État civil :
Né le 2 mai 1891
Décédé le 24 octobre 1970

Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961

Sénat de la République francaise

Aucun groupe

Membre de la commission des transports et télécommunications

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

JAMAIN (Eugène)

Né le 2 mai 1891 à Clémont (Cher)

Décédé le 24 octobre 1970 à Paris

Sénateur du Cher de 1959 à 1970

C'est en Sologne, dans le petit village de Clémont, sur les bords de la Sauldre, qu'Eugène Jamain voit le jour, le 2 mai 1891. Après avoir fréquenté l'école primaire de sa commune natale, il entre à peine adolescent dans la minoterie familiale fondée par son grand-père en 1886 et y mène toute sa carrière professionnelle.

Celle-ci est cependant interrompue par un long passage sous les drapeaux. Appartenant à la classe 1911, Eugène Jamain voit son service militaire prolongé à la suite de la loi de juillet 1913 qui porte la durée des obligations militaires à trois ans afin de préparer le conflit qui menace contre l'Allemagne. Dès l'entrée en guerre de la France en août 1914, il monte en ligne. Au sein du 4e puis du 74e régiment d'infanterie, il participe à la plupart des grandes batailles de la Grande Guerre, de 1914 à l'armistice de novembre 1918 : il combat notamment aux Eparges, à Verdun, sur la Somme, au Chemin des Dames et à la seconde bataille de la Marne. Blessé à trois reprises, il se voit décerner la Croix de Guerre 1914-1918 avec trois citations, puis la Médaille militaire.

Après avoir consacré plus de sept années de sa vie au service de sa patrie, Eugène Jamain est démobilisé en septembre 1919. Il reprend alors son occupation de minotier. Il décide rapidement de s'engager dans l'action publique et politique : élu conseiller municipal de Clémont en 1925, il en devient maire deux ans plus tard. Il préside aux destinées de sa commune natale durant quarante-trois ans, jusqu'au terme de son existence. Puis, en 1937, il est élu conseiller d'arrondissement.

Au cours de la Seconde guerre mondiale, il s'engage dans la Résistance : il appartient au réseau « Vengeance » à partir de 1942. Il en est membre actif jusqu'à la Libération, sans pour autant délaisser ses responsabilités à Clémont.

Au sortir du conflit, en 1945, Eugène Jamain obtient un nouveau mandat électif : il est élu conseiller général du canton d'Argent-sur-Sauldre. Pendant vingt-cinq ans, il est constamment réélu à ce siège. Devenu en 1951 vice-président de l'assemblée départementale du Cher, il accède à sa présidence en 1967 et y demeure jusqu'à son décès.

Le 26 avril 1959, à l'occasion des premières élections sénatoriales organisées sous la Ve République, qui voient le renouvellement complet de la Haute Assemblée, Eugène Jamain se porte candidat à un siège de sénateur du Cher. Dans la déclaration qu'il adresse aux grands électeurs du département, il apporte son soutien au nouveau régime institué par le général de Gaulle, tout en se démarquant de quelques réformes « moins urgentes, parfois maladroites et même regrettables », telles que celle de la Sécurité sociale. Candidat isolé, il est élu au second tour de scrutin avec 446 voix sur 795 suffrages exprimés, après avoir recueilli 230 voix sur 786 suffrages exprimés au premier tour. Il succède ainsi à Marcel Plaisant qui occupait ce fauteuil jusqu'à son décès en décembre 1958. Charles Durand, maire de Neuvy-le-Barrois et président de la chambre d'agriculture du Cher, siégeant au Sénat depuis 1952, est quant à lui réélu dès le premier tour avec 473 voix.

Peu après son entrée au Palais du Luxembourg, Eugène Jamain est élu en juillet 1959 membre du Sénat de la Communauté, assemblée instituée par la Constitution de la Ve République mais qui connaît une existence éphémère du fait de l'accession à l'indépendance des pays d'Afrique noire en 1960.

Il sollicite la reconduction de son mandat de sénateur du Cher lors des élections du 23 septembre 1962. Investi par le Centre national des indépendants, il remporte un net succès : contrairement au scrutin de 1959 lors duquel un second tour lui avait été nécessaire, il est cette fois élu dès le premier tour avec 498 voix sur 790 suffrages exprimés, tout comme son colistier Charles Durand, réélu avec 519 voix.

Tout au long de son mandat de sénateur du Cher, Eugène Jamain appartient au groupe du Centre républicain d'action rurale et sociale. D'abord membre de la commission des affaires sociales à partir de mai 1959, il la quitte en octobre 1960 pour siéger à la commission des affaires économiques et du Plan pendant dix ans. Il y apporte son expérience personnelle sur les sujets qui concernent le milieu rural. En revanche, comme « il n'affectionne pas les développements en séance publique », selon les mots du président du Sénat Alain Poher lors de l'éloge funèbre qu'il prononce peu après sa disparition, Eugène Jamain ne prend jamais la parole dans l'hémicycle au cours de son mandat.

En février 1960, il vote pour la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie, texte soumis à l'examen des parlementaires à la suite de la semaine des barricades qui a embrasé Alger du 24 janvier au 1er février 1960. Absent, il ne participe pas au scrutin sur la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en 1965. En 1967, il figure parmi les trente-quatre sénateurs qui se prononcent contre la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances.

Elevé à la dignité de chevalier de la Légion d'honneur en récompense de l'activité incessante qu'il n'a cessé de déployer en faveur de ses concitoyens berrichons, il est également promu officier du Mérite commercial et officiel d'académie, et reçoit la médaille d'honneur départementale et communale en vermeil.

A la suite d'une opération chirurgicale délicate à laquelle son organisme ne peut résister, Eugène Jamain disparaît soudainement le 24 octobre 1970, à Paris. Tandis que son collègue sénateur Charles Durand prend son relais à la présidence du conseil général du Cher, Yves Villard, médecin de profession, lui succède au Palais du Luxembourg.

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