B. LE SUIVI DES PRINCIPALES RÉFORMES DE CES DERNIÈRES ANNÉES

1. Le contrôle technique des véhicules

Mis en place le 1er janvier 1992, en application d'une directive communautaire de 1991, le contrôle technique obligatoire des voitures et camionnettes a d'emblée été adopté par les Français. Ainsi, depuis l'origine, près de 55 millions de contrôles ont été effectués. En 1996, 10,3 millions de véhicules ont été contrôlés par environ 5.000 contrôleurs dans 3.650 centres appartenant à six réseaux. Le nombre de contrôles est en baisse de 17 % par rapport à 1995, année de transition où avaient été contrôlées pour la première fois les voitures de 4 ans.

A partir du 1er janvier 1996, les obligations de réparation -qui avaient déjà été progressivement étendues depuis l'origine- ont été généralisées à l'ensemble des points essentiels pour la sécurité ou la lutte contre la pollution. Depuis lors, environ un quart des voitures doivent être réparées suite à un contrôle avant de passer la contre-visite. Mais surtout, de nombreux usagers font maintenant vérifier et réparer leur voiture avant de la passer au contrôle : il semble que le contrôle technique ait modifié le comportement des propriétaires en matière d'entretien de leur véhicule.

Pour le ministère des transports, la mise en place du contrôle technique est le deuxième volet d'une politique globale d'amélioration de la sécurité des véhicules qui commence avec leur homologation préalable à la mise sur le marché. Pour être homologués, les véhicules doivent répondre à des exigences de sécurité extrêmement sévères en ce qui concerne leur freinage, leurs équipements de sécurité comme les ceintures, leur résistance au chocs, leurs pneumatiques, leurs vitrages, leurs feux, leur bruit et leurs émissions de gaz polluants : ces exigences sont prises en application d'une centaine de directives européennes et de règlements de l'ONU. En 1996, deux directives importantes ont été publiées, prescrivant une réglementation moderne et des performances de sécurité élevées en cas de choc frontal et de choc latéral. Faute d'entretien des voitures par leur propriétaire, ces performances obtenues à l'homologation pourraient s'amoindrir avec le temps. Le contrôle technique périodique doit permettre de prévenir ce risque. On peut rappeler à cet égard que dans un accident sur cinq, le mauvais état du véhicule est un facteur aggravant.

2. Le permis de conduire à points

Cinq ans après son entrée en vigueur, le "permis de conduire à points" n'est plus réellement contesté. Son fonctionnement n'a toutefois pas encore atteint tous les résultats correspondants aux prévisions faites au moment de son instauration.

Au 1er juillet 1997, le nombre de conducteurs sanctionnés depuis le 1er juillet 1992 est de 3.517.555 (pour plus de 30 millions de conducteurs) à qui 10.142.327 points ont été retirés. En outre, 17.533 conducteurs ont perdu la totalité de leurs points entre 1993 et fin 1996.

Pour la seule année 1996, 1.011.674 conducteurs se sont vus retirer 2.837.280 points, 8.443 conducteurs ont perdu la totalité de leur capital de points.

Le rythme mensuel de retrait de points est de l'ordre de 236.440 (correspondant à une moyenne de 84.300 conducteurs sanctionnés).

En 1996, la répartition des infractions inscrites au Système national des permis de conduire ayant entraîné des retraits de points était la suivante :

- excès de vitesse : 44 %

- défaut de port de casque ou de la ceinture de sécurité : 23 %

- non respect des feux, stops et priorités : 14 %

- alcool (0,8g/1000) : 7 %

- règles de circulation : 7 %

- homicides et blessures involontaires : 2 %

- alcool (entre 0,5 et 0,8g/1000) : 1 %

- autres infractions : 2 %.

38 % des infractions aux règles de la vitesse concernaient des excès de vitesse compris entre 20 et 30 km/h (34 % entre 30 et 40 km/h et 18 % de plus de 40 km/h).

Une des caractéristiques du permis de conduire est la possibilité de reconstituer le capital de points.

Ainsi, les conducteurs n'ayant pas commis d'infractions pendant trois ans recouvrent leur capital initial de 12 points. C'est ainsi qu'entre le 1er juillet 1995 et le 1er juin 1997, environ 772.900 conducteurs ont bénéficié de cette règle et ont recouvré leur capital initial.

Il y a aussi possibilité de récupérer des points grâce aux centres de recyclages et aux stages.

Au 1er juin 1997, 444 centres "recyclage" sont agréés par les préfets.

En 1996, 12.678 conducteurs ont suivi un stage leur permettant de récupérer 4 points sur leur capital de 12 points. Ils ont été 6.702 au cours des cinq premiers mois de 1997.

Le tableau ci-après résume l'ensemble des données.

On notera une forte progression du nombre de stages et de stagiaires dans le cadre de la récupération de points (bien qu'un ralentissement assez net se soit fait sentir sur l'année 1995, la perspective de l'amnistie présidentielle n'étant sans doute pas étrangère à cette situation). La reprise au cours de l'année 1996 est très nette et se poursuit sur les cinq premiers mois de 1997.

3. Les mesures décidées récemment

En 1996, de nombreuses mesures de sécurité et de circulation routières ont été prises : plus d'une quarantaine de décrets et d'arrêtés ont été publiés.

La loi n° 96-151 du 26 février 1996 relative aux transports prévoit notamment de soumettre l'accompagnateur d'un élève-conducteur aux mêmes règles et sanctions que le conducteur pour ce qui concerne l'alcoolémie.

Par ailleurs, la loi n° 96-1236 du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie insère dans le code de la route les règles relatives aux véhicules et à leurs équipements pour minimiser la consommation d'énergie et les émissions de substances polluantes.

En outre, ont été pris le décret 96-600 du 4 juillet 1996 qui instaure notamment un permis progressif pour les motocyclistes ainsi que la possibilité pour les automobilistes titulaires d'un permis B depuis plus de deux ans d'accéder directement à la conduite d'une motocyclette de 125 cm3 , et le décret 96-601 qui prévoit pour les jeunes fêtant leurs 14 ans après le 5 juillet 1996 un brevet de sécurité routière pour conduire un cyclomoteur jusqu'à l'âge de 16 ans.

Ainsi, depuis novembre dernier, il est nécessaire de suivre un stage pratique de conduite d'un cyclomoteur en circulation pendant trois heures en complément de l'attestation scolaire de sécurité routière de premier niveau, pour obtenir le brevet de sécurité routière . L'évaluation de cette mesure se met en place à la DSCR avec le concours de l'INRETS.

L'autorisation de conduire les cyclomoteurs de 125 cm 3 délivrée aux automobilistes ayant plus de deux ans de permis verra également ses effets évalués par l'INRETS.

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