Appartenance politique :
Membre de la Réunion administrative des Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe
État civil :
Né le 23 avril 1908
Décédé le 29 mai 1995
Profession :
Chef d'entreprise
Département :
Landes
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

BOUNEAU (Pierre)

Né le 23 avril 1908 à Barsac (Gironde)

Décédé le 29 mai 1995 à Grenade-sur-l'Adour (Landes)

Sénateur des Landes de 1965 à 1983

Né le 23 avril 1908 à Barsac, en Gironde, Pierre Bouneau a vécu son enfance dans le petit village landais d'Arengosse où son père était pharmacien. À l'issue de ses études secondaires à l'institut catholique Grand Lebrun à Bordeaux, il obtient le baccalauréat puis retourne dans les Landes pour effectuer son service militaire au régiment de tirailleurs sénégalais à Mont-de-Marsan. Au début des années 1930, il reprend, sur la commune landaise de Grenade, un négoce en matériaux de construction qu'il transmettra à ses fils dans les années 1960.

En 1939, il est mobilisé dans l'aéronautique militaire. Il rejoint, après la défaite, le réseau de renseignement de la Confrérie Notre-Dame du colonel Rémy. Pilote à l'escadrille Carnot, il participe en 1944 à plusieurs opérations sur le front du Médoc. Son courage lui vaut, dans l'ordre chronologique, les distinctions suivantes : médaille de la Résistance, Croix de guerre 1939-1945 et Médaille militaire. Promu en 1985 chevalier de la Légion d'honneur, il est décoré par l'abbé Tauzière, ancien vicaire à Grenade, déporté à Dachau pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sitôt la fin de la guerre, il est élu maire de Grenade, et son mandat est renouvelé sans interruption de 1945 à 1977. Le 7 octobre 1951, il devient conseiller général du canton de Grenade. Réélu confortablement à quatre reprises, il conserve son siège jusqu'à son retrait volontaire en 1982. Il est élu vice-président du Conseil général des Landes entre 1964 et 1967 et préside la commission des bâtiments départementaux jusqu'en 1978.

Son assise locale bien établie le prédispose à de plus hautes responsabilités. D'opinion modérée, il rejoint en 1952 la nouvelle fédération départementale du RGR, située au centre droit de l'échiquier landais, et place son action politique sous l'égide d'Antoine Pinay. Lors des élections législatives de 1956, il figure, avec l'étiquette Indépendant, en deuxième position sur la liste conduite par le député-maire RGR de Mont-de-Marsan, Robert Besson, mais il est battu. Candidat malheureux à l'élection sénatoriale du 26 avril 1959, il se représente en 1965. Seul candidat modéré, il l'emporte au second tour à la faveur des voix gaullistes et en tirant profit des dissensions internes de la SFIO dont les candidats ne parviennent à sauver qu'un seul des deux sièges à pourvoir.

Inscrit au groupe du Centre républicain d'action rurale et sociale (CRARS) devenu groupe des Républicains indépendants d'action sociale (RIAS) en 1971, il n'hésite pas à prendre fréquemment ses distances avec la majorité. Le 26 octobre 1972, il fait ainsi, au nom des Républicains indépendants, une intervention remarquée sur la politique générale du Gouvernement qu'il accuse de se désengager du financement des collectivités locales, contraignant celles-ci à augmenter les impôts locaux. C'est cette raison qui l'a conduit quelques mois plus tôt à voter contre le projet de loi portant création et organisation des régions. Européen convaincu - membre du conseil parlementaire du Mouvement européen en 1975 - il interpelle également le Premier ministre, Pierre Messmer, sur les choix du Gouvernement à l'égard du projet politique européen.

Candidat à sa propre succession aux élections sénatoriales de septembre 1974, il se range sous la bannière de la nouvelle majorité présidentielle conduite par Valéry Giscard d'Estaing. Il est réélu sur un programme « d'action libérale et sociale et de défense des collectivités locales ». S'il se prononce en faveur de l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans (loi du 5 juillet 1974), il n'en reste pas moins hostile à certains textes législatifs phares du septennat, pourtant destinés à réformer la société française, mais qui heurtent ses convictions. Il prend ainsi position contre la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse, après avoir déjà marqué, en 1967, son désaccord avec la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances. De même, il préfère s'abstenir lors du vote de la loi de 1975 simplifiant la procédure de divorce et dépénalisant l'adultère. Homme d'ordre, profondément conservateur, il valide en revanche la loi du 2 février 1981 relative à la sécurité des personnes et s'oppose, après la victoire de la gauche, à l'abolition de la peine de mort.

À cette date, il s'est détaché de toute appartenance partisane et ne figure plus sur la liste d'aucun groupe jusqu'à la fin de son mandat sénatorial, en 1983.

Durant ses dix-huit années de présence au Sénat, Pierre Bouneau siège dans différentes commissions permanentes : d'abord celle des affaires sociales de 1965 à 1970, puis de nouveau entre 1980 et 1983, celle des affaires économiques et du Plan de 1970 à 1974, celles des lois, du suffrage universel, de la réglementation et de l'administration générale de 1974 à 1980, et enfin celle des affaires culturelles dont il est désigné secrétaire entre 1977 et 1981. Il s'attache d'autre part dans son activité parlementaire à améliorer la situation des anciens combattants, en particulier ceux d'Afrique du Nord, dont il défend les intérêts dès son entrée dans l'hémicycle. Président cantonal de l'Union française des anciens combattants, il démontre à plusieurs reprises sa fidélité à leur action et son soutien à leurs revendications. Sa première intervention à la tribune, le 9 novembre 1965, vise à obtenir la reconnaissance de la qualité de combattant à ceux qui ont servi en Algérie, une répartition plus équitable de la retraite du combattant et le maintien de l'Office national des anciens combattants (ONAC) dont l'existence est menacée. La loi du 9 décembre 1974, qui accorde la qualité de combattant aux personnes ayant participé aux opérations en Afrique du Nord entre 1952 et 1962, lui donne ainsi satisfaction. Il dépose toutefois trois nouvelles propositions de loi entre 1979 et 1981 pour demander un assouplissement des critères d'attribution de la carte de combattant et une augmentation des pensions d'invalidité.

L'autre grand volet de son activité parlementaire concerne les questions en relation plus spécifique avec le département des Landes. Membre du groupe d'études sénatorial pour l'aménagement rural, présidé par le sénateur girondin Jacques Boyer-Andrivet, il intervient sur la politique de soutien de l'État au travail du gemmage, l'indemnisation des agriculteurs frappés par des calamités, la lutte contre la pollution. Il se fait aussi le porte-parole des inquiétudes sur la désertification des cantons ruraux. Ardent défenseur des chasses traditionnelles, loisir qu'il pratique à titre personnel, il réclame, lors de la séance du 7 décembre 1973, la régionalisation de la réglementation cynégétique. Il agit enfin avec succès auprès du ministère des Finances pour obtenir, au profit de la course landaise, la suppression de la TVA et son remplacement par une taxe sur les spectacles. La mise en oeuvre de cette mesure, très attendue de nombreuses communes et comités des fêtes landais, est confirmée en 1976 par la direction départementale des Impôts.

À partir de 1983, Pierre Bouneau se retire définitivement de la vie publique et n'intervient plus dans le débat public. Il décède le 29 mai 1995, à l'âge de 87 ans.

Elu le 26 septembre 1965
Réélu le 22 septembre 1974
Fin de mandat le 2 octobre 1983 (ne se représente pas)

Secrétaire de la commission des affaires culturelles

Membre de la commission des affaires sociales
Membre de la Réunion administrative des Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Pierre BOUNEAU

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