Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen
État civil :
Né le 21 mars 1923
Décédé le 8 juillet 2017
Profession :
Professeur de médecine-Neurochirurgien des hôpitaux
Département :
Bouches-du-Rhône
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

VIGOUROUX (Robert-Paul)

Né le 21 mars 1923 à Paris

Décédé le 9 juillet 2017 à Venelles (Bouches-du-Rhône)

Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1989 à 1998

Né à Paris le 21 mars 1923, Robert-Paul Vigouroux arrive à l'âge de six ans à Marseille où son père, ingénieur, est affecté. Après avoir obtenu un doctorat en médecine, il devient chef de clinique en 1952 et neurochirurgien des hôpitaux de Marseille en 1959. Nommé chef de service en 1964, obtenant l'agrégation de médecine en 1976, nommé professeur à l'hôpital marseillais de la Timone en 1979, R.-P. Vigouroux est un neurochirurgien de réputation mondiale. Il préside la Société de neuro-chirurgie de langue française et le Comité mondial de neurotraumatologie de la Fédération mondiale des sociétés de neurochirurgie.

Parallèlement à sa brillante carrière professionnelle, il s'engage en politique. Entré à la SFIO en 1964, il est élu au Conseil général des Bouches-du-Rhône en 1967, représentant le dixième canton de Marseille jusqu'en 1973 sous la bannière de la SFIO puis du Parti socialiste (PS) auquel il a adhéré en 1971. Il est par la suite élu dans le treizième canton de la cité phocéenne de 1976 à 1982.

Il fait également son entrée au conseil municipal de Marseille en 1971, devenant un fidèle du maire Gaston Defferre. Celui-ci le nomme premier adjoint (1971 - 1986) et le choisit pour suppléant à l'Assemblée nationale de 1973 à 1978. Devenu ministre de l'Intérieur après la victoire de François Mitterrand à l'élection présidentielle de 1981, G. Defferre lui confie aussi une mission sur les accidents de la route en 1982.

À la suite de la mort soudaine de l'emblématique premier édile de la cité phocéenne le 6 mai 1986, R.-P. Vigouroux est choisi, à la surprise générale, pour lui succéder le 17 mai suivant. Considéré par beaucoup comme un maire de transition, il se représente pourtant aux élections municipales de mars 1989. Si la décision de briguer un nouveau mandat lui vaut son exclusion du PS qui lui préfère le premier secrétaire fédéral Michel Pezet, R.-P. Vigouroux bénéficie du soutien de la veuve de G. Defferre, Edmonde Charles-Roux, et de celui du président de la République F. Mitterrand. Il est triomphalement réélu avec 47,9 % des suffrages exprimés, enlevant les huit secteurs de Marseille tandis que le candidat officiel du PS ne réunit de son côté que 12,2 % des voix et le président RPR du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Jean-Claude Gaudin, 25,6 % des suffrages. Durant neuf ans de magistrature municipale (1986-1995), R.-P. Vigouroux impulse plusieurs projets d'aménagement de la cité phocéenne, dont Euroméditerranée, établissement public lancé en 1995 pour transformer l'arrière-port de la ville en un centre d'activités tertiaires.

Il se présente aux élections sénatoriales du 24 septembre 1989, à la tête de la liste « Priorités Marseille-Bouches-du-Rhône Majorité présidentielle » sur laquelle figure notamment Edmonde Charles-Roux. La liste à la tête de laquelle il est placé obtenant 1 038 des 2 779 des suffrages exprimésemporte trois siège dont ceux qu'occuperont, outre R.-P. Vigouroux lui-même, le maire de Salon-de-Provence, André Vallet, et l'un de ses adjoints à la mairie de Marseille ; Jacques Rocca Serra. La liste du PS conduite par le président du Conseil général, Louis Philibert, n'obtient qu'un seul siège. Peu après ce nouveau succès, en novembre 1989, R.-P. Vigouroux se porte candidat à la présidence de l'Association des maires de France mais échoue devant le sortant RPR, Michel Giraud. L'année suivante il devient vice-président de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains.

Au Palais du Luxembourg, il est rattaché administrativement au groupe socialiste à compter de 1989 avant de rejoindre, de 1994 à 1998, le groupe du Rassemblement démocratique et social européen. Il siège successivement aux commissions des affaires étrangères (1989-1997) et des lois (1997-1998).

Au cours de son mandat sénatorial, il suit notamment les questions concernant la construction européenne. Membre de la délégation parlementaire du Sénat pour l'Union européenne (UE) de 1996 à 1998, il intervient en séance publique à propos du budget de l'UE (1995), de sa politique étrangère (1996) et de sa défense (1997). Il vote par ailleurs la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre « De l'Union européenne » en 1992 (Maastricht). Plus largement, il s'intéresse à certaines questions étrangères discutées à la Haute Assemblée, dont la situation au Moyen-Orient (1996), la politique française à l'égard de l'Afrique subsaharienne (1996) ou l'enseignement français à l'étranger (1997).

Mais c'est principalement aux Bouches-du-Rhône qu'il consacre son action au Sénat. Préoccupé par les incendies de forêt qui ravagent chaque été son territoire, il dépose des propositions de loi relatives au reboisement des zones incendiées (1990) et au bataillon des marins-pompiers de Marseille (1992). Il cosigne aussi, en 1992, un amendement au projet de loi modifiant le code forestier en vue de créer un fonds national de restauration des espaces naturels détruits par les incendies d'ampleur exceptionnelle. Il exprime par ailleurs, en 1996 et 1997, ses craintes devant la diminution des crédits affectés au Conservatoire de la forêt méditerranéenne.

Outre les feux de forêt, il s'exprime à propos de la Société du canal de Provence, dont il est président, des difficultés de l'horticulture dans les Bouches-du-Rhône, de l'activité du port de Marseille et de l'abandon du projet de liaison fluviale Rhin-Rhône. Le premier édile marseillais se soucie aussi de la politique de la ville, qu'il s'agisse de la solidarité interurbaine et de la gestion municipale (1991) ou de l'organisation des marchés publics (1992).

R.-P. Vigouroux s'intéresse également à des sujets très divers : les dépenses de santé (1996), les droits de diffusion par satellite et câble (1996), l'avenir de l'agriculture française (1997) et la réforme du service national (1997). Il dépose aussi en 1997 une proposition de loi tendant à adapter la législation afin de permettre de sanctionner les pratiques délictueuses de mouvements sectaires. Lors de scrutins publics, il vote contre la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993 et la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998.

En 1995, peu après avoir surpris en apportant à l'occasion de l'élection présidentielle son soutien au Premier ministre RPR Édouard Balladur, il renonce à briguer sa propre succession à la mairie de Marseille en raison de sondages défavorables. Par la suite, il essuie un échec aux élections législatives de mai 1997 dans la troisième circonscription des Bouches-du-Rhône, en ne réunissant que 2,2 % des suffrages exprimés au premier tour.

Ne se représentant pas aux élections sénatoriales du 27 septembre 1998, R.-P. Vigouroux se retire de la vie politique. Établi à Venelles, dans la campagne d'Aix-en-Provence, il s'adonne à la peinture et à l'écriture. Il est l'auteur de plusieurs romans, dont La Vie en morceaux (1999), Le Docteur et ses jumeaux (2002), Les Missionnés (2005) et Le Voyageur pour Palerme (2008). Il s'éteint le 9 juillet 2017 à Venelles, à l'âge de quatre-vingt-quatorze ans.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur ; tableau des élections.

Who's who in France (plusieurs éditions).

OEuvres de Robert-Paul Vigouroux

Scotto (Serge) Les Silences rompus. Entretiens avec l'ancien sénateur-maire de Marseille Robert-P. Vigouroux. Et autres récits personnels, Turquant, L'Àpart éditions, 2012.

Vigouroux (Robert-Paul), Et si je vous disais..., Marseille, Autres temps, 2001.

Vigouroux (Robert-Paul), Un parmi les autres, Paris, Albin Michel, 1991.

Bibliographie

Ouvrages sur la vie politique à Marseille

Colombani (Roger), Loo (Charles-Émile), C'était « Marseille d'abord ». Les années Defferre, Paris, R. Laffont, 1992.

Peraldi (Michel) et Samson (Michel), Gouverner Marseille. Enquête sur les mondes politiques marseillais, Paris, La Découverte, 2005.

Raffy (Serge), Les Enfants de Gaston. La bataille pour Marseille, Paris, J.-C. Lattès, 1989.

Elu le 24 septembre 1989
Fin de mandat le 30 septembre 1998 (ne se représente pas)

Membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale
Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen
Membre de la délégation pour l'Union européenne

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Robert-Paul VIGOUROUX

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