Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 5 avril 1897
Décédé le 10 août 1980
Profession :
Agriculteur
Département :
Guadeloupe

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

VALEAU (Amédée)

Né le 15 (*) avril 1897 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)

Décédé le 10 août 1980 à Gourbeyre (Guadeloupe)

Sénateur de la Guadeloupe de 1952 à 1958

Amédée Valeau naît le 15 avril 1897 (*), à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe au sein d'une famille de colons implantée dans l'île depuis cinq ou six générations. À l'issue de ses études supérieures, il obtient le doctorat de médecine et commence à exercer en tant que chirurgien-dentiste.

La guerre donne un coup d'arrêt à sa carrière professionnelle (**). Engagé volontaire de 1914 à 1918, il combat courageusement. Blessé au cours des opérations, il reste invalide à 70%.

Il attend les années 1930 pour s'engager en politique sous le parrainage de MM. Moynac, proviseur au lycée Carnot de Pointe-à-Pitre et Candace, ex-député de la Guadeloupe. Il est élu maire de Gourbeyre en juin 1932, sous l'étiquette radical-socialiste. Peu après, en 1937, il est élu conseiller général du canton de Gourbeyre-Saint-Claude.

Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1947, il rallie le Rassemblement du peuple français (RPF) avec son conseil municipal, et est réélu maire. Il s'implique alors dans la vie sportive de la commune en occupant la fonction de président honoraire de la société sportive de Gourbeyre, l'« Intrépide club ».

Sur le plan professionnel, Amédée Valeau, reconverti dans l'agriculture, se lance dans l'exportation de la banane. Propriétaire de plus de 600 hectares de terre dans le département, il possède également une distillerie et une scierie. Dans le même temps, il est membre du conseil d'administration de la fédération des syndicats des planteurs de fruits du département, vice-président de l'association bananière de la Guadeloupe, et président de la chambre d'agriculture de Basse-terre.

Battu aux élections cantonales de 1951, Amédée Valeau est élu en 1952 au Conseil de la République sous l'étiquette RPF.

À son arrivée au Palais du Luxembourg, il rejoint le groupe du Rassemblement des gauches républicaines (RGR) et est nommé membre de la commission de la famille, de la population et de la santé publique, et de la commission du travail et de la sécurité sociale. En 1955, il abandonne cette dernière pour rejoindre la commission des affaires économiques.

Amédée Valeau intervient peu dans les débats parlementaires. En 1954, il prend part à la discussion du projet de loi sur la majoration de diverses allocations de vieillesse et propose un amendement au projet de loi sur les élections au conseil général de la Guadeloupe. Sa deuxième intervention sous la IVème République porte sur l'institution de réserve communale de chasse.

Les 2 et 3 juin 1958, Amédée Valeau vote pour le projet de loi relatif aux pleins pouvoirs et la réforme constitutionnelle.

Il est réélu le même mois au Conseil de la République sur une liste « Gauche guadeloupéenne ».

Notes de la Division des Archives du Sénat :

(*) Né le 5 avril 1897.

(**) Engagé volontaire en 1914, à l'âge de 17 ans, il parait plus probable qu'il ait mis un coup d'arrêt à ses études plutôt qu'à sa carrière professionnelle.

Ve République

VALEAU (Amédée, Charles, Louis, Joseph)

Né le 5 avril 1897 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)

Décédé le 10 août 1980 à Gourbeyre (Guadeloupe)

Sénateur de Guadeloupe de 1952 à 1959 et de 1968 à 1977

Dans l'attente du renouvellement général de 1959, Amédée Valeau, réélu sénateur en juin 1958, s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique le 10 décembre, au lendemain de la « réunion constitutive » du Sénat de la Ve République. Il est nommé membre de la commission des affaires culturelles le 21 janvier 1959.

Le 26 avril 1959, une défaite assez sévère met fin à son mandat national. Sur 519 inscrits et 503 suffrages exprimés, inscrit sur la liste du centre républicain, des radicaux et des radicaux socialistes, il obtient 222 voix au premier tour et il tombe, au second tour, à 64 suffrages. La liste de gauche d'Union démocratique et républicaine pour la défense des intérêts de la Guadeloupe emporte les deux sièges sénatoriaux.

Amédée Valeau se replie sur ses activités professionnelles et sur la politique locale. Le maire de Gourbeyre est réélu en mars 1965 et en mars 1971. Cette commune, au sud de Basse-Terre, aux riches plantations de café et aux bananeraies d'altitude, se trouve être aussi un lieu de villégiature depuis le début du XXe siècle en raison des sources d'eau chaude de Dolé et de leur station thermale. Cette commune est aussi liée au gaullisme. Guillaume Foccart, son maire de 1908 à 1921, est le grand-père du secrétaire général à la présidence de la République pour la Communauté et pour les affaires africaines et malgaches Jacques Foccart, en poste auprès de deux présidents successifs de 1960 à 1974. Or, ce dernier s'occupe aussi des affaires électorales et il suit attentivement l'outre-mer français. Amédée Valeau, entré en politique auprès de Gratien Candace et de Maurice Satineau qui avaient souhaité continuer la guerre dès le 19 juin 1940, se rapproche de la formation gaulliste, l'Union pour la nouvelle République (UNR). Réélu conseiller général de Saint-Claude en mars 1964, il entre au comité directeur départemental de l'UNR. Il est donc prêt pour prendre sa revanche aux élections sénatoriales du 22 septembre 1968.

