III. UN RÉÉQUILIBRAGE EN FAVEUR DE L'IMMIGRATION PROFESSIONNELLE

A. DES DISPOSITIFS NOMBREUX À L'EFFICACITÉ INÉGALE

1. Des résultats globalement encourageants

Le rééquilibrage de l'immigration en faveur de l'immigration économique ou professionnelle est un engagement du Président de la République. La lettre de mission au ministre de l'immigration invite ce dernier à porter cette forme d'immigration à 50 % du flux total des entrées à fin d'installation durable en France .

Les dernières années ont effectivement vu se réaliser un rééquilibrage entre l'immigration familiale et l'immigration professionnelle . Ainsi, entre 2006 et 2008, les parts respectives de l'immigration familiale et de l'immigration professionnelle dans l'immigration durable (hors saisonniers et étudiants) sont passées de 81,2 % et 17,6 % à 65 % et 24,4 %.

Entre 2007 et 2008 a eu lieu une augmentation de + 33 % du flux d'immigration professionnelle « salarié ». Pour 2009, les premières estimations donnent une croissance de 9% pour les titres professionnels et une baisse de 7,6% pour l'immigration familiale. Quant aux titres de séjour délivrés pour l'ensemble des motifs professionnels, on note une progression entre 2007 et 2008 de 54,5 % avec 27.994 titres délivrés sur ce fondement en 2008 contre 18.119 l'année précédente .

TITRES

ANNÉE

motif n1

motif n2

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Professionnel

1 - Compétences et talents

5

182

2 - Actif non salarié

1 140

475

488

681

804

1 100

980

3 - Scientifique

1 377

1 376

1 274

1 318

1 404

1 594

1 948

4 - Artiste

340

420

328

340

241

285

293

5 - Salarié

16 341

8 014

7 121

7 567

7 479

11 210

16 593

6 - Saisonnier ou temporaire

5 424

5 248

4 917

4 573

4 542

3 925

7 998

Total Professionnel

24 622

15 533

14 128

14 479

14 470

18 119

27 994

Familial

1 - Famille de Français

46 981

60 747

59 140

56 646

55 656

50 552

49 054

2 - Membre de famille d'un étranger en France

23 617

23 808

23 744

23 502

19 929

19 704

18 469

3 - Liens personnels et familiaux

7 137

11 289

13 724

14 542

22 759

17 463

15 473

Total Familial

77 735

95 844

96 608

94 690

98 344

87 719

82 996

Etudiants

Etudiant et stagiaire

60 035

57 730

52 964

48 892

47 192

47 866

- 74 -

52 812

Total Etudiants

60 035

57 730

52 964

48 892

47 192

47 866

52 812

Divers

1 - Visiteur

6 671

6 044

5 828

5 400

5 684

5 385

4 600

2 - Etranger entré mineur

2 318

2 025

2 551

2 664

2 805

2 936

3 000

3 - Admission exceptionnelle au séjour

2 957

3 973

3 155

2 696

2 695

1 541

1 859

4 - Rente accident du travail

207

123

74

41

64

75

100

5 - Ancien combattant

408

489

536

372

320

301

257

6 - Retraité ou pensionné

551

1 481

2 382

2 469

2 278

1 649

1 396

7 - Motifs divers

2 592

1 195

916

727

493

418

446

Total Divers

15 704

15 330

15 442

14 369

14 339

12 305

11 658

Humanitaire

1 - Réfugié et apatride

8 887

11 330

13 424

14 836

9 851

9 264

10 272

2 - Asile territorial/protection subsidiaire

213

157

232

348

376

523

730

3 - Etranger malade

4 278

5 640

7 580

7 315

6 568

5 680

5 697

4 - Victime de la traite des êtres humains

22

Total Humanitaire

13 378

17 127

21 236

22 499

16 795

15 467

16 721

Total

191 474

201 564

200 378

194 929

191 140

181 476

192 181

Source : MIIINDS .

