IV. LES NORMES ET LA QUALITE

Alors que plus de 50 % des normes restent encore à harmoniser, la suppression des contrôles aux frontières intra-communautaires depuis le 1 er janvier 1993 expose les entreprises françaises à un risque accru de concurrence déloyale, par l'entrée en vigueur sur le marché national de produits non conformes à la réglementation en vigueur.

Afin de mobiliser l'ensemble des acteurs économiques autour de l'impératif de la qualité et de promouvoir l'image de qualité à la française tant dans notre pays qu'au plan international, le secrétariat d'Etat à l'industrie concentre ses efforts autour de six objectifs :

Poursuivre la mobilisation des acteurs économiques sur le thème de la qualité en partenariat avec le Mouvement Français pour la Qualité (MFQ) avec deux grands types d'actions :

- le mois de la qualité française , institué en 1995, sera reconduit en novembre 1997. La France rejoint en cela les souhaits de la commission de l'Union européenne qui a décidé de faire du mois de Novembre, le point focal des manifestations de la qualité,

- le prix français de la qualité organisé pour la première fois en 1992, a été ouvert en 1994 à tous les secteurs d'activités et aux services de l'Etat et des collectivités locales en 1996. Il s'appuie sur l'organisation de prix régionaux qui ont permis de mobiliser plus de 2.000 PME-PMI.

Promouvoir une qualité orientée "client".

Diffuser les meilleures pratiques.

Développer la culture qualité de l'opérateur au chef d'entreprise.

Guider les PME dans le choix de leur démarche qualité.

Développer la recherche en qualité.


Pour ces raisons, les efforts intenses de normalisation faits au cours de ces dernières années vont être maintenus, afin qu'un maximum de secteurs soient couverts dans un délai raisonnable.

1. La politique de normalisation

La politique de normalisation repose sur trois instances :

- le délégué interministériel aux normes représente les pouvoir publics. Il assure le secrétariat du Groupe Interministériel des Normes,

- l'AFNOR est une association régie par la loi du 1 er juillet 1901, créée en 1926, et qui rassemble les pouvoirs publics, les industriels et les consommateurs. Elle coordonne et diffuse les travaux de normalisation. Depuis 1984, elle est chargées de l'élaboration du programme de normalisation, de l'homologation des normes, et de l'arbitrage des conflits éventuels.

- les bureaux de normalisation , liés le plus souvent aux organismes professionnels, établissent des projets de normes.

Le secrétariat à l'industrie souhaite mieux cerner les enjeux de la normalisation pour notre industrie, spécialement en ce qui concerne la conquête des marchés extérieurs. Une enquête a été menée en 1997 auprès des comités d'orientation stratégique de l'AFNOR pour dégager des exemples de succès et d'échecs de normes pour notre industrie. Des résultats sont attendus pour la fin 1997.

L'AFNOR a réorganisé ses structures pour y accroître la part de ses activités commerciales. Elle poursuit d'autre part le renforcement de ses antennes régionales, pour être mieux en mesure d'apporter à tous ses "clients" les informations qui leur sont nécessaires. L'année 1996 a été marquée par la signature entre l'Etat et l'AFNOR d'un contrat d'objectifs pour la période 1997-2000 Il a pour objet de préciser les attentes de l'Etat vis-à-vis de la normalisation et de la certification de produits et de services. Les enjeux sont aujourd'hui essentiellement européens et internationaux puisque seulement 25 % des normes produites par l'AFNOR en 1995 étaient franco-françaises.

Pour 1997, il a été décidé de travailler sur trois objectifs du contrat : mettre au point l'indicateur permettant d'évaluer la qualité des ormes qui sont homologuées, réduire les délais d'élaboration des normes, renforcer la participation de certains partenaires (PME, consommateurs, associations de protection de l'environnement, collectivités territoriales, etc..).

2. La politique de certification

La politique de certification s'insère dans un ensemble cohérent regroupant la certification proprement dite, les essais et l'accréditation qui en sont les compléments indissociables.

Les essais figurent parmi les rouages essentiels du mécanisme qui conduit un produit du stade de l'idée à celui du marché : conception, mise au point, conformité du prototype, contrôle de production, conformité aux normes, promotion lors de la commercialisation.

Depuis plusieurs années des efforts importants sont consentis pour faire du LNE un laboratoire à la mesure de ceux dont disposent nos principaux partenaires. Le laboratoire poursuivra le transfert de ses activités sur le site de Trappes, en assurant ainsi une meilleure productivité ainsi qu'une meilleure synergie entre les différents départements.

La certification a pour objet de valoriser au plan commercial un produit ou un service. Elle consiste à faire contrôler par un organisme tiers les caractéristiques essentielles d'un produit ou d'un service.

La politique du secrétariat d'Etat à l'Industrie et de favoriser le regroupement du système de certification de produits et de services autour de la marque NF, marque de conformité aux normes gérée par l'AFNOR, dont la notoriété s'est notablement accrue ces dernières années à la suite d'un important effort de promotion, soutenu par les pouvoirs publics.

3. La politique de la qualité

Le développement de l'assurance de la qualité, fortement promue par les grands donneurs d'ordres, conduit à l'amélioration de la qualité de nos produits, mais aussi à multiplier les audits.

L'Association Française pour l'Assurance de la Qualité (AFAQ), créée en 1988, regroupe des clients, des fournisseurs et des organismes à caractère technique.

Le Comité Français d'Accréditation dit COFRAC constitué en association loi 1901 a été créé en juin 1994 et a pour objet l'accréditation des laboratoires d'essais, des laboratoires d'étalonnage, des organismes certificateurs de produits (industriels, agricoles et alimentaires), des services, des systèmes qualité d'entreprise, des personnes ainsi que des organismes d'inspection.

4. La politique de la métrologie

La métrologie est assurée par :

- le Laboratoire national d'essais qui teste les procédures de certification des instruments de mesure ;

- le Bureau national de métrologie qui est chargé du développement et de la maintenance des étalons nécessaires aux opérations de contrôle.

Le secrétaire d'Etat à l'Industrie a annoncé la refonte de l'organisation de métrologie en France dont les modalités restent à préciser. Il a soulevé lé nécessité d'une structure administrative unique et centralisée chargée de coordonner les différents aspects de la métrologie. Ceci impliquerait une réforme du bureau national de métrologie qui pourrait aboutir à la création d'un Institut français de la métrologie. Ce nouvel organisme assurerait la cohérence de la politique de métrologie en France et notamment une meilleure représentation de la métrologie française dans les instances européennes et internationales. Ce serait également l'occasion d'améliorer les transferts de technologie de la métrologie fondamentale vers l'industrie.

Un projet de loi sur la métrologie devrait être déposé au cours de l'année 1998.

5. Les moyens budgétaires

L'ensemble des dotations budgétaires allouées à la politique des normes et de la qualité dans le présent projet de budget diminuent de 10 millions de francs par rapport à 1997, pour s'établir à 344,7 millions de francs. La subvention de l'Association française de normalisation (AFNOR) diminue de 5,8 % pour s'établir à 114 millions de francs 21( * ) , et celle du Bureau national de métrologie augmente de 3,2 %. En revanche, les crédits d'équipement sont réduits de 6 % en crédits de paiement et de 8,8 % en autorisations de programme (80 millions de francs en AP et en CP).

Votre rapporteur souligne une nouvelle fois l'importance des actions relatives à l'élaboration des normes et à la promotion de la qualité. Il estime que les travaux communautaires qui leur sont associés sont prioritaires et doivent être activement poursuivis. Cette politique est en effet déterminante pour aider les entreprises à conquérir et préserver des marchés et, en conséquence, à développer ou maintenir l'emploi.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page