Appartenance politique :
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
État civil :
Né le 15 août 1898
Décédé le 22 décembre 1980
Profession :
Directeur de cinéma
Département :
Isère

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

DUFEU (Jean-Baptiste)

Né le 15 août 1898 à Péage-de-Roussillon (Isère)

Décédé le 22 décembre 1980 à Péage-de-Roussillon

Sénateur de l'Isère de 1955 à 1958

Jean-Baptiste Dufeu est titulaire du seul brevet élémentaire lorsqu'il entre dans la vie active; il exerce alors diverses professions commerciales dans sa ville natale, puis acquiert le cinéma «Rex» et se consacre avec beaucoup d'intérêt à sa gestion. Il avait brillamment combattu durant le premier conflit mondial, qu'il termine avec deux blessures, et la Croix de guerre.

Militant actif du parti radical-socialiste, il est élu conseiller municipal de Péage-de-Roussillon en 1935. Le gouvernement de Vichy substitue, en 1942, une commission administrative à ce conseil élu, alors que Jean-Baptiste Dufeu avait été suspendu dès le mois d'avril 1941, du fait de ses sympathies pour la Résistance. Il milite activement, en effet, au sein des Mouvements Unis de Résistance.

En 1944, le comité local de Libération le nomme conseiller municipal, puis lui confie la mairie où il est confirmé par les élections d'avril 1945. En septembre suivant, il accède au conseil général de l'Isère, où il sera constamment réélu jusqu'à sa décision de retrait, en 1967.

Pour soutenir la liste constituée par le RGR aux élections, dans l'Isère, à la seconde Assemblée nationale Constituante, il y figure en dernier rang, sans que cette liste n'ait d'élu.

Aux législatives du 10 novembre 1946, il occupe l'avant-dernière place de la liste RGR, qui remporte cette fois un des sept sièges à pourvoir.

Jean-Baptiste Dufeu préside alors la section cantonale du parti radical-socialiste puis, en mars 1948, accède à la commission exécutive de la fédération radicale-socialiste de l'arrondissement de Vienne.

Dans le même temps, il s'attache à moderniser sa commune, et met en place un syndicat intercantonal d'électrification. Désireux d'accéder à un mandat national, il est candidat, en deuxième position, sur la liste présentée par le parti radical aux législatives du 17 juin 1951 qui n'obtient, cette fois encore, qu'un seul élu. Il se consacre alors au conseil général de l'Isère, dont il est secrétaire et membre de la commission du budget.

Il siège également au conseil départemental d'administration des HLM, et au comité départemental de l'habitat rural.

Lors des élections dans l'Isère du 19 juin 1955 au Conseil de la République, il figure en deuxième position, après Jean Berthoin, sur la liste du Parti républicain radical et radical-socialiste, qui remporte au second tour deux des trois sièges à pourvoir, lui-même recueillant alors 615 voix sur 1 517 suffrages exprimés.

Au sein de cette assemblée, il siège à la Commission de la reconstruction, puis à celle de l'éducation nationale, dont il devient vice-président en octobre 1956, jusqu'en 1958. Le 2 juin 1958, il vote en faveur des pleins pouvoirs et, le 3, pour la révision constitutionnelle.

Il est ensuite facilement réélu lors du scrutin sénatorial du 26 avril 1959.

Ve République

DUFEU (Jean-Baptiste)

Né le 15 août 1898 à Péage-de-Roussillon (Isère)

Décédé le 22 décembre 1980 à Péage-de-Roussillon (Isère)

Sénateur de l'Isère de 1955 à 1974

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome III, p. 411)

Représentant l'Isère au Palais du Luxembourg depuis juin 1955, Jean-Baptiste Dufeu sollicite le renouvellement de son mandat lors des premières élections sénatoriales organisées sous la Ve République, le 26 avril 1959. Radical-socialiste, il figure sur une liste qui rassemble les trois sénateurs isérois sortants conduite par le ministre de l'intérieur Jean Berthoin, lui aussi radical. Ayant recueilli 870 voix sur 1 675 suffrages exprimés, Jean-Baptiste Dufeu est réélu dès le premier tour de scrutin, tout comme Jean Berthoin et le socialiste Paul Mistral avec respectivement 975 et 889 voix.

Il se présente de nouveau lors du scrutin sénatorial du 26 septembre 1965, toujours sur une liste d'Entente et de solidarité républicaine des sénateurs de l'Isère. Avec 932 voix sur 1 877 suffrages exprimés, il lui manque seulement 7 voix pour être reconduit dès le premier tour, tandis que ses colistiers Jean Berthoin et Paul Mistral retrouvent d'emblée leur siège. Jean-Baptiste Dufeu est en revanche triomphalement réélu au second tour de scrutin en raison du désistement de l'ensemble des candidats en sa faveur, au nom de la nécessité d'assurer une représentation sénatoriale au Bas-Dauphiné dont il est issu : il obtient 1 484 voix sur 1 539 suffrages exprimés.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique. Il siège au sein de la commission des affaires étrangères de 1959 à 1960 et de 1968 à 1972, de la commission des affaires économiques de 1960 à 1962 et de 1972 à 1973, et de celle des affaires sociales de 1962 à 1968 et de 1973 à 1974. Au cours de son mandat, il exerce d'importantes responsabilités au sein de la Haute assemblée. Il est tout d'abord nommé secrétaire du Sénat en octobre 1959. Puis il en est élu questeur en octobre 1965. Il assume cette seconde charge jusqu'en octobre 1968.

Jean-Baptiste Dufeu se montre discret en séance publique. Il n'intervient qu'une seule fois, en novembre 1964, à l'occasion de la discussion du budget de l'agriculture. Jugeant légitimes les « lourdes inquiétudes du monde de la terre », il fait alors part de son opposition et de celle du groupe de la Gauche démocratique envers la politique agricole conduite par le gouvernement de Georges Pompidou. Il estime notamment que le refus de procéder à un ajustement des prix agricoles à la production pénalise les agriculteurs français et ne permet pas de donner à « la vie rurale [...] la place qui doit lui revenir ».

Au cours de ses mandats, il se prononce pour la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie, texte soumis à l'examen des parlementaires à la suite de la semaine des barricades qui a embrasé Alger du 24 janvier au 1er février 1960. Par la suite, il vote en faveur de plusieurs grandes réformes de société : la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en 1965, la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en 1967 et la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974. Il se prononce de même pour la loi portant création et organisation des régions en 1972 et pour la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973.

Outre son activité sénatoriale, Jean-Baptiste Dufeu consacre une grande partie de son temps à ses mandats électifs en Isère, où il est très bien implanté. Maire de Péage-de-Roussillon depuis la libération de la commune en 1944, il est constamment reconduit dans ces fonctions à l'issue de chaque scrutin municipal, le dernier en date étant celui de mars 1971. Il s'emploie notamment à moderniser les équipements scolaires de cette petite cité située près du Rhône. Jean-Baptiste Dufeu est en outre conseiller général du canton de Péage-de-Roussillon depuis septembre 1945. Il exerce la vice-présidence du Conseil général de l'Isère de 1958 à 1967. Il décide toutefois de ne pas se représenter lors des élections cantonales des 24 septembre et 1er octobre 1967. En tant que sénateur du Rhône, il est également membre du Conseil régional de Rhône-Alpes, lorsque celui-ci est installé, en 1973.

A ces mandats locaux s'ajoutent diverses responsabilités, parmi lesquelles la présidence du syndicat d'électricité de Roussillon, Vienne-Sud et Beaurepaire, celle du syndicat intercommunal des eaux Roussillon-Péage et celle du syndicat intercommunal d'assainissement de Péage-de-Roussillon et Roussillon.

Son état de santé se dégrade cependant peu à peu, ce qui le contraint dans un premier temps à espacer ses séjours au Palais du Luxembourg. Par la suite, il renonce à solliciter le renouvellement de son mandat sénatorial auprès des grands électeurs isérois lors du scrutin du 22 septembre 1974. Jean-Baptiste Dufeu aura ainsi siégé au Sénat durant un peu plus de dix-neuf années. Pour la même raison, il se voit ensuite dans l'obligation d'abandonner sa charge de premier magistrat de Péage-de-Roussillon en 1975.

Chevalier de la Légion d'honneur et officier d'Académie, il s'éteint à l'âge de quatre-vingt-deux ans, à Péage-de-Roussillon, cité qui l'a vu naître, dans laquelle il n'a pas cessé de résider et qu'il a administrée pendant trente et un ans.

Elu le 26 avril 1959
Réélu le 26 septembre 1965
Fin de mandat le 1er octobre 1974 (ne se représente pas)

Questeur du Sénat
Secrétaire du Sénat

Membre de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jean-Baptiste DUFEU

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr