Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen
État civil :
Né le 19 juin 1930
Décédé le 2 mars 2001
Profession :
Directeur commercial
Département :
Hautes-Pyrénées
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

ABADIE (François)

Né le 19 juin 1930 à Lourdes (Hautes-Pyrénées)

Décédé le 2 mars 2001 à Paris

Député des Hautes-Pyrénées de 1973 à 1983

Sénateur des Hautes-Pyrénées de 1983 à 2001

Né le 19 juin 1930, François Abadie entre précocement en politique sous le double patronage du Parti radical, qu'il rejoint dès 1946, et de René Billères, dont il est le secrétaire particulier dès 1947, et qui sera son mentor en politique tout au long de sa carrière. Membre de plusieurs cabinets ministériels de ministres radicaux entre 1953 et 1958 (ceux de René Billères, mais aussi de Paul Devinat, Henry Laforest, Henri Longchambon ou Edouard Ramonet), il occupe en outre des fonctions à la direction nationale des jeunesses radicales de 1953 à 1956, mais s'éloigne de ce parti par hostilité aux positions de Pierre Mendès France sur la question algérienne : en octobre 1956, Mendès France déclare ainsi accepter sa démission « avec plaisir ». Candidat suppléant de Jean Baylot (auparavant impliqué dans l'Affaire des fuites) à Paris aux élections législatives de 1956, il entame après 1958 une traversée du désert, pendant laquelle il occupe les fonctions de directeur commercial des ventes dans une entreprise de machines-outils.

Revenu au parti radical à la fin des années 1960, François Abadie reste bien introduit dans les milieux politiques haut-pyrénéens. Après avoir conquis, en 1970, le poste de conseiller général du canton de Lourdes-est, de longue date détenu par la droite locale, il devient, l'année suivante, maire de Lourdes, à 41 ans, avant d'être élu député sous l'étiquette du Mouvement des radicaux de gauche (MRG) à l'occasion des élections législatives de 1973. Membre de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, puis, à partir de 1978, de la commission de la défense et des forces armées, secrétaire de l'Assemblée nationale en 1979, François Abadie est un parlementaire peu actif en séance : seul, lors de la discussion des projets de lois de finance, l'examen du budget militaire, plus particulièrement du service des essences, lui donne l'occasion d'intervenir en tribune. Par ailleurs, il ne présente aucun rapport, pas plus qu'il ne dépose de proposition de loi. Le coeur de son activité politique est ailleurs : son très fort ancrage local - cette mainmise, diront ses opposants - ne se démentira pas pendant près de vingt ans. Réélu maire de Lourdes en 1977 et en 1983 dès le premier tour, il obtient en 1988 la Marianne d'or récompensant son dynamisme à la tête de Lourdes, où il a notamment organisé de somptueuses célébrations pour la venue du Pape Jean-Paul II, en août 1983. Par ailleurs, au sein du MRG, il défend ardemment une unité d'action avec les socialistes, s'opposant en 1981 à la candidature présidentielle de Michel Crépeau pour lui préférer François Mitterrand dès le premier tour. Ces deux raisons contribuent sans doute à sa nomination, le 22 mai 1981, comme secrétaire d'Etat auprès du ministre du temps libre, chargé du tourisme. Son bilan gouvernemental reste toutefois modeste : impuissant face à l'augmentation de la taxation de l'hôtellerie de luxe, il ne parvient pas à faire voter par l'Assemblée nationale une réforme des structures régionales du tourisme, et semble marquer une certaine lassitude face aux contraintes gouvernementales qui l'éloignent de sa gestion municipale.

Le 26 septembre 1983, second sur la liste du sénateur sortant Hubert Peyou, François Abadie est élu sénateur, renonçant par là même à son mandat de député et à son secrétariat d'Etat : candidat unique de la gauche au second tour, il l'emporte largement face au candidat de l'Union pour la démocratie française (UDF) Louis Larrieu, et récupère le siège que René Billères lui avait laissé. Il devra toutefois faire face, l'année suivante, à une demande de levée d'immunité parlementaire, finalement repoussée : lors d'un débat assez vif au conseil municipal de Lourdes, il avait en effet remis en cause la vertu et le patriotisme des parents du chef de l'opposition municipale, José Marthe.

François Abadie appartient au groupe de la Gauche démocratique, puis du Rassemblement démocratique européen (RDE), hormis une éphémère participation à l'aventure du groupe Entente radicale écologiste pour les États-Unis d'Europe (ERE) à proximité des élections européennes de 1984, puis devient dans les années 1990 président de l'association nationale des élus de la gauche radicale. Enfin, il est élu conseiller régional de la région Midi-Pyrénées en 1986, mais doit démissionner de cette fonction, en raison de la législation sur le cumul des mandats.

Membre de la commission des affaires économiques de 1983 à 1989, puis de la commission des affaires étrangères jusqu'à la fin de son mandat, François Abadie n'intervient que rarement en séance publique, et se signale par quelques propositions de loi, ou des interventions appelant à des investissements publics pour son département. Ses votes montrent une certaine prise de distance à l'égard des gouvernements de gauche. Il s'abstient lors du vote instituant le revenu minimum d'insertion (RMI) le 27 novembre 1988, approuve le traité de Maastricht le 16 juin 1992, et vote contre le projet de loi sur la réduction du temps de travail, le 4 mars 1998.

Tête de liste de l'union de la gauche, il est réélu sénateur au premier tour en septembre 1992, malgré la candidature dissidente d'Hubert Peyou. Néanmoins, cette large réélection apparaît alors comme une surprise aux observateurs : en mars 1989, François Abadie a en effet perdu, dès le premier tour, sa mairie de Lourdes au profit de Philippe Douste-Blazy. Cette défaite l'affecte durement : après un nouveau revers contre Philippe Douste-Blazy à l'occasion des élections cantonales de 1994, il démissionne du conseil municipal, déclarant : « J'ai mieux à faire au Sénat qu'à m'occuper de gens qui semblent me considérer maintenant sur une voie de garage ». En proie à des soucis de santé, François Abadie renonce précocement à tout nouveau mandat sénatorial, puis est exclu du Parti radical de gauche en août 2000, après avoir tenu, pour manifester son opposition au pacte civil de solidarité, des propos homophobes. Il meurt le 2 mars 2001, laissant son mandat à son suppléant et successeur désigné, François Fortassin.

François Abadie était chevalier des Palmes académiques.

Elu le 25 septembre 1983
Réélu le 27 septembre 1992
Fin de mandat le 2 mars 2001 (décédé)

Vice-Président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées

Ministre
Député des Hautes-Pyrénées

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de François ABADIE

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