épargne et, en 1965, sur la création de l'épargne-logement.

Au cours de sa carrière sénatoriale, Pierre Garet a par ailleurs noué des liens particuliers avec le Canada. Devenu président de l'association nationale France-Canada en 1969 à la suite du décès de Raymond Laurent, il assure également la présidence du groupe d'amitié France-Canada au Sénat. En cette qualité, il joue un rôle essentiel dans le renforcement des relations de la Haute Assemblée française avec le Parlement fédéral d'Ottawa, ainsi qu'avec les parlements des provinces canadiennes.

Victime d'un infarctus au cours d'un conseil d'administration de la caisse d'épargne d'Amiens, Pierre Garet succombe quelques jours plus tard, à l'âge de soixante-sept ans, dans la ville dont il a été conseiller municipal de 1947 à 1971. Sa carrière parlementaire s'interrompt ainsi brutalement après trente-deux ans de présence dans les deux assemblées. Ernest Reptin, maire de Barly, le remplace au Palais du Luxembourg.

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