Appartenance politique :
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
État civil :
Né le 17 avril 1929
Décédé le 1er septembre 1985
Profession :
Inspecteur général des Finances
Département :
Yvelines
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République


TOUTAIN (Jacques)

Né le 17 avril 1929 à Saint-Martin-du-Manoir (Seine-Maritime)

Décédé le 1er septembre 1985 à Grasse (Alpes-Maritimes)

Sénateur des Yvelines de 1983 à 1985

Jacques Toutain voit le jour le 17 avril 1929 à Saint-Martin-du-Manoir, village situé en bordure du plateau du Pays de Caux, près du Havre. Fils d'un directeur d'école, il effectue ses études secondaires au lycée Pierre Corneille de Rouen. Après le baccalauréat, il fréquente la faculté de droit de Paris, où il obtient une licence en droit, ainsi que l'Institut d'études politiques de Paris dont il obtient le diplôme. Entré à l'École nationale d'administration en 1953, il en sort parmi les premiers en 1955 et devient inspecteur des finances.

Placé en service détaché en 1960, il accomplit dès lors une brillante carrière de haut-fonctionnaire, le plus souvent au sein de cabinets ministériels. Il la débute en Algérie, durant les deux dernières années de la guerre qui oppose le Front de libération nationale à l'armée française : il est conseiller technique au cabinet du secrétaire général de l'administration en Algérie (1960 - 1961), puis de Louis Joxe, ministre d'État chargé des Affaires algériennes (1961-1962). Il poursuit sa carrière en qualité de conseiller technique au cabinet de Robert Boulin, secrétaire d'État aux Rapatriés (avril-novembre 1962) tout en occupant la fonction de chef du service des biens et droits des rapatriés (août-décembre 1962), puis il est nommé conseiller technique au cabinet de François Missoffe, ministre des Rapatriés, et simultanément chef du service de l'administration générale et du budget au ministère des Rapatriés (décembre 1962-juillet 1964).

J. Toutain continue par la suite sa carrière au sein du ministère de l'Intérieur. Après avoir conservé de juillet à décembre 1964 son poste de chef du service de l'administration générale et du budget à la direction des rapatriés, il est nommé en 1965 conseiller technique auprès du directeur général des collectivités locales. En 1966 et 1967, il est conseiller technique au cabinet d'André Bord, secrétaire d'État à l'Intérieur ainsi qu'à la Direction générale des collectivités locales. Rapporteur général de la commission d'étude des finances locales, il devient, en 1968, chef des services financiers de la direction générale des collectivités locales au ministère de l'Intérieur. Puis il occupe la fonction de directeur adjoint au directeur des collectivités locales (1969-1973). Il rejoint, de mai à octobre 1973, le cabinet de Michel Poniatowski, ministre de la Santé publique et de la Sécurité sociale.

Réintégré à l'Inspection générale des finances et auditeur à l'Institut des hautes études de défense nationale (1974-1975), il devient en 1979 inspecteur général des finances, chargé de la division des contrôles communautaires. Sa carrière se poursuit alors auprès des institutions européennes. Déjà nommé en 1969 président du comité de coopération pour les questions municipales et régionales du Conseil de l'Europe, il devient en 1981 président de la commission interministérielle chargée de coordonner l'activité du Fonds européen d'orientation et de garantie agricole. Cette fonction le fait passer du domaine des collectivités locales à celui de l'agriculture dont il devient rapidement un spécialiste. Il préside en 1984-1985 l'Agence centrale des organismes d'intervention dans le secteur agricole.

Parallèlement à sa riche carrière de haut-fonctionnaire, J. Toutain s'engage dans la vie politique. De sensibilité radicale, il est élu maire de Jouy-en-Josas en 1970. Il administre durant quinze ans cette petite ville des Yvelines située à proximité de Versailles, y facilitant l'installation de l'École des hautes études commerciales, de l'Institut national de la recherche agronomique, d'un musée de la toile de Jouy et d'une fondation d'art contemporain. Vice-président de l'association des maires des Yvelines, il est également conseiller général du canton de Versailles-Sud de 1973 à 1979, exerçant les fonctions de rapporteur général du budget des Yvelines en 1976.

Membre du comité directeur du parti radical valoisien de 1975 à 1979, il se présente aux élections sénatoriales du 25 septembre 1977 dans les Yvelines, sur la liste d'Union et de défense des libertés locales. Mais cette liste ne réunissant que 523 des 2 002 suffrages exprimés, seule la tête de liste, la sénatrice-maire de Meulan Brigitte Gros, est élue. L'année suivante, J. Toutain échoue également lors des élections législatives de mars 1978 dans la sixième circonscription des Yvelines. Candidat de l'Union pour la démocratie française, tout juste créée, le maire de Jouy-en-Josas n'obtient que 10 611 des 49 133 suffrages exprimés, il décide de se retirer avant le second tour et d'apporter son soutien au député sortant Robert Wagner, arrivé nettement en tête au premier tour avec 16 367 voix et aisément réélu au second tour.

J. Toutain obtient un mandat parlementaire sept ans plus tard. En effet, le 12 mars 1985, il est proclamé sénateur des Yvelines après le décès de B. Gros dont il était le suivant de liste aux élections de 1977.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique et devient membre de la commission des affaires culturelles.

Prenant une part active aux travaux du Sénat, il est nommé membre de la commission de contrôle sur les conditions de répartition des fréquences hertziennes le 2 mai 1985. Puis peu après, le 21 mai 1985, il prend la parole au cours du débat sur la maîtrise d'ouvrage publique et privée. Le 13 juin suivant, il intervient lors de la discussion du projet de loi portant diverses dispositions d'ordre économique à propos de la suppression du régime économique de l'alcool ainsi que de la dotation globale d'équipement.

Le 17 juillet 1985, au cours du débat sur le projet de loi relatif à la modernisation de la police nationale, il dénonce « l'excessive inégalité des dotations1 » entre les commissariats de police, de même que l'insuffisance des effectifs et le trop grand nombre de tâches administratives dévolues aux policiers. « Je souhaite ardemment, déclare-t-il, que ce grand service public cesse d'être la « Cendrillon » de notre République, l'administration mal aimée, mal dotée et mal logée de notre pays2 », à propos de la police.

Il intervient ensuite, le 24 juillet 1985, lors de l'examen du projet de loi sur l'évolution de la Nouvelle-Calédonie. Il dénonce alors la position du gouvernement de Laurent Fabius favorable à l'indépendance du territoire, estimant que rien ne la justifie, considérant que : « Le pouvoir socialiste se trompe de débat en enfourchant le cheval de l'indépendance».

Moins de six mois après avoir succédé à B. Gros au Palais du Luxembourg, il est terrassé le 1er septembre 1985 par une crise cardiaque en pleine université d'été du parti radical valoisien tenue à Grasse. Disparu brutalement à l'âge de cinquante-six ans, il est remplacé au Sénat par Louis de Cateluan, maire d'Adainville. Il était chevalier de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite.

1 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 17 juillet 1985, p. 1913.

2 : Ibid., p. 1915.

3 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 24 juillet 1985, p. 1989.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Who's Who in France (plusieurs éditions).

Sénateur le 12 mars 1985 (en remplacement de Mme Brigitte GROS, décédée)
Fin de mandat le 1er septembre 1985 (décédé)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jacques TOUTAIN

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