Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union pour la Nouvelle République
État civil :
Né le 11 août 1910
Décédé le 20 août 2004
Profession :
Pharmacien
Département :
Constantine

Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

BENTCHICOU (Ahmed)

Né le 11 août 1910 à Constantine (Algérie)

Décédé le 20 août 2004 à Paris

Sénateur de Constantine de 1959 à 1962

Ahmed Bentchicou voit le jour le 11 août 1910 à Constantine, en Algérie. Il effectue des études de pharmacie à l'université de Toulouse. Devenu docteur en pharmacie, il obtient également un diplôme d'hydrologie. Il exerce comme pharmacien à Aïn-M'Lila puis à l'hôpital civil de Constantine.

Parallèlement à sa carrière professionnelle, il s'engage dans la vie politique. Il est ainsi conseiller municipal d'Aïn-M'Lila de 1947 à 1953. Il n'est en revanche pas élu en avril 1948 à l'Assemblée algérienne, créée par la loi du 20 septembre 1947 portant statut organique de l'Algérie.

Devenu conseiller général de la troisième circonscription de Constantine, A. Bentchicou se présente aux premières élections législatives organisées sous la Ve République, en novembre 1958, quatre ans après le début de la guerre d'Algérie. Candidat dans la treizième circonscription, celle de Constantine, il conduit la « Liste républicaine de concorde et d'action sociale pour la promotion d'une fraternelle civilisation ». Cette liste se présente comme n'étant « l'expression, ni d'un Parti, ni d'un clan » mais issue « de la résolution d'hommes de bonne volonté qui s'inclinent, avant tout, devant toutes les victimes innocentes du terrorisme et qui mettront tout leur coeur au service de la restauration de la paix, afin que s'achève, dans les délais les plus rapides, ce drame stupide dans lequel est plongée l'Algérie depuis quatre ans1. » Cette liste défend plus particulièrement l'application du plan de Constantine : « Nous appuierons toute politique libérale qui, dans le cadre d'une Algérie indissolublement liée à la France, sera susceptible de rallier les masses musulmanes et européennes de ce pays [...] ». La liste sur laquelle se présente A. Bentchicou n'obtient cependant aucun élu, ne réunissant que 49 123 des 162 513 suffrages exprimés contre 57 283 voix pour la liste des Comités de salut public qui enlève les quatre sièges de député à pouvoir dans la circonscription.

Après ce revers, A. Bentchicou est élu conseiller municipal de Constantine en mars 1959. Puis il se porte candidat aux élections sénatoriales du 31 mai suivant dans la circonscription de Constantine, à la quatrième place sur la liste d'« Union pour la paix et le plan de Constantine » conduite par le sénateur sortant Chérif Benhabylès sur laquelle figure également Léopold Morel, député de Philippeville et directeur de La Dépêche de Constantine. Dans leur profession de foi, ces candidats disent vouloir avant tout « oeuvrer pour la paix » et « veiller sur la stricte et rapide application du Plan de Constantine », tout en affirmant leur « confiance en De Gaulle2. » Après avoir réuni 188 des 668 suffrages exprimés au premier tour, cette liste l'emporte au second avec 257 des 657 suffrages exprimés contre 216 voix pour la liste « d'Union départementale, économique et sociale », 170 voix pour celle de « l'Union des communautés et de l'UNR pour la concorde et la paix française » et 14 voix pour celle d'« Union pour la paix en Algérie ». A. Bentchicou est élu sénateur de Constantine, comme ses trois autres colistiers Chérif Benhabylès, Léopold Morel et Mohamed Lakhdari.

Au Palais du Luxembourg il s'inscrit d'abord, en juin 1959, au groupe de l'Union pour la nouvelle République (UNR), mais le quitte en octobre 1960, déclarant dans un communiqué que sa démission est due à d' « innombrables » raisons ayant « pour cause le mécontentement qui a d'ailleurs gagné de nombreux élus musulmans. » Il s'apparente dès lors au groupe de la Gauche démocratique jusqu'en juillet 1962. Il prend aussi part, en novembre 1960, à la constitution d'un Rassemblement démocratique algérien dont il devient secrétaire. Ce groupe, qui réunit des sénateurs musulmans algériens, défend la discussion simultanée des conditions du cessez-le-feu en Algérie et des garanties de l'autodétermination.

A. Bentchicou siège alternativement au sein des commissions sénatoriales des affaires sociales (juillet 1959 et octobre 1960-octobre 1961) et des affaires étrangères (juillet 1959-octobre 1960 et octobre 1961-juillet 1962). Il est également sénateur de la Communauté du 8 juillet 1959 au 16 mars 1961.

À la Haute Assemblée, il n'intervient pas en séance publique et ne dépose pas de proposition de loi ou de rapport. Il est en revanche nommé, en novembre 1959, membre de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi portant dérogation transitoire à certaines dispositions sur le recrutement et l'avancement des officiers des armées.

Il vote le 3 février 1960 en faveur de la loi autorisant le Gouvernement à prendre, en application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Puis, le 13 décembre suivant, il participe avec les autres sénateurs musulmans au dépôt d'une proposition de résolution tendant à la désignation d'une commission d'enquête chargée d'enquêter sur les événements survenus en Algérie du 9 au 12 décembre 1960 qui ont entraîné la mort de nombreux musulmans.

Son mandat de sénateur de Constantine prend fin le 4 juillet 1962, en application de l'ordonnance adoptée la veille à la suite de l'indépendance de l'Algérie.

Il s'éteint le 20 août 2004 à Paris, à l'âge de quatre-vingt-quatorze ans.

1 Profession de foi de la « Liste républicaine de concorde et d'action sociale pour la promotion d'une fraternelle civilisation » aux élections législatives des 23 et 30 novembre 1958.

2 Profession de foi de la « Liste d'Union pour la paix et le plan de Constantine »  aux élections sénatoriales du 31 mai 1959.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur ; tableau des élections.

Who's who in France (plusieurs éditions).

Elu le 31 mai 1959
Fin de mandat le 4 juillet 1962 (cessation de mandat (en application de l'ordonnance n°62-737 du 03-07-1962 consécutive à l'indépendance de l'Algérie))

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe de l'Union pour la Nouvelle République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Ahmed BENTCHICOU

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