Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 25 novembre 1896
Décédé le 19 décembre 1985
Profession :
Ingenieur Général du Génie Rural
Département :
Seine-et-Marne
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

LALLOY (Maurice)

Né le 25 novembre 1896 à Fumay (Ardennes)

Décédé le 19 décembre 1985 à Paris (Seine)

Sénateur de la Seine-et-Marne de 1959 à 1977

Né en 1896 dans les Ardennes, fils d'un instituteur et petit-fils d'artisans ruraux, Maurice Lalloy est issu d'un milieu paysan très modeste. Il est formé à l'école de la République et réussit son baccalauréat. Mobilisé en avril 1915 comme fantassin de 2e classe, il combat sur la cote 304 dans la Somme, au chemin des Dames puis sur la cote du Poivre où il est blessé. Démobilisé en 1919, il reste encore six mois sous les drapeaux en Pologne où il aide le gouvernement de Varsovie à résister à l'armée rouge avec le corps expéditionnaire du jeune capitaine de Gaulle. De retour en France, il réussit à 23 ans le concours d'entrée dans le Génie rural et entre dans l'administration des Eaux et Forêts. Affecté début 1924 dans la Seine-et-Marne en qualité d'ingénieur du Génie rural, il y reste 34 ans et finit ingénieur en chef. Il contribue à équiper ce département qu'il connaît parfaitement en eau potable, électricité et drainages. Il participe durant la guerre aux activités de la Résistance dont il porte plus tard la carte de Combattant volontaire. Le ministre de l'Agriculture, Roger Houdet, le prend comme conseiller technique à son cabinet de juin 1953 à février 1955. Il quitte la Seine-et-Marne en 1959 quand il est nommé ingénieur général mais conserve ses fonctions de maire de Nanteau-sur-Lunain (après avoir été élu conseiller municipal en mars 1959 sans avoir fait personnellement acte de candidature). Cet expert des questions d'aménagement hydraulique rédige plusieurs articles avant et après la dernière guerre, dans la revue Le Génie rural. Caractéristique sans doute assez rare chez les ingénieurs du Génie rural, Maurice Lalloy jouit de talents reconnus de sourcier et fait creuser de nombreux puits dans les communes de son département après avoir prospecté lui-même le terrain !

Maurice Lalloy se présente aux élections sénatoriales du 26 avril 1959. Refusant dans sa profession de foi « tout esprit de parti », il est « candidat isolé » d'Action républicaine et de Progrès social. Il est élu au deuxième tour par 509 voix sur 1 302 suffrages exprimés. Il rejoint tout naturellement la commission des affaires économiques et du plan, où il se caractérise vite par une intense activité. Ses interventions et avis restent toujours très techniques, portant sur l'équipement et les investissements agricoles, le remembrement des propriétés rurales, les travaux d'infrastructure de drainage des terres humides, les canalisations d'eau ou d'assainissement. Ces dernières questions retiennent tout particulièrement son attention. Représentant du Sénat au sein du Conseil supérieur de l'hydraulique depuis 1965, vice-président du comité national de la protection de l'eau depuis 1966 et président du comité de bassin Seine-Normandie depuis 1967, il s'engage pour l'amélioration de la qualité des eaux, notamment de la Seine et de la Marne. Il est le rapporteur au Sénat de la loi du 19 décembre 1964 sur le régime et la répartition des eaux et leur protection contre la pollution, connue sous le nom de « loi Lalloy », tant elle doit à la rédaction de Maurice Lalloy lui-même. Cette loi inspirera par la suite les législateurs de nombreux autres pays.

Maurice Lalloy s'impose également sur des sujets moins techniques, participant à la commission spéciale sur la réorganisation de la région parisienne (à partir de juin 1964), et prenant régulièrement part à la discussion des projets de loi de finances.

Brillamment réélu le 22 septembre 1968, et rattaché au groupe de l'Union des démocrates pour la République (UDR) puis au Rassemblement pour la République (RPR) en décembre 1976, il continue de siéger à la commission des affaires économiques et du Plan, où il s'intéresse toujours prioritairement aux questions relatives à l'agriculture, au monde rural (modification du code rural en 1968, organisation interprofessionnelle agricole en 1975) et à la protection de l'environnement (pollution de la Durance après un incident survenu à l'usine Péchiney à Saint-Auban en 1970, répression de la pollution maritime en 1976, contrôle des produits chimiques en 1977). Mais il fait aussi bénéficier le Sénat de ses compétences sur des sujets aussi techniques que la réglementation minière en Nouvelle-Calédonie (1968), la gestion des abattoirs de La Villette (1970), l'aide au logement (1976) ou le code minier (1977). Il intervient lors de la discussion du projet de loi d'orientation de l'enseignement supérieur en 1968.

Maurice Lalloy vote la loi du 4 février 1960 autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat et à la pacification de l'Algérie. Il est également favorable à la loi du 13 juillet 1965 portant réforme des régimes matrimoniaux. Il s'abstient en revanche lors du vote de la loi Neuwirth du 28 décembre 1967 relative à la régulation des naissances. Il soutient la loi du 5 juillet 1972 portant création et organisation des régions, comme la loi Royer, du 27 décembre 1973, d'orientation du commerce et de l'artisanat. Maurice Lalloy approuve la loi du 5 juillet 1974 fixant à 18 ans l'âge de la majorité, la loi Veil du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) et la loi du 11 juillet 1975 portant réforme du divorce.

Après deux mandats sénatoriaux, soit 18 ans de vie parlementaire, Maurice Lalloy se retire de la vie publique en 1977. Il fréquente alors à Montmartre le monde des arts, pour lequel il a toujours manifesté un vif intérêt. La dernière cérémonie officielle à laquelle il assiste est organisée en son honneur au ministère de l'Environnement le 25 avril 1979. Michel d'Ornano lui remet les insignes de commandeur dans l'ordre national de la Légion d'honneur, couronnement d'une carrière dévouée au service de la campagne française et des communes rurales. Le ministre le félicite d'avoir été un pionnier dans les domaines de l'environnement et de l'écologie.

Maurice Lalloy meurt dans l'anonymat le 19 décembre 1985, après avoir légué tous ses biens aux Petites soeurs des pauvres. Il était titulaire de la Croix de guerre 1914-1918, de la cravate de commandeur du Mérite agricole, de la rosette d'officier de la Santé publique et de celle d'officier des Palmes académiques.

Elu le 26 avril 1959
Réélu le 22 septembre 1968
Fin de mandat le 2 octobre 1977 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Maurice LALLOY

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