Quelles valeurs en 2050 ?

Dans des sociétés en quête de sens et en pleine mutation, que restera-t-il à l'horizon 2050 des logiques actuelles, qu'elles soient économiques, sociales ou institutionnelles ? Quels seront les cadres de pensée et de référence qui orienteront les analyses et permettront d'adapter les choix individuels et collectifs ? Assistera-t-on à une recomposition des valeurs et à l'émergence de nouvelles priorités ?

Pour son thème de travail 2025-2026 "Quelles valeurs en 2050 ?", la délégation à la prospective a fait le choix d'explorer les voies possibles d'évolution en menant une réflexion selon quatre axes :

l'évolution des valeurs dans le champ économique ;
l'avenir du modèle démocratique ;
le futur du rapport à l'autorité et à la vérité ;
l'évolution des valeurs sociales.

Le rapport thématique n° 1 : L'évolution des valeurs dans le champ économique à l'horizon 2050

Pourquoi ce contrôle ?

Les valeurs qui sous-tendent le modèle économique, social et institutionnel mis en place après guerre, en France comme chez ses voisins européens, sont plus que jamais interrogées et parfois remises en cause. Elles sont au cœur des enjeux des grandes mutations liées à la mondialisation et à l'impact de l'activité humaine sur le climat et l'environnement.

Dans les décennies à venir, comment mesurera-t-on la prospérité économique ? Que signifiera la croissance économique des sociétés si la démographie et les coûts réels de l'activité humaine sur l'environnement ne sont pas pris en compte ? Comment sera pris en compte l'intérêt des générations futures ?

Dans le champ démocratique, l'attachement au modèle démocratique pourrait-il s'écrouler ? Va-t-on vers une fracture entre le peuple et les élites ? Va-t-on vers une remise en cause du modèle en raison de son insuffisante efficacité ? Quel avenir pour la démocratie représentative ? Quelle place pour la démocratie directe ? Comment faire société dans une démocratie renouvelée ? Quel place et quels usages pour les outils numériques dans la vie des citoyens ?

Le rapport à l'autorité et à la vérité se modifie. Comment pourrait évoluer le rapport à l'autorité, au respect, à la vérité ? Quel impact dans le domaine de l'éducation ? Comment seront perçues la justice, l'information scientifique, la parole des médias ? Comment recréer de la confiance dans les institutions, lutter contre la désinformation ?

Dans le domaine social, quel avenir peut-on envisager pour notre modèle social ? Quelles seront les solidarités de demain ? Sur quelles valeurs faudra-t-il asseoir ce modèle pour faire société et résister aux crises ? Comment répondre au besoin de proximité ? Quel avenir pour l'individualisme ? Comment préserver la santé mentale de nos concitoyens dans un contexte de crises multiples ?

Les rapports thématiques et leurs rapporteurs

Rapporteurs

Éric DUMOULIN – Les Républicains – Yvelines
Vanina PAOLI-GAGIN – Les Indépendants – Aube
Stéphane SAUTAREL – Les Républicains - Cantal

Résumé

Que restera-t-il à l’horizon 2050 des logiques actuelles de croissance, de profit et de compétition ? Quelles seront les valeurs phares dans un monde aux prises avec des bouleversements majeurs ?

Alors que l’objectif de croissance s’est installé au “poste de pilotage” de nos sociétés, le lien entre développement économique et progrès humain s’est très fortement érodé.

Ce rapport propose d’explorer les voies possibles pour changer les référentiels et les indicateurs. Il distingue quatre scénarios et autant de futurs possibles : le scénario de la croissance à marche forcée par l’hyper-innovation et la domination algorithmique, le scénario de la croissance décarbonée et contrôlée, le scénario de la sobriété choisie, enfin le scénario des communautés locales résilientes.

Pour placer la santé du vivant, entendue au sens large, au centre de la valeur économique, le rapport propose trois axes de recommandations : l’élaboration d’un nouveau récit pour faire évoluer nos manières de penser et d’agir ; la révision des outils économiques et méthodologiques comptables pour décider en connaissance de cause ; l’adaptation des instances de gouvernance pour mieux intégrer le temps long et les enjeux environnementaux.