Cependant, il faut garder à l'esprit en observant ces chiffres que les autorisations de travail résultent plus souvent de changements de statut que d'une immigration directe. Ainsi, selon un rapport de l'ANAEM, en 2006, 68,5 % des travailleurs permanents admis au séjour n'entraient pas physiquement sur le territoire national mais bénéficiaient d'un changement de statut : d'étudiant, visiteur ou encore travailleur irrégulier à salarié. Pour les ressortissants d'Afrique subsaharienne, l'admission au séjour au titre du travail résultait même à 94,2 % d'un changement de statut.

Inversement, de nombreux étrangers entrent sur le marché du travail sans être comptabilisés parmi les immigrés professionnels parce qu'ils sont titulaires d'un titre de séjour non professionnel, par exemple familial. Ces entrées indirectes sur le marché du travail sont en réalité beaucoup plus nombreuses que les entrées directes. Malheureusement, elles correspondent souvent à une entrée dans le chômage puisque celui-ci est d'environ 25 % pour les étrangers en 2009.

L'indicateur de l'immigration professionnelle

Pour la deuxième année consécutive, le PAP « Immigration, asile et intégration » comprend un objectif n°1 « favoriser l'immigration de travail » assorti d'un indicateur 1.1 : « Pourcentage des étrangers admis au séjour au titre de l'immigration de travail (hors nouveaux états membres de l'UE).

Notons que cet indicateur est affecté du même défaut que les statistiques qui servent à l'établir : il ne permet pas de distinguer des étrangers qui arrivent sur le territoire français au titre de l'immigration de travail les étrangers déjà présents en France mais qui changent de statut, en général pour passer de celui d'étudiant à celui de travailleurs, ou encore les étrangers en situation irrégulière qui se voient délivrer un titre.

Pourcentage des étrangers admis au séjour au titre de l'immigration de travail (hors nouveaux Etats membres de l'UE)

2007
Réalisation

2008
Réalisation

2009
Prévision PAP 2009

2009
Prévision actualisée

2010
Prévision

2012
Cible

Pourcentage des étrangers admis au séjour au titre de l'immigration de travail (hors nouveaux Etats membres de l'UE)

14,0

21,5*

25

30

37

50

* données provisoires. Les données définitives de l'année n sont arrêtées au 31/12 de l'année n+1

Sources : MIIINDS - service de la stratégie - département des statistiques, des études et de la documentation

2. Une panoplie d'instruments aux succès inégaux

a) Les instruments créés par la loi du 2 juillet 2006 : des résultats encourageants mais encore insuffisants

La loi du 2 juillet 2006 relative à l'immigration et à l'intégration a créé plusieurs dispositifs visant à développer l'immigration professionnelle, dont le succès est variable.

Les principaux dispositifs visant à développer l'immigration professionnelle

- l'article L 311-11 du CESEDA permet la délivrance d'une autorisation provisoire de séjour d'une durée de validité de six mois non renouvelable à l'étranger qui, ayant achevé avec succès, dans un établissement d'enseignement supérieur habilité au plan national, un cycle de formation conduisant à un diplôme au moins équivalent au master, souhaite, dans la perspective de son retour dans son pays d'origine, compléter sa formation par une première expérience professionnelle participant directement ou indirectement au développement économique de la France et du pays dont il a la nationalité. Pendant la durée de cette autorisation, le titulaire de l'APS est autorisé à exercer un emploi en relation avec sa formation et assorti d'une rémunération supérieure à 1,5 fois le salaire minimum de croissance . En 2008, seules 708 autorisations provisoires de séjour ont été délivrées sur ce fondement. Ce succès mitigé est en partie dû au fait que les étudiants n'attendent pas la fin de leurs études pour nouer une relation contractuelle avec un employeur ;

- la carte « compétences et talents » commence à rencontrer son public après un départ difficile : elle a été délivrée à 470 ressortissants étrangers en 2008 dont 182 primo-arrivants . Sur les sept premiers mois de l'année, elle a été délivrée à 326 ressortissants étrangers contre 112 sur la même période en 2008, majoritairement d'origine asiatique. La carte concerne par ordre décroissant des projets de nature économique, puis artistique et enfin scientifique. Le nombre de titres délivrés pour ce motif devrait connaitre une légère augmentation en 2009 ;

- la carte « salarié en mission » peut être délivrée à tout ressortissant étranger salarié d'une entreprise française, ou détaché en France, dans le cadre d'une mobilité intragroupe, dès lors que sa rémunération brute est au moins équivalente à 1,5 fois le SMIC. Cette carte donne à son titulaire un droit au séjour de 3 ans renouvelables, alors que la carte « salarié » traditionnelle n'est valable qu'un an. Elle lui permet également, après six mois de présence en France, d'être accompagné par sa famille le temps de son détachement en France. Cette carte a été créée pour répondre aux attentes du monde économique, qui souhaite que l'introduction de salariés étrangers au sein d'un même groupe soit traitée de façon adaptée : les titulaires de cette carte sont ainsi exonérés de la signature d'un Contrat d'accueil et d'intégration (CAI) . La carte a été délivrée à 1 839 ressortissants étrangers en 2008. Sur les sept premiers mois de l'année 2009, elle a été délivrée à 1 247 ressortissants étrangers contre 685 sur la même période en 2008 , ce qui représente une progression de 82% ;

- la carte « saisonnier » a été nettement moins délivrée en 2009 qu'en 2008. Sur les sept premiers mois de l'année, elle a été délivrée à 1780 ressortissants étrangers contre 3173 sur la même période en 2008, ce qui représente une diminution de 44%. La diminution du nombre de titres délivrés s'explique en partie par le fait que les employeurs agricoles recrutent habituellement les mêmes saisonniers d'année en année. Or, ceux-ci ont acquis la carte « saisonnier » l'année dernière, et cette carte a une validité triennale. En outre, les travailleurs saisonniers polonais ne sont plus soumis à l'obligation du titre de séjour ;

- la nouvelle procédure d'admission exceptionnelle au séjour en raison de l'exercice d'une activité professionnelle a permis à 2 536 ressortissants étrangers de venir travailler en France en 2008 ;

- il convient d'ajouter à ces dispositifs la nouvelle carte de résident « contribution économique exceptionnelle » issue de la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l'économie et du décret n° 2009-1114 du 11 septembre 2009. Pour être éligible à ce titre de séjour d'une durée de dix ans, le demandeur doit remplir l'une des deux conditions suivantes : créer ou sauvegarder au moins cinquante emplois en France ou effectuer ou s'engager à effectuer sur le territoire français un investissement d'au moins dix millions d'euros seul ou par le biais d'une société qu'il dirige et dont il détient au moins 30 % du capital. L'objectif de ce dispositif pour 2010 ne dépasse cependant pas 200 cartes attribuées.

b) L'ouverture des métiers où s'expriment des besoins de main d'oeuvre manifestes
(1) Les pays tiers à l'Union européenne

La loi du 20 novembre 2007 relative à la maîtrise de l'immigration, à l'intégration et à l'asile a introduit une disposition législative modifiant l'article L.313-10 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA) pour autoriser l'introduction d'un travailleur étranger en France dans des métiers où s'expriment des besoins de main d'oeuvre manifestes sans que puisse être opposée la situation de l'emploi . Ces dispositions concernent les ressortissants des pays tiers à l'Union européenne puisque des dispositions spécifiques s'appliquent aux ressortissants communautaires (voir ci-dessous).

Les partenaires sociaux ont été consultés le 23 octobre 2007 sur les listes régionales des métiers ouverts. Ces listes ont été publiées en annexe d'un arrêté du 18 janvier 2008. Six métiers sont ainsi communs à l'ensemble des régions, mais seules deux régions ont fixé une liste comprenant les trente métiers possibles recensés à l'échelle nationale (Alsace et Rhône-Alpes).

La part de ces métiers dans les autorisations de travail délivrées par les DDTEFP s'élève en 2008 à 8 % mais avec de très fortes variations entre les régions. Cette part est ainsi de 27 % en Midi-Pyrénées, de 24% en Bretagne et est supérieure à 10% en Picardie, dans le Centre et en Île-de-France. A l'inverse, elle est inférieure à 2 % en Corse, en Basse-Normandie, en Auvergne et dans le Limousin. La moyenne de 8 % d'autorisations de travail accordées dans les métiers concernés est certes peu élevée mais la liste des métiers concernés ne représentait que 4 % des offres d'emplois proposées par l'ANPE en décembre 2007.

Les métiers ayant le plus profité de cette procédure sont ceux de l'informatique (70 % de l'ensemble des autorisations de travail délivrées pour les métiers figurant sur la liste des métiers ouverts sans opposition de l'emploi) et le BTP (15 %) . A l'inverse, certains métiers de la liste n'ont bénéficié d'aucune autorisation de travail (par exemple les façonneurs de bois).

Le ministère a indiqué qu'une réflexion sur la pertinence du choix des métiers mentionnés sur ces listes était en cours.

(2) Les nouveaux Etats membres de l'Union européenne.

Le traité d'adhésion, signé le 16 avril 2003, énonçait les conditions de la libre circulation des travailleurs à partir et à destination des nouveaux États membres, après l'élargissement de l'Union européenne, le 1 er mai 2004. Les 15 États précédemment membres de l'UE avaient décidé la mise en place d'un régime transitoire, se donnant ainsi la possibilité de restreindre cette liberté pendant une période s'ouvrant le 1 er mai 2004 et devant durer, au plus, jusqu'en 2011. Les États membres de l'UE-15 ne pouvaient prolonger ces mesures restrictives, pour une période de deux ans seulement, que s'ils constataient l'existence ou un risque de graves perturbations sur leur marché de l'emploi.

En France, le Comité interministériel sur l'Europe du 13 mars 2006 a retenu, sur le fondement de l'article 23 de la loi du 24 juillet 2006 relative à l'immigration et à l'intégration, le choix d'une ouverture de l'accès à l'emploi limitée à 61 métiers en difficulté de recrutement , dont la liste a été publiée en annexe d'une circulaire du 29 avril 2006 et pour lesquels l'autorisation de travail a pu être délivrée sans opposition de la situation de l'emploi. Cette liste a été élargie par arrêté du 18 janvier 2008 à 150 métiers couvrant 40 % des offres d'emploi enregistrées à l'ANPE.

Enfin, par un nouvel arrêté du 24 juin 2008, le marché de l'emploi a été ouvert dans sa totalité aux ressortissants des États concernés au 1 er juillet 2008, soit près d'un an avant l'échéance initialement prévue. En effet, il n'est pas apparu nécessaire de prolonger cette phase de transition, dès lors que le flux migratoire annuel de travailleurs salariés issus de ces États restait limité, même après l'élargissement de la possibilité de recruter sans opposition de la situation de l'emploi dans 150 métiers.

Le tableau ci-dessous récapitule les statistiques de 2004 à 2008 et pour les huit premiers mois de 2009 relatives à la délivrance d'un premier titre de séjour aux ressortissants étrangers soumis à autorisation de séjour.

Pays et activités

Année

2004

2005

2006

2007

2008

2009

10 nouveaux

Etats membres

de l'Union

européenne

(NEM)

Motifs professionnels

2 - Actif non salarié

144

304

369

740

756

216

3 - Scientifique

103

116

94

63

30

4

4 - Artiste

75

41

46

22

8

8

5 - Salarié

1 071

1 675

1 975

5 331

4 918

1 028

dont salarié en mission

0

0

0

6 - Saisonnier ou temporaire

589

438

308

212

972

660

Total 10 NEM

1 982

2 574

2 792

6 368

6 684

1 916

Pays tiers

Motifs professionnels

1 - Compétences et talents

5

182

138

2 - Actif non salarié

344

377

435

360

224

36

3 - Scientifique

1 171

1 202

1 310

1 531

1 918

727

4 - Artiste

253

299

195

263

285

94

5 - Salarié

6 050

5 892

5 504

5 879

11 675

4 769

dont salarié en mission

58

1 499

766

6 - Saisonnier ou temporaire

4 328

4 135

4 234

3 713

7 026

1 543

Total Pays tiers

12 146

11 905

11 678

11 751

21 310

7 307

Total 10 NEM + Pays tiers

14 128

14 479

14 470

18 119

27 994

9 223

Source : MIIINDS.

Ainsi, on constate la modération des flux annuels d'entrée de travailleurs issus des nouveaux Etats membres de l'Union européenne , même s'ils ont connu une croissance sensible, le nombre de titres délivrés en 2007 étant trois fois supérieur à celui de 2004. La forte baisse, en 2009, du nombre de titres délivrés aux ressortissants des nouveaux Etats membres de l'U.E. s'explique par le fait que, depuis le 1er juillet 2008, ne sont plus assujettis à une autorisation de séjour et de travail, parmi les ressortissants de ces Etats, que les Bulgares et les Roumains.

c) Les régularisations exceptionnelles au titre de l'article 40 de la loi du 20 novembre 2007

Une circulaire du 7 janvier 2008, prise en application de l'article 40 de la loi du 20 novembre 2007, a organisé la délivrance de cartes de séjour « salarié » au titre de l'admission exceptionnelle au séjour, procédure qui permet de ne pas exiger le visa de long séjour . Cette circulaire comportait une liste limitative de métiers pour lesquels l'admission exceptionnelle au séjour était possible.

Or, à la suite d'une requête du GISTI, le Conseil d'Etat a annulé par un arrêt du 23 octobre 2007 cette circulaire au motif que la procédure d'admission exceptionnelle au séjour ne pouvait être limitée par une liste de métiers dès lors que la loi ne prévoyait pas cette restriction.

Rappelons que cette circulaire avait suscité une forte attention des médias et de certains étrangers en situation irrégulière mais exerçant un emploi. Il avait notamment été reproché au dispositif de laisser une trop large place à la liberté d'appréciation de l'administration. Les revendications des personnes en situation irrégulière avaient été accompagnées par une action syndicale exigeant des employeurs qu'ils réalisent des démarches pour régulariser leurs employés.

M. Stéphane Fratacci, secrétaire général du MIIINDS, entendu par votre rapporteur, a indiqué que des négociations étaient en cours avec les syndicats pour aboutir à une nouvelle circulaire remplaçant celle du 7 janvier 2008 . Ce texte s'efforcera de concilier le principe d'une admission exceptionnelle au séjour permettant de régulariser la situation de travailleurs dans des métiers en tension, avec la décision du Conseil d'Etat.

d) Des effets sur le travail illégal et les tensions sur certains segments marchés du travail difficiles à évaluer

Un des objectifs affichés par ces différentes mesures est la diminution du travail illégal des immigrés entrés en situation irrégulière . Le ministère n'est cependant pas pour le moment en mesure de mesurer cet effet, car cette analyse suppose une connaissance générale de l'immigration irrégulière, pour laquelle il n'existe pas encore de statistiques (voir ci-dessus).

Un autre objectif, en particulier de l'ouverture des métiers aux ressortissants des nouveaux Etats membres de l'Union européenne, est la réduction des tensions sur certains segments du marché du travail . Or, la croissance du flux migratoire à caractère professionnel en provenance des nouveaux Etats membres de l'Union européenne semble avoir eu un effet positif mais limité dans l'évolution de ces tensions. En effet, le flux migratoire reste trop faible pour que des métiers en tension cessent véritablement de l'être.

Le flux migratoire intra-européen a certes été perceptible dans le secteur agricole, où les employeurs ont l'habitude d'avoir recours notamment à des travailleurs saisonniers des nouveaux Etats membres de l'UE par l'intermédiaire du bureau de l'OFII à Varsovie. Le nombre de travailleurs saisonniers recensés annuellement par l'OFII issus des nouveaux Etats membres était ainsi de 8 233 en 2005, 10 040 en 2006 et 12 163 en 2007. Cependant, cette progression n'a pas eu d'incidence déterminante sur le marché national de l'emploi où de nombreuses offres d'emploi de saisonniers agricoles restent non pourvues.

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