Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès
État civil :
Né le 5 octobre 1907
Décédé le 30 janvier 1983
Profession :
Directeur Commercial
Département :
Morbihan
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

LE MONTAGNER (Louis, François)

Né le 5 octobre 1907 à Guidel (Morbihan)

Décédé le 30 janvier 1983 à Rennes (Ille-et-Vilaine)

Député du Morbihan de 1958 à 1962

Sénateur du Morbihan de 1974 à 1983

Louis Le Montagner grandit dans une famille d'exploitants agricoles du Morbihan. Sa scolarité primaire et secondaire se déroule dans l'enseignement privé. Il étudie à Angers, l'Université catholique, puis à l'Ecole supérieure de commerce et d'industrie. Il travaille ensuite dans l'industrie du médicament ; il est délégué départemental de l'Office commercial pharmaceutique à Lorient au moment où éclate la Seconde guerre mondiale. Les élections municipales de 1945 lui permettent de devenir conseiller municipal de Guidel avec près de 98% des suffrages exprimés, puis d'être élu maire. Son goût de l'action trouve à se déployer dans l'exercice de ces fonctions. Il conduit en effet à Guidel une triple oeuvre de reconstruction (la commune était détruite à 70% à la Libération), d'équipement (électrification, adduction d'eau) et de développement économique (il dote la petite ville d'un port autonome de plaisance et y attire un centre de vacances familial). Le canton de Pont-Scorff, où la gauche est pourtant solidement implantée, l'envoie siéger au Conseil général du Morbihan en 1955. Louis Le Montagner figure en 3e position sur la liste d'« Union des indépendants et paysans et des républicains nationaux » conduite par le sortant Raymond Marcellin aux législatives du 2 janvier 1956, mais il n'est pas élu.

Aux élections législatives de 1958, investi pour le Centre national des indépendants et paysans (CNI), il se présente dans la 5e circonscription du Morbihan, qui comprend une partie de la ville de Lorient. Le maire socialiste de cette commune, Jean Le Coutaller, arrive en tête le 23 novembre 1958 avec 26,4% des voix, devant Louis Le Montagner (22,4%). Celui-ci l'emporte pourtant au second tour dans une triangulaire. Il bénéficie du maintien du communiste Roger Le Hyaric, dans un contexte où les voix de gauche sont majoritaires (51,6%). A l'Assemblée nationale, il est membre du groupe des Indépendants et paysans d'action sociale (IPAS) et n'intervient dans les débats que lorsqu'il est question des pensions de retraite. Il s'éloigne progressivement de la majorité, s'abstient volontairement lors du scrutin sur le programme du gouvernement Pompidou (27 avril 1962) et vote la motion de censure du 4 octobre 1962. Ce choix, mal compris par une partie des électeurs modérés, lui vaut d'être devancé au premier tour des législatives de 1962 par le gaulliste Maurice Bardet, déjà candidat en 1958. Louis Le Montagner se retire à la veille du deuxième tour.

Il devient vice-président du Conseil général du Morbihan en 1964. En mars 1967, il se présente à nouveau aux élections législatives dans la 5e circonscription du Morbihan, sous l'étiquette cette fois du Centre démocrate. Il défie le ministre des Armées Pierre Messmer, « parachuté » en Bretagne, obtient un résultat très honorable au premier tour (16,4%) mais n'est pas présent au second. Aux élections cantonales de septembre 1967, Louis Le Montagner est vaincu dans son canton de Pont-Scorff par un candidat communiste. Il est élu président de l'Association des maires du Morbihan en 1971.

C'est en candidat isolé, se réclamant du centrisme, que Louis Le Montagner se présente aux élections sénatoriales du 22 septembre 1974. Largement devancé par Raymond Marcellin (747 suffrages) et Joseph Yvon (573 voix), il obtient toutefois 406 voix sur 1 369 au premier tour, soit 4 de plus qu'un autre sortant, le gaulliste Victor Golvan. Après le retrait de ce dernier, Louis Le Montagner est élu sénateur du Morbihan grâce au soutien de 854 grands électeurs sur 1 348.

Il s'inscrit au groupe de l'Union centriste des démocrates de progrès (UCDP) au Sénat et en devient le vice-président en 1977. Il siège à la commission des affaires économiques et du Plan d'octobre 1974 à décembre 1975. A cette date, il rejoint la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, que président successivement les centristes André Colin et Jean Lecanuet. Louis Le Montagner privilégie le travail en commission permanente ou en formations restreintes aux interventions en séance publique. Vice-président du groupe sénatorial d'étude des problèmes du tourisme et des loisirs à partir de 1979, il occupe également des fonctions analogues dans plusieurs groupes d'amitié : France-Corée du Sud dès 1976, France-RFA, France-Autriche, France-Egypte, France-Afrique du Sud et France-Arabie Saoudite à partir de 1980. Il est en outre secrétaire du groupe d'amitié France-Roumanie en 1980.

Louis Le Montagner est surtout considéré au Sénat comme un spécialiste de la politique du tourisme au Sénat. Il insiste sur l'intérêt du camping-caravaning pour le tourisme français à l'occasion d'une question orale qui reçoit une réponse en décembre 1975, ou plaide en faveur du développement des chèques-vacances pour les salariés (question orale posée le 9 novembre 1976). C'est donc au tourisme populaire qu'il consacre l'essentiel de son attention. Le sénateur du Morbihan souhaite en effet que les inégalités dans l'accès aux loisirs et plus spécialement aux vacances soient réduites grâce à une politique volontariste de l'Etat (question orale posée le 3 octobre 1977). C'est en libéral, attaché au bon fonctionnement d'une justice qu'il conçoit comme un contre-pouvoir indispensable, que Louis Le Montagner participe au débat sur le budget de la Justice pour 1978. Il en regrette à cette occasion l'insuffisance (26 novembre 1977). Le 19 décembre 1974, le maire de Guidel approuve la loi sur l'interruption volontaire de grossesse du 17 janvier 1975, comme la création du divorce par consentement mutuel (18 juin 1975). Il se prononce en faveur de la loi « sécurité et liberté » (19 décembre 1980) et est favorable à l'abolition de la peine de mort le 30 septembre 1981. Il soutient enfin la loi de décentralisation préparée par le ministre de l'Intérieur Gaston Defferre, mais dans sa version modifiée par le Sénat (26 janvier 1982).

Louis Le Montagner meurt à Rennes, à l'âge de 75 ans. Le président du Sénat Alain Poher rend hommage à cet « homme tranquille, dissimulant mal une grande passion au service des autres et une ténacité à laquelle il était difficile de résister tant elle était persuasive » lors de la séance du 13 avril 1983. Louis Le Montagner était chevalier de la Légion d'honneur.

Elu le 22 septembre 1974
Fin de mandat le 30 janvier 1983 (décédé)

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Louis LE MONTAGNER

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr