b) Un nouveau cadre de développement

La loi du 21 août 2003 pose le principe du droit, pour toute personne, d'accéder à l'épargne retraite pour compléter sa pension. Deux dispositifs nouveaux le lui permettent : le plan d'épargne individuelle pour la retraite devenu dans le projet de loi de finances pour 2004, plan d'épargne retraite populaire et le plan partenarial d'épargne salariale volontaire pour la retraite.

Le projet de loi de finances pour 2004 complète ces dispositions et détermine, à compter de 2004, l'incitation fiscale devant permettre à chacun de se constituer une épargne retraite en complément des régimes par répartition.

Cet avantage fiscal se présente :

- sous la forme d'une déduction du revenu net global des cotisations versées, à titre facultatif et en dehors de l'activité professionnelle, aux plans d'épargne retraite populaire (PERP) et aux régimes de retraite PREFON et assimilés ;

- dans la limite d'un plafond, exprimé pour chaque membre du foyer fiscal en proportion de ses revenus d'activité et assorti d'un plancher, qui permet d'accorder des possibilités de déduction plus élevées aux titulaires des rémunérations les plus faibles et de couvrir les inactifs, notamment les conjoints au foyer ;

- et sur lequel s'imputent, pour des raisons d'équité, les cotisations qui permettent déjà la constitution en franchise d'impôt dans le cadre de l'activité professionnelle, des droits à retraite en plus des régimes légaux de retraite par répartition : régimes de retraite supplémentaire rendus obligatoires par l'entreprise (dit article 83), régimes facultatifs « Madelin » des non-salariés, abondement de l'entreprise au plan partenarial d'épargne salariale volontaire pour la retraite (PPESVR).

Cet encouragement fiscal à l'épargne retraite s'est accompagné d'une simplification et d'une clarification des règles de déduction des revenus professionnels, des cotisations de retraite et de prévoyance, qui se traduisent par :

- la déduction sans limite des cotisations versées aux régimes légalement obligatoires de retraite complémentaire (ARRCO et AGIRC pour les salariés) ;

- la déduction sous un plafond spécifique des cotisations versées aux régimes obligatoires d'entreprise de retraite supplémentaire « art. 83 » ou aux régimes facultatifs « Madelin » ;

- et la déduction, également sous plafond, des cotisations versées au titre de la prévoyance.


Projet de loi de finances 2004 et épargne-retraite

Le projet de loi de finances pour 2004 propose de fixer comme suit les différentes limites sous lesquelles les cotisations de retraite et de prévoyance seraient désormais déductibles de l'assiette de l'impôt sur le revenu :

Limites de déduction des cotisations versées au titre de l'épargne retraite (PERP)

Les cotisations versées au PERP et, le cas échéant, aux régimes de type PREFON, seraient déductibles pour chaque membre du foyer fiscal dans la limite maximum de 10 % des revenus d'activité professionnelle de l'intéressé ou de 10 % du plafond annuel de la sécurité sociale (2.920 euros en 2003).

Les revenus d'activité professionnelle ne seraient toutefois retenus que dans la limite de huit fois le plafond annuel de la sécurité sociale (233.472 euros en 2003), soit une déduction annuelle maximum de l'ordre de 23.500 euros.

Limites de déduction des cotisations de retraite des revenus professionnels

Les cotisations salariales et patronales de retraite versées dans le cadre de régimes obligatoires d'entreprise pour les salariés (art. 83) ou des régimes « Madelin » pour les non-salariés seraient déductibles dans la limite d'un plafond spécifique égal :

- pour les salariés, à 8 % de la rémunération annuelle brute retenue dans la limite de huit fois le plafond annuel de la sécurité sociale (233.472 euros en 2003) ;

- pour les non-salariés, à 10 % du bénéfice imposable, retenu aussi dans la limite de huit fois le plafond annuel de la sécurité sociale. Pour tenir compte d'une couverture plus réduite que celle des salariés (ARRCO/AGIRC) et, donc, de possibilités de déduction « hors plafond » plus limitées, les non-salariés bénéficieraient, sur la fraction du bénéfice supérieure au plafond annuel de la sécurité sociale (29.184 euros en 2003) et inférieure à 8 fois le plafond annuel de la sécurité sociale (233.472 euros en 2003), d'un espace de déduction supplémentaire de 15 %. Les cotisations déductibles à ce titre ne seraient pas imputables sur le plafond de déduction de l'épargne retraite (PERP).

En outre, un plancher annuel de déduction, égal à 10 % du plafond annuel de la sécurité sociale (2.920 euros en 2003), permettrait de prendre en compte la situation des entreprises déficitaires ou faiblement bénéficiaires, compte tenu de la spécificité des modes de détermination des bénéfices professionnels.


Limites de déduction des cotisations de prévoyance des revenus professionnels

Les cotisations de prévoyance (maladie, maternité, invalidité, décès) versées dans le cadre de régimes obligatoires d'entreprise pour les salariés ou de régimes facultatifs « Madelin » pour les non-salariés seraient déductibles dans une limite annuelle respectivement égale à 3 % de la rémunération annuelle brute et 3,75 % du bénéfice imposable, retenus dans la limite de 8 fois le plafond annuel de la sécurité sociale (233.472 euros en 2003).

Ces limites seraient assorties d'un « plancher » égal à 7 % du plafond annuel de la sécurité sociale (2.043 euros en 2003) afin de prendre en compte la situation des titulaires des salaires ou bénéfices les moins élevés et les entreprises déficitaires.

Pour les non-salariés, la déduction des cotisations facultatives au titre de la perte d'emploi subie s'effectuerait dans la limite de 1,875 % du bénéfice imposable également plafonné à 8 fois le plafond annuel de la sécurité sociale. Un plancher de déduction, fixé à 2,5 % du plafond annuel de la sécurité sociale (730 euros en 2003), serait également applicable.

Source : PLF pour 2004

Page mise à jour le

Partager cette page