Appartenance politique :
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
État civil :
Né le 29 août 1913
Décédé le 16 février 1976
Profession :
Maître des Requêtes au Conseil d'Etat
Département :
Paris
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

LEGARET (Jean, Maurice, Augustin)

Né le 29 août 1913 à Ambert (Puy-de-Dôme)

Décédé le 16 février 1976 à Paris

Député de la Seine de 1952 à 1955 et de 1958 à 1962

Sénateur de Paris de 1968 à 1976

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, p. 142-143)

En novembre 1958, Jean Legaret est élu député dans la 1ère circonscription de la Seine contre le candidat de l'Union pour la nouvelle République (UNR), Philippe Barrès. Membre du groupe des Indépendants et paysans d'action sociale à l'Assemblée nationale, il reproche au pouvoir gaulliste de trahir ses engagements vis-à-vis de l'Algérie. Il se fait en outre l'avocat d'une lecture « parlementaire » de la Constitution de la Ve République, à rebours de l'interprétation du général de Gaulle. Membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, il en démissionne en mai 1960 pour rejoindre la commission des lois. Les prises de positions de l'élu parisien le situent rapidement dans l'opposition au gouvernement Debré. Il dénonce notamment en séance publique le danger d'une « omnipotence » de l'exécutif (26 mai 1959), puis s'émeut du « glissement vers le pouvoir personnel » (7 décembre 1960). Favorable à la motion de censure du 4 octobre 1962, il est battu par le gaulliste Pierre-Charles Krieg aux législatives de novembre 1962. Quoique président sortant du Conseil de Paris, il perd son siège d'élu à l'Assemblée municipale en 1965. Candidat du Centre démocrate aux élections législatives de mars 1967 dans la 1ère circonscription de Paris, Jean Legaret rassemble 22,7% des suffrages exprimés et se retire après le premier tour de scrutin.

L'ancien parlementaire occupe d'importantes responsabilités au sein du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) dans les années 1960 et anime le club des Prouvaires, qu'il a fondé en 1956. Le 22 septembre 1968, il est élu sénateur de Paris sur une liste « d'Action démocratique et de progrès social ». Au Sénat, il s'inscrit au groupe des Républicains indépendants et siège d'abord à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, avant de rejoindre la commission des affaires culturelles en novembre 1973. De 1968 à sa mort, il représente la Chambre haute au sein de l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe.

Ses travaux ou interventions au Sénat portent sur des domaines très variés, mais les positions prises par l'élu parisien se caractérisent par leur liberté de ton et de jugement. Juriste, il se montre très attentif aux modifications constitutionnelles. Le 16 décembre 1968, il critique ainsi avec humour la réforme du Sénat et la création des régions, y voyant un « mariage mystique de la carpe et lapin sur l'autel référendaire ». Il observe qu'« il n'existe que deux exemples en Europe de [...] chambre économico-politique », en Yougoslavie et au Portugal, soit des régimes non démocratiques, et s'étonne que le gouvernement Couve de Murville envisage de remplacer le Sénat par une telle institution. Il déplore que la Constitution ait été déjà beaucoup modifiée depuis 1958 et ne s'émeut pas d'une éventuelle démission du général de Gaulle : « Nous considérons la stabilité des hommes qui passent comme un simple instrument destiné à assurer la stabilité qui nous importe, celle des institutions de la France ». Son intervention est saluée par de fréquents applaudissements sur les bancs de gauche.

Rapporteur, en juin 1970, d'un projet de loi relatif au financement des Communautés européennes, Jean Legaret présente ce texte comme une « étape importante » de la construction européenne. Il s'agit en effet, en application du traité de Luxembourg (22 avril 1970) et d'une décision du Conseil des ministres de l'Europe des Six, d'attribuer des ressources propres aux Communautés, et de définir les pouvoirs de l'Assemblée parlementaire européenne sur ces budgets. Le sénateur de Paris souligne que ces dispositions ne posent pas de problème constitutionnel et invite le Sénat à les approuver (29 juin 1970). Trois ans plus tard, au moment de l'examen du projet de loi instaurant le quinquennat, il souligne le risque que l'ensemble de la vie politique nationale s'organise autour du scrutin présidentiel et souhaite limiter à deux le nombre de mandats successifs du chef de l'Etat (18 octobre 1973). Cet ancien partisan de la Communauté européenne de défense (CED), atlantiste convaincu, devait ensuite inviter le gouvernement Chirac à réfléchir aux perspectives européennes en matière de défense pour assurer la sécurité du continent, dans le contexte d'une détente qui ne pouvait, selon lui, être que temporaire et superficielle (10 juin 1975).

La question du statut de Paris et de la région parisienne retient toute l'attention de Jean Legaret au début des années 1970. Il dépose une proposition de loi sur le statut de Paris le 5 novembre 1970 et évoque l'avenir administratif de la capitale dans son intervention du 8 décembre 1970. A cette occasion, il dénonce comme une « anomalie » que « la moitié des membres du conseil d'administration du district de la région parisienne soient nommés par le Gouvernement », ce qui traduit la méfiance de l'exécutif à l'égard des élus locaux. En 1971, Jean Legaret retrouve son siège au Conseil de Paris et y prend la présidence de la Commission des affaires culturelles. Il mène un combat contre les immeubles de grande hauteur depuis l'édification de la tour Montparnasse, dans les années 1960, et défend ses convictions à la Chambre haute, le 30 novembre 1972. Récusant toute comparaison avec la querelle des Anciens et des Modernes, il juge que « chaque génération doit se placer à l'intérieur de la succession des âges » et s'élève contre une politique de construction qui commettrait le « crime » de détruire le « Paris d'hier », ou d'enserrer la capitale d'« une véritable ceinture de béton » construite dans les communes limitrophes.

Jean Legaret se passionne pour les questions environnementales dans les dernières années de sa vie. Rapporteur du budget du ministère de la Qualité de la vie pour 1976, il déplore « l'anémie » budgétaire dont souffre ce secteur gouvernemental et réclame en particulier une augmentation réelle de ses moyens en personnel. Peu favorable à la construction de « centrales nucléaires gigantesques et hideuses dans les plus beaux paysages de France », il préconise de poursuivre les efforts en matière de recherche d'énergies nouvelles, comme « la géothermie, l'énergie solaire et la pompe à chaleur ». Il estime en revanche que « l'énergie éolienne et la fermentation méthanique ne pourront [...] faire l'objet que d'applications plus limitées ». La « lutte contre le gaspillage » énergétique lui apparaît enfin comme le fondement de toute politique de l'environnement.

Jean Legaret se situe parmi les modérés et se distingue par son indépendance lors des scrutins importants au Sénat. Il vote contre la création des régions (29 juin 1972), mais approuve l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans (28 juin 1974), comme la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse (20 décembre 1974) et le divorce par consentement mutuel (18 juin 1975).

L'élu parisien, vice-président du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) depuis avril 1975 et auteur d'un roman à succès intitulé Le Condé, décède en février 1976, à la suite d'une longue maladie. Le 6 avril 1976, Alain Poher rend hommage à cette « forte personnalité » dont « l'extrême courtoisie » et la « vive intelligence » impressionnaient ses collègues.

Jean-François Legaret, fils de l'ancien fondateur du Club des Prouvaires, perpétue la tradition familiale d'engagement dans la vie publique, comme adjoint au maire de Paris jusqu'en 2001, et maire du premier arrondissement.

Elu le 22 septembre 1968
Fin de mandat le 16 février 1976 (décédé)

Député

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jean LEGARET

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