- Naissance :
- 08/12/1742 - Laon (Aisne)
- Décès :
- 21/12/1819 - Paris
- Profession ou qualité :
- Maréchal d'Empire
- Autres mandats :
- Chambre des Pairs du 4 juin 1814 au 19 mars 1815 et du 8 juillet 1815 au 11 avril 1839.
Elu le 25/12/1799
SÉRURIER (JEAN MATHIEU PHILIBERT, COMTE), membre du Sénat conservateur et pair de France, né à Laon (Aisne) le 8 décembre 1742, mort à Paris le 21 décembre 1819, fils d'un officier de la maison du roi, fut, à 13 ans, lieutenant aux grenadiers de Laon. Enseigne dans le régiment de Mazarin, il fit la campagne de Hanovre en 1759, fut blessé à Warbourg le 31 juillet 1760, se battit ensuite en Portugal (en 1762) et en Corse (1768), et fut décoré de Saint-Louis en 1781. Colonel en 1792, et envoyé à l'armée du Var, il fut cassé comme suspect de royalisme, et servit alors comme simple soldat. L'influence de Barras lui fit rendre son grade; il se distingua à Utello (28 février 1793), devint général de brigade le 22 août suivant, et général de division le 13 juin 1795. Le 23 novembre de la même année, il contribua à la victoire de Loano, et, pendant la campagne de 1796, commanda la division de réserve. Il eut sa part aux victoires de Mondovi et de Castiet dirigea les opérations du siège de Mantoue. Bonaparte lui laissa l'honneur de signer la capitulation et de recevoir la reddition de Wurmser (2 février 1797). Sérurier se signala ensuite au passage du Tagliamento. Après Léoben, Bonaparte le chargea de porter au Directoire les 22 drapeaux pris aux Autrichiens ; il accompagna cet envoi d'une lettre extrêmement flatteuse pour Sérurier. Gouverneur de Venise à son retour, Sérurier mérita, par sa probité, le surnom de vierge d'Italie: il fut le seul général qui ne voulut rien dérober pendant cette longue guerre. Il servit ensuite sous Joubert, puis sous Schérer, se distingua au passage de l'Adige, à Magnano, à Lecco, où il ne consentit à capituler, bien qu'entouré par des forces décuples, qu'après avoir brûlé sa dernière cartouche, 11 rentra en France, et commanda à Saint-Cloud au 18 brumaire. En échange de son active coopération au coup d'Etat, Bonaparte le nomma membre du Sénat conservateur (4 nivôse au VIII), membre de la Légion d'honneur (9 vendémiaire an XII), rand-aigle (13 pluviôse an XII), gouverneur des Invalides (5 floréal suivant), maréchal d'empire (30 du même mois), comte de l'empire (3 juin 1808), et l'appela au commandement de la garde nationale de Paris, le 3 septembre 1809. Lors de la première invasion, Sérurier fit brûler dans la cour des Invalides 1,417 drapeaux pris à l'ennemi et qui avaient été suspendus aux voûtes de la chapelle. Il signa, le 1er avril 1814, l'adresse du Sénat au peuple français, mais s'abstint, le lendemain, sur l'acte de déchéance, qui fut voté à l'unanimité de 64 voix. Nommé pair de France par Louis XVIII, le 4 juin 1814, il présenta à Napoléon, au retour de île d'Elbe, une adresse de fidélité et de dévouement des invalides, fut destitué de ses fonctions le 27 décembre 1815, et vécut dés lors dans la plus complète retraite. Sachet a dit de lui avec raison : « Il fut brave, loyal et modeste. » La ville de Laon lui a élevé, en 1864, une statue de bronze.