Candidat au nom de l'Union des démocrates pour la République (UDR), il doit cependant attendre le second tour de scrutin pour passer devant six autres candidats avec 386 voix sur 604 inscrits et 587 suffrages exprimés. Il s'inscrit au groupe UDR le 3 octobre 1968, lequel prend le nom de Rassemblement pour la république (RPR) le 11 décembre 1976. Le sénateur de Guadeloupe siège dans deux commissions permanentes, les affaires économiques du 8 octobre 1968 à octobre 1974, les affaires sociales du 4 octobre 1974 à sa démission le 8 juillet 1976 et les affaires culturelles retrouvées à partir du 9 juillet 1976. En presque dix années de présence au Sénat, Amédée Valeau ne prend la parole que cinq fois. A partir de la fin de 1972, son activité est très réduite ce que l'âge peut expliquer. Deux centres d'intérêts guident cependant ses travaux, la défense de l'agriculture guadeloupéenne et la régionalisation des départements d'outre-mer.

Par deux fois, lors de l'examen des projets de loi de finances, Amédée Valeau appelle l'attention des pouvoirs publics en faveur de la production bananière. Le 7 décembre 1969, alors que la menace des importations étrangères se fait sentir et que l'on vend au-dessous du prix de revient, il réclame des mesures protectrices, des aides à l'exportation et une détaxation des carburants agricoles. De plus, selon lui, l'augmentation des impôts locaux masque le glissement des dépenses de l'Etat sur un budget départemental qui ne peut plus faire face. Le 6 décembre 1971, son exposé commence par le rappel du rôle du président de la commission des finances du Conseil général. Par rapport à un passé idéal où le territoire ne coûtait rien à la métropole, il souligne la prolifération des dépenses administratives improductives. Il rappelle la grave crise de la banane qu'il est important de résoudre. Ses demandes sont précises : création d'une caisse d'assurance et de désendettement qui serait alimentée par la taxe parafiscale de 0,10 francs sur l'ensemble des bananes importées en métropole, exonération de taxe pour les cartons utilisés dans l'emballage, aide aux planteurs victimes du marasme et opposition aux poursuites du Crédit agricole qui exige le remboursement des prêts. Avant d'être applaudi, il conclut : « J'ai été sévère dans mon exposé. Il faut que vous sachiez que la misère ne pourra jamais détacher le coeur de nos populations de la mère-patrie. » Ces difficultés locales lui ont coûté son siège de conseiller général perdu au profit d'un communiste en mars 1970.

Selon Amédée Valeau, la régionalisation des départements d'outre-mer ne peut qu'être profitable à un progrès économique. Il l'affirme par son intervention lors du débat sur une communication du Gouvernement relative à la réforme de la région et du Sénat, le 18 décembre 1968, avec son idée, adaptée à l'outre-mer, de « département-région ». La discussion du projet de loi portant création et organisation des régions, le 1er juin 1972, lui fournit l'occasion de revenir sur cette proposition. Il demande que les dispositions de l'article 17 soient applicables aux départements d'outre-mer lorsque la circonscription d'action régionale ne comprend qu'un département. Le Conseil régional sera ainsi composé des membres du Conseil général, des parlementaires et des représentants désignés des communes et des communautés urbaines. Le ministre d'Etat chargé des réformes administratives, Roger Frey, lui demande de retirer cet amendement ce que son auteur refuse. Le 28 juin 1972, lors de la discussion en deuxième lecture du texte, il rappelle que son amendement n'a pas été retenu et il se montre surpris de la différence de traitement entre la Martinique et la Guadeloupe, « dans le cadre de l'unité nationale, dans le cadre d'une République une et indivisible. » Il vote quand même le texte proposé par la commission mixte paritaire le lendemain.

Membre de la majorité parlementaire, Amédée Valeau vote pour le projet de loi d'orientation du commerce et de l'artisanat le 21 novembre 1973, pour le projet de loi tendant à fixer à dix-huit ans l'âge de la majorité le 18 juin 1974 et pour le projet de loi portant réforme du divorce le 18 juin 1975. Par contre, il ne prend pas part au vote du projet de loi relatif à l'interruption volontaire de grossesse le 20 décembre 1974. Absent, il avait délégué son vote à son collègue Paul Malassagne.

L'âge qui avance explique une présence plus discrète et un retrait progressif de la vie politique. En mars 1977, Amédée Valeau cesse d'exercer ses fonctions de maire. A plus de quatre-vingts ans, il renonce, quelques mois plus tard, à briguer un nouveau mandat sénatorial. Retiré à Gourbeyre, sénateur honoraire, chevalier de la Légion d'honneur, il décède trois ans plus tard. Un boulevard de sa ville porte son nom. Il avait soutenu et publié en 1927 sa thèse de médecine, relative à l'extirpation des tumeurs fibreuses de la région choanale par la voie trans-vélo-palatine.

Elu le 22 septembre 1968
Fin de mandat le 2 octobre 1977 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Amédée VALEAU

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr