Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès
État civil :
Né le 17 décembre 1889
Décédé le 17 octobre 1982
Profession :
Militaire (Général d'armée)
Département :

Travaux parlementaires

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

BETHOUART (Antoine-Marie)

Né le 17 décembre 1889 à Dôle (Jura)

Décédé le 17 octobre 1982 à Fréjus (Var)

Sénateur représentant les Français du Maroc de 1955 à 1958

Né dans le Jura en 1889, Antoine-Marie Béthouart est issu d'une vieille famille picarde originaire de Marquenterre. Son père était conservateur des hypothèques.

Après ses études secondaires à l'école Sainte-Geneviève à Versailles, il entre à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. Reçu en 1909, dans la même promotion qu'Alphonse Juin et Charles de Gaulle, il est sous-lieutenant, puis chef de section au 152e régiment d'infanterie dans les Vosges (1912). Commandant de compagnie au 158e régiment d'infanterie, il combat à sa tête durant la guerre de 1914-1918 qu'il fait toute entière sur le front français, en Alsace, à Verdun, dans la Somme et au Chemin des Dames. Il est blessé trois fois et trois fois cité à l'ordre du jour. Devenu commandant de bataillon, il est nommé, après l'armistice, au contrôle des administrations allemandes à Deux Ponts (Palatinat). Il est ensuite envoyé en mission dans l'armée finlandaise, à Viborg (1919-1920). A son retour, en 1920, il est admis à l'Ecole de guerre d'où il sort breveté d'état-major en 1922. Il et promu chef de bataillon en 1928. Après avoir commandé le 24e bataillon de chasseurs alpins à Ville franche, il est envoyé en mission en Yougoslavie, où il est nommé attaché militaire en 1934.

Promu colonel en décembre 1937, il prend, en avril 1938, le commandement de la 5e demi-brigade de chasseurs alpins à Chambéry, avec laquelle il combat, d'abord dans les Alpes, puis pendant l'hiver 1939-1940, dans le secteur de Bitche, sur la ligne Maginot. Il prend, en février 1940, le commandement de la brigade de haute montagne, qu'il constitue et équipe, en prévision d'opérations dans les pays scandinaves. Embarqué avec cette brigade pour la Norvège, en avril 1940, il est nommé général de brigade à titre temporaire, le 15 avril 1940, et organise le débarquement en force en Norvège.

Il prend, à Harstad, le commandement des troupes françaises du secteur de Narvick, ville qu'il enlève le 28 mai ; il parvient à repousser vers la frontière suédoise les dix bataillons du général allemand Dietl, permettant ainsi au corps expéditionnaire allié de reprendre la mer sans pertes et à l'insu de l'ennemi, quand la décision est brutalement prise par les franco-britanniques d'évacuer la Norvège.

Antoine Béthouart restera dans l'histoire comme le « vainqueur de Narvick », même si l'indécision des alliés en Norvège n'a pas permis de tirer bénéfice de cette victoire.

Déjà officier de la Légion d'honneur depuis 1930, le général Béthouart est fait, à l'issue de la campagne de Narvick, commandeur de la Légion d'honneur.

Rapatrié au Maroc, après l'armistice, il assure successivement le commandement de la subdivision de Rabat, la présidence de la commission française d'armistice au Maroc, puis le commandement de la division de Casablanca. Redevenu colonel après l'armistice, il avait été promu à nouveau général de brigade en avril 1941. Prévenu du débarquement allié du 8 novembre 1942, il tente de s'opposer aux consignes de résistance armée données par le gouvernement de Vichy. Il est de ce fait arrêté, emprisonné et traduit en cour martiale.

L'arrêt des hostilités permet sa libération, et, en décembre 1942, il est nommé chef de la mission militaire française à Washington, où il négocie avec le gouvernement américain les livraisons de matériel qui permettent le réarmement de l'armée française.

Il est promu général de division, en décembre 1942, et général de corps d'armée, en décembre 1943. Chef d'état-major de la Défense nationale, à Alger, il accompagne le général de Gaulle dans ses voyages à Rome, à Londres et à Bayeux, après le débarquement, puis à Washington et au Canada.

Nommé au commandement du 1er corps d'armée, en août 1944, il participe aux opérations de la 1re armée française. Chargé de l'attaque de la trouée de Belfort, le 14 novembre, il atteint le Rhin et Mulhouse, les 20 et 21 novembre. Il est cité à l'ordre de l'armée.

Repartant à l'attaque, le 20 janvier 1945, il opère une liaison le 5 février avec les éléments de la 1re armée venant du Nord et de Colmar. A la suite de ces opérations, il est élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'honneur.

Lancé dans la bataille d'Allemagne par le général de Lattre de Tassigny, il franchit le Rhin, le 16 avril 1945, traverse la Forêt Noire, et atteint le Danube le 21 avril. Il termine la campagne au col de l'Arlberg, en Autriche, le 6 mai 1945. La vigueur de son action en faveur de la France libre lui vaut le titre de Compagnon de la Libération.

Le 8 juillet 1945, le général Béthouart est nommé commandant en chef en Autriche, prenant à partir d'octobre 1946, le titre de Haut commissaire de la République française en Autriche. Il reste à ce poste jusqu'au 30 septembre 1950 et reçoit alors la médaille militaire. Il avait été promu général d'armée le 12 janvier 1949. Il quitte le service actif à son retour en France.

Sa carrière politique débute en 1955 avec son élection par l'Assemblée nationale, le 28 juin, comme sénateur représentant les citoyens français du Maroc. Il obtient alors 197 voix sur 311 suffrages exprimés.

Il s'inscrit au groupe MRP, et siège aux commissions de la défense et de la recherche scientifique.

L'organisation de la défense nationale est sa première préoccupation, comme en témoignent ses interventions de novembre 1955 dans la discussion en deuxième lecture du projet de loi portant organisation générale de la défense nationale et, le même jour, dans la discussion de sa proposition de résolution relative à la structure ministérielle de la défense nationale.

En 1956, il intervient sur l'organisation de la protection civile, et la politique algérienne du Gouvernement, puis sur l'expulsion de Français par le Gouvernement marocain, et les dépenses militaires. En 1957, il prend part aux débats sur les décrets portant réforme politique dans les territoires d'outre-mer et sur la proposition de résolution tendant à la réintégration dans la communauté nationale des Français expulsés du Proche-Orient. En avril, il prend part à la discussion de sa proposition de résolution (déposée en mars 1957) tendant à la diffusion de la presse et du livre français à l'étranger.

En juillet 1957, il intervient dans la discussion de la proposition de loi relative au relogement des Français expulsés d'Egypte, du Maroc et de Tunisie, et prend part, en qualité de rapporteur pour avis de la commission de la Défense nationale, à la discussion sur la Communauté économique européenne et la Communauté européenne de l'Energie atomique.

En décembre 1957, dans la discussion du projet de loi portant ouverture et annulation des crédits sur 1957, il soutient un amendement tendant à affecter au budget de la défense nationale le quart du produit des aliénations d'immeubles militaires.

Les 2 et 3 juin 1958, il vote pour les pleins pouvoirs et pour la révision constitutionnelle.

Son activité politique s'accompagne de la publication de nombreux articles, notamment dans le Figaro, et de plusieurs ouvrages, dont La bataille pour l'Autriche, Cinq années d'espérance, mémoires de la dernière guerre, Eugène de Savoie et Metternich et l'Europe.

Ve République

BÉTHOUART (Antoine)

Né le 17 décembre 1889 à Dôle (Jura)

Décédé le 17 octobre 1982 à Fréjus (Var)

Sénateur représentant les Français du Maroc de 1955 à 1958

Sénateur représentant les Français établis hors de France de 1959 à 1971

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome II, pp. 358-360)

Représentant les Français du Maroc depuis 1955, le général d'armée Antoine Béthouart est élu le 5 mai 1959 sénateur représentant les Français établis hors de France, au troisième tour de scrutin, dans la section Afrique. Il s'inscrit au groupe des Républicains populaires, qui devient en 1968 l'Union centriste des démocrates de progrès (UCDP). Il est également élu au sein du Sénat de la Communauté du 8 juillet 1959 au 6 mars 1961.

Nommé membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées en mai 1959, le général Béthouart y demeure sans interruption jusqu'en 1971. Il en devient secrétaire à partir d'avril 1966.

En 1959, il prend part à la discussion des projets de loi sur l'accession des salariés français de Tunisie et du Maroc au régime de l'assurance volontaire pour la vieillesse, et sur les dommages subis au Maroc par des Français. Il intervient également sur la loi de finances pour 1960 concernant les dépenses des services militaires, les affaires étrangères et la marine marchande. En octobre 1959, il participe au débat sur des questions orales sur la politique conduite en Algérie par le Gouvernement. Il vote pour la loi qui autorise ce dernier à y prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre (1960).

En 1961, il prend part à la discussion sur l'aide aux rapatriés d'Afrique du Nord. Il est ensuite nommé membre suppléant de la commission mixte paritaire sur le projet de loi relatif à l'accueil et à la réinstallation des Français d'outre-mer, cause qu'il ne cesse de plaider tout au long de sa présence au Palais du Luxembourg.

Le 4 octobre 1962, le général Béthouart est réélu sénateur représentant les Français établis hors de France, pour la section Afrique, avec 80 voix sur 81 suffrages exprimés.

A partir de novembre 1963, et jusqu'à la fin de son mandat en 1971, il est rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères sur le projet de loi de finances pour les crédits du ministère des Affaires étrangères. A ce titre, il fait des observations sur de nombreux sujets : la coopération technique, la situation des ressortissants français à l'étranger (1963), l'aide aux personnes âgées vivant au Maroc et en Tunisie, l'indemnisation des agriculteurs spoliés au Maroc (1964), les rapatriés, la politique française du livre à l'étranger, la nécessité d'accroître les crédits du ministère des Affaires étrangères (1966), les crédits d'aide militaire aux pays d'Afrique du Nord, le personnel et les postes diplomatiques (1967), les crédits pour l'action culturelle, le fonctionnement du Conseil supérieur des Français de l'étranger (dont il est membre), l'affectation des appelés du contingent (1969), l'Alliance française, l'aide militaire apportée à l'Algérie et la situation du Cambodge (1970).

Vice-président de la délégation française à la conférence des parlementaires de l'OTAN en 1965 et en 1968, Antoine Béthouart intervient au Sénat en séance publique, en 1966 et en 1967, sur la question des relations entre la France et l'Alliance atlantique. S'intéressant aussi aux réformes de l'armée française, il participe aux discussions des lois sur le service national en 1965, sur le service de santé des armées en 1968 et, en 1970, sur la loi de programme relative aux équipements militaires pour la période 1971-1975.

Il continue par ailleurs de défendre la cause des Français rapatriés. Il est ainsi nommé en juin 1970 membre de la commission spéciale chargée de l'examen du projet de loi relatif à leur indemnisation. Il est du reste membre du Mouvement d'entraide et de solidarité pour les Français d'outre-mer, fondé en 1962.

Son travail parlementaire porte également sur d'autres sujets. En 1963, il participe à la discussion sur le projet de loi relatif à l'inscription sur la liste électorale et au vote par procuration. En 1965, il intervient sur l'imposition des entreprises des revenus de capitaux mobiliers et, en 1966, sur les conditions d'octroi de la carte sociale d'économiquement faible. En 1969, préoccupé par les atteintes portées à la nature par « le développement industriel et urbain de la civilisation moderne », Antoine Béthouart pose une question au ministre chargé du Plan et de l'aménagement du territoire sur la mise en valeur des parcs nationaux. Favorable à l'amélioration de la condition féminine, il vote en faveur de la loi réformant les régimes matrimoniaux en 1965 et de la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en 1967.

Il ne sollicite pas le renouvellement de son mandat de sénateur lors de l'élection du 22 juin 1971 et est remplacé par Pierre Croze. Le général Béthouart quitte ainsi la vie parlementaire le 1er octobre 1971 après seize années de mandats ininterrompus.

Se retirant de la vie publique, il se consacre à l'écriture. Auteur de La Bataille pour l'Autriche (1966) et de Cinq années d'espérance (1968), il publie le dernier volume de ses mémoires, Des hécatombes glorieuses aux désastres, en 1972. Par la suite, il fait paraître deux ouvrages historiques, Le Prince Eugène de Savoie (1975), qui reçoit le Prix des Ambassadeurs en 1976, et Metternich et l'Europe (1978).

Titulaire des plus hautes distinctions des pays alliés de la Seconde Guerre mondiale, il a présidé la Fédération européenne des anciens combattants et a été nommé président d'honneur du groupe parlementaire des amitiés atlantiques. Il était Grand-Croix de la Légion d'honneur.

Elu le 5 mai 1959
Réélu le 4 octobre 1962
Fin de mandat le 1er octobre 1971 (ne se représente pas)

Secrétaire de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Antoine BETHOUART